En fédérant les deux cultures, le Centre Koombi (« les enfants » en langue nationale mooré) et Monsun théâtre ont offert aux habitants d’Arbolé et aux invités un spectacle magistral, qui est sans doute le résultat d’un travail de longue haleine de quinze jeunes dont cinq allemands. Un cocktail de danse, de théâtre, le tout couronné par un message fort « la culture, un bien commun et qu’il faut par conséquent partager avec les autres ». Première étape d’une collaboration salvatrice, elle se poursuivra dans la ville de Hambourg où pendant trois semaines, les artistes bénéficieront de séances de création artistique. L’objectif est d’offrir à l’issue des travaux, une présentation de qualité à la population de ladite ville.

Selon le responsable du Centre Koombi, Pingdewindé Gérard Kientega alias KPG, le partenariat avec l’Allemagne, un pays ancré dans le théâtre et la danse, est le bienvenu d’autant plus que les partenariats dans le domaine culturel se comptent sur le bout des doigts. « Chez eux, le théâtre bénéficie de l’accompagnement de la ville et du ministère de la culture. J’ose espérer que nous pourrions également profiter de cet accompagnement de la part des partenaires du théâtre » a-t-il dit. Les responsables du Centre Koombi se sont donné pour défi de réussir la création et de faire du Centre une référence de la culture burkinabè au niveau de la ville de Hambourg. Rappelons-le, le Centre est une école de formation artistique destiné aux jeunes du milieu rural, de même qu’aux jeunes scolarisés et non scolarisés.

L’intégration à travers la culture

La directrice de Monsun théâtre, Françoise Hüges a d’abord remercié les habitants de Arbolé qui n’ont ménagé aucun effort pour leur offrir un agréable séjour, et de promettre à son tour que les artistes burkinabè auront également un accueil fraternel durant leur séjour en Allemagne. « Ils seront hébergés par des jeunes qui partagent le même penchant et ensemble ils travailleront sur de belles chorégraphies » a-t-elle dit. Avant d’expliquer que cet échange culturel est non seulement une manière d’inciter les jeunes à développer un sentiment de solidarité mais aussi un moyen de retrouvailles pour partager une passion commune, la musique et le théâtre. « Monsun Théâtre » est une compagnie privée évoluant dans le domaine culturel depuis plus de 35 ans.

En épousant le thème « très, très loin », selon le chorégraphe, Ahmed Soura, c’est une manière d’inviter les jeunes à porter la réflexion sur une thématique qui les passionne et les inspire à la fois et qui met en jeu la question du corps mais aussi les cultures dont la danse. « Je leur donne de la matière, à eux maintenant de trouver la danse qui sied le mieux. Aussi, dans la vision d’accroître, améliorer leur niveau, je les mets en difficulté en leur demandant de me construire quelque chose en cinq minutes », a expliqué le metteur en scène. Pour ce faire, ils sont partis de la marche aux gestes quotidiennes pour dégager une expression corporelle.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net