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G14-COB - Alternance 2005 : La preuve d’une opposition radicale inconséquente

Publié le mardi 5 avril 2005 à 07h58min

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M. Ram Ouédraogo, candidat du RDEB a claqué la porte à "Alternence 2005". Que deviennent le G14 et la COB ? Une question que se posent certainement des Burkinabè, qui, à un moment donné de l’évolution de la donne socio-politique nationale, avaient fondé bien d’espoirs en ces regroupements.

Il y avait aussi ceux qui, à l’analyse, doutaient sur la capacité réelle des responsables de ces regroupements, à transcender leurs divergences, voire leurs visions égocentriques, pour constituer un pôle politique fort et respectable à même d’inquiéter le parti au pouvoir.

Aujourd’hui, ceux qui doutaient ont eu raison. Le G14 et la COB sont agonisants s’ils ne sont pas morts. C’est certainement convaincus de ce fait que dans la perspective des élections à venir, ces mêmes responsables ont (encore !) fait une trouvaille : "Alternance 2005".

Comme Sisyphe dans la mythologie grecque, condamné dans les enfers à rouler éternellement jusqu’au sommet d’une montagne un rocher qui en retombait aussitôt, l’opposition radicale burkinabè semble être condamnée à un éternel recommencement. En effet, du G14 à "Alternance 2005" en passant par la COB, on remarque, que c’est à peu près les mêmes qu’on prend et on recommence. Ce qui, manifestement, est la preuve d’une opposition inconséquente.

De "beaux" discours et très souvent des récriminations et des critiques versatiles à l’endroit du camps d’en face pour rien. Que n’a-t-on pas entendu aux temps forts du G14 ? On vantait par-ci les mérites du groupe, on chantait par-là sa capacité à faire changer la donne politique. Mais facilement ces responsables se sont tous illustrés comme des hommes politiques qui veulent d’une chose et son contraire, donc ne savent pas ce qu’ils veulent en fait.

Conséquence, au lieu de travailler pour un objectif commun, ces responsables ont passé leur temps à se "déchirer" pour un oui ou pour un non. Le temps était par excellence un ennemi, comme le soutiennent certains philosophes, il a fait son œuvre. Inexorablement, le G14 partait tout droit vers la "déconfiture" et ce qui devrait arriver, arriva.

Il est aujourd’hui mourant, s’il n’est pas mort ! Comme si l’amère expérience du G14 ne suffisait pas, revoilà nos opposants radicaux "embarqués" dans ce qu’ils ont appelé la COB, avec à peu près les mêmes objectifs, les mêmes partis et les mêmes têtes et au lieu de tirer les leçons de l’échec ou de la mort du G14, (c’est selon) ces responsables vont évoluer dans l’informel avec le même discours qui se résume aux critiques et aux récriminations contre le pouvoir. Ce discours ne faisant plus recettes, il était certain que la COB, à l’instar du G14 risquait de mourir de sa belle mort.

Là aussi, le temps a fait son œuvre. La COB a fini par être l’ombre d’elle-même. Un recommencement était donc à l’horizon. Ces observateurs n’attendront pas longtemps pour voir la naissance d’un autre regroupement avec (encore) à peu près les mêmes têtes , les mêmes partis et le même discours : "Alternance 2005".

Un énième regroupement qui se propose de susciter l’"Alternance" en cette année 2005. Du déjà entendu au G14 et à la COB. Mais, quelle crédit peut-on accorder à des responsables politiques incapables de tracer une ligne politique de conduite claire et pérenne ? Déjà au sein de ce regroupement, on ne parle pas le même langage. Pendant que le PDP/PS s’"offusque" du fait que les candidats de l’"Alternance 2005" aient été choisis à son absence, Ram Ouédraogo du RDEB claque la porte, comme pour confirmer que ce groupement est un "panier à crabes", pour parler comme Frédéric Guirma. Fort de ce qui précède, on peut dire que l’opposition radicale regroupée au sein de l’"’Alternance 2005" n’a pas de repère.

Quand on constate par exemple, que l’opposition dite radicale togolaise, "en un rien de temps", a pu taire ses divergences et ses querelles intestines pour se choisir un candidat unique pour la présidentielle d’avril , on mesure aisément l’ampleur du mal qui ronge l’opposition burkinabè. Rien absolument rien n’empêchait "Alternance 2005" de se choisir un candidat unique. En "filigrane" si cela n’est possible, il faut certainement aller chercher la raison dans la propension de certains de ces responsables à être la "tête" au lieu d’être la "queue".

Le "moi" prend alors le dessus au lieu du "nous". Chacun veut le "naam" tout en oubliant que quand le "moi" prend le dessus dans un groupe, l’échec reste inexorable. En tous les cas, la vérité des urnes tranchera. Et il serait vraiment étonnant voir extraordinaire que "Alternance 2005" ne fasse pas de la figuration. D’ailleurs et si pour ce regroupement l’essentiel était de participer !

Idrissa Kaboré
L’Hebdo

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