Dans l’entendement de l’administration Obama, le sixième sommet mondial de l’entrepreneuriat à Nairobi au Kenya, en terre africaine, doit servir véritablement de tremplin pour booster les échanges commerciaux entre les Etats-Unis d’Amérique et l’Afrique ; cela au regard de la relative santé économique du continent.
Le président américain a été à ce propos on ne peut plus clair ce 25 juillet à Nairobi à l’ouverture dudit sommet. « Je voulais être ici parce que l’Afrique est en marche. (…). L’Afrique est l’une des régions du monde où il y a de la plus forte croissance », a indiqué Barack Hussein Obama dont le défunt père est Kényan.
Il s’agit donc pour l’administration Obama de faire en sorte que les Etats-Unis en tirent profit à travers notamment les échanges commerciaux avec l’Afrique.
La volonté des Etats-Unis de renforcer ses relations économiques avec les Etats africains ne date pas d’aujourd’hui. Il en a été question l’année dernière, les 5 et 6 août 2014 à Washington, lors du premier sommet Etats-Unis – Afrique.

Loi AGOA

Toujours dans le même souci d’accroître les échanges et de faciliter le commerce entre le pays de l’Oncle Sam et le continent noir, il a été mis en place en 2000 l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique.
Promulguée en mai 2000 par le président Bill Clinton, l’AGOA visait à accroître les échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne ainsi que les investissements américains dans la sous-région, à stimuler la croissance économique sur le continent, à promouvoir un dialogue de haut niveau sur les dossiers pertinents au commerce et aux investissements, à encourager l’intégration économique et à faciliter l’intégration de l’Afrique subsaharienne à l’économie mondiale.
En 2002, les importations AGOA en valeur étaient seulement de 9 milliards de dollars sur un total de 17,9 milliards de dollars d’importations américaines en provenance de l’Afrique subsaharienne.
Huit ans plus tard, en 2010, les importations américaines entrant dans le cadre de l’AGOA ont totalisé 44,2 milliards de dollars sur un total de flux commerciaux bilatéraux entre les USA et les pays de l’Afrique subsaharienne de 82 milliards de dollars.

Rattraper la Chine

En 2014, les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Afrique ont franchi la barre des 73 milliards de dollars. Mais, ce chiffre, surtout comparé au résultat chinois qui a grimpé jusqu’à 200 milliards de dollars en 2014, reste en deçà des ambitions des Etats-Unis.
Et les USA veulent certainement rattraper la Chine, pays qu’ils dépassaient il n’y a pas très longtemps en termes de volume d’échanges commerciaux avec l’Afrique.
Pour toutes ces raisons, l’on comprend tout l’enjeu que représente ce 6e sommet mondial des entrepreneurs en terre africaine pour l’administration Obama. Pour la présente expédition africaine, le chef de la Maison blanche est accompagné par 200 entrepreneurs yankees.
Après Nairobi, le président américain devrait se rendre ce dimanche 26 juillet à Addis Abeba pour poursuivre l’offensive diplomatique sur le front économique avec les autorités éthiopiennes dont le pays pourrait atteindre cette année un taux de croissance de 10%. L’offensive devrait être mené également sur d’autres fronts, notamment sécuritaire, politique et de droits de l’homme. Comme il en a été question durant le séjour Kenyan.

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net