Selon le Washington Post, 54 % des républicains estiment que Donald Trump ne représente pas leurs valeurs. Mais l’intéressé est en pole position dans les intentions de vote. Pour le milliardaire, les clandestins mexicains sont des « criminels », Hillary Clinton a été « la pire » des secrétaires d’Etat, John McCain n’est pas un héros. Après ces « frasques » qui étaient de nature à le décrédibiliser, les ténors de son parti pensaient pouvoir enterrer enfin le candidat gênant.

Que nenni. Aucun politologue ne donnait à Donald Trump, la moindre chance pour les Primaires républicaines. Les autres candidats conservateurs, rompus au jeu politique, se sont moqués et ont dénoncé ses outrances. Trump est très loin d’être un républicain normal. Il représente un phénomène radicalement différent, et finalement assez lointain du conservatisme américain classique. Mais le candidat le plus en vu, symbolise une préoccupante tendance au populisme et au nationalisme.

Il a choisi sa manière à lui de faire de la politique arguant que « c’est un mouvement qui est en marche. Les gens en ont assez de ces politiciens incompétents à Washington. Ils n’accomplissent rien. Ils ne savent pas faire de compromis. Ils ne peuvent rien faire. La seule chose qui les intéresse, c’est d’être réélus. Ils ne se soucient de rien d’autre ».

Souvent indésirable

Samedi dernier (8 aout 2015) il a été exclu d’un forum de son parti qui se déroulait ce samedi. Le candidat devient un réel embarras pour les Républicains. En effet, lors du premier débat de la campagne pour la présidentielle 2016, diffusé sur Fox News, Donald Trump n’a pas exclu de se présenter en candidat indépendant au cas où il ne remporterait pas les primaires. « Si vous êtes riches, c’est faisable ».

Le hic c’est qu’après le débat , il en a remis en qualifiant Megyn Kelly, animatrice du débat, de « ravissante idiote » dénonçant le traitement « injuste » que lui aurait réservé la journaliste, lors de ce débat. Donald Trump a affirmé sur CNN qu’il n’avait « pas beaucoup de respect pour elle ». « On pouvait voir du sang sortir de ses yeux, du sang sortir de son... où que ce soit », a-t-il lâché. La journaliste l’avait interrogé sur des insultes sexistes proférées par le passé.

Pour beaucoup, cette fois c’en était de trop et c’était fini pour celui que candidat Rick Perry, ancien gouverneur du Texas, considère de « cancer du parti républicain ». Mais un nouveau sondage publié ce lundi et réalisé au cours du week-end, montre que Trump progresse de 7 points chez les républicains, à 32 % d’intentions de vote.

Juste pour amuser la gallérie ?

Cependant, si le candidat de 69 ans apparaît en mesure de gagner la primaire et de devenir le candidat pour la Maison Blanche, aucun sondage ne lui donne une chance contre les démocrates. L’électorat féminin l’apprécie peu, c’est un euphémisme, et ses outrances effraient les républicains modérés. Les conservateurs ne savent pas comment gérer le phénomène Trump.

Que propose en fait le candidat ? Discuter programme n’est pas trop « son affaire ». Mais il propose des solutions faciles, simples, à des problèmes complexes. Un mur pour bloquer les illégaux, une surtaxe pour contrer la délocalisation des emplois... Il vend aussi un vague espoir, celui de redorer le blason des États-Unis. « Make America Great Again » c’est d’ailleurs son slogan.

Applaudi ou décrié, Donald Trump a toutefois le mérite d’animer la campagne électorale de son parti et d’attirer l’attention, des non républicains et même des non américains. On ne s’ennuie pas du tout. Gageons que la campagne électorale qui va bientôt s’ouvrir au Burkina nous montrera des Donald Trump Burkinabè pour la rendre moins monotone.

Synthèse de Tiga Cheick Sawadogo
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