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Crise RSP/Zida : la solution de « la solution finale » par des élections anticipées

Publié le mardi 14 juillet 2015 à 23h24min

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Crise RSP/Zida : la solution de « la solution finale » par des élections anticipées

Ce qui est prioritaire dans le règlement de la crise qui prévaut, c’est que tous les acteurs doivent adopter des stratégies de lutte qui préservent la date du 11 octobre 2015 pour la tenue d’élections libres, transparentes, apaisées, avec une forte participation. Aussi, une chose est claire ! Au bout d’un an, c’est-à-dire en novembre 2015, la Charte devient désuète, et ce sera le « Terminus » !

Chacun doit se rassurer d’une chose : au bout de ce temps, tous les mandats sont périmés dans les organes de la Transition et de nouveaux acteurs doivent entrer en jeu. Toute situation qui aura suggéré une idée – je dis bien, seulement une idée - de report, sera la consécration de l’échec des animateurs des organes de la Transition, et il faudra lutter pour changer des acteurs, sinon, y intégrer de nouveaux. Notre Transition a pêché en négligeant le rôle de certains intellectuels et le rôle de personnes solidaires –confondues dans le Peuple - qui ne se sont pas affichées, mais dont le poids n’était pas négligeable, ne serait-ce que par le fait de la participation pour gonfler significativement les nombres dans les rues. Venons à la crise qui nous préoccupe.

1. Homme fort et institutions fortes

Cette crise ne doit pas continuer ! Nos chers compatriotes étonnent à plus d’un titre ! Ils ont dit un non radical massif et en bloc à toute idée « d’homme fort ». Aujourd’hui, les mêmes acteurs magnifient l’idée d’homme providentiel face visiblement à une institution qu’est l’armée ou le RSP…

Beaucoup ont tellement été marqués par Blaise Compaoré, qu’ils le voient partout, refusant qu’ils puisse avoir tout autre révolutionnaire comme notre sauveur Zida, dans le corps civil ou militaire, pour remplacer valablement ce dernier, sans manquer de respecter le délai sacré de la Transition en 2015.

Peu de concitoyens cherchent à savoir où se trouve réellement la vérité. Ils n’en ont cure ! Du coup, c’est une situation excellente concrète pour les profanes, pour comprendre ce qu’est la politique, ses arcanes et sa réalité perplexe qui tourmente parfois !

2. L’observateur civil commun ne saurait où se trouve la vérité ; autrement, il risque de coopérer activement dans la manipulation politique

Mais voici un jeu d’un certain intérêt, pour se détendre un peu, dans cette situation poussant beaucoup à retenir leur souffle. Le frère Zida est un croyant ; voilà un point que je partage avec lui. Au regard de notre foi, tout homme peut se tromper. Si tel est le cas, Zida étant un homme, il peut donc se tromper. Deuxième proposition : l’autre protagoniste ou le RSP, étant donné qu’il est animé par des hommes, il est aussi susceptible de se tromper dans les récents évènements qui ont soulevé la présente crise. Au regard de ces deux situations qui sont des éventualités de la condition humaine, tout spectateur étranger et éloigné dans cette affaire, soucieux de vérité, est censé observer de la prudence. Mais parallèlement, étant dans un Etat, les institutions doivent continuer à fonctionner et l’on ne peut perdurer dans la sclérose.

3. Et si l’erreur d’appréciation se trouvait du côté RSP ?

Supposons maintenant dans notre hypothèse, que le RSP est en faute. Dans ce cas de figure, supposons que les autorités ont la TOUTE PUISSANCE DE SEVIR au plus haut degré, c’est à dire, de limoger tout le personnel du RSP ; aussi, sans broncher, que ce dernier accepte cette sanction qui ne fait pas dans la dentelle ! Pensons-nous que ces nombreux et nouveaux chômeurs, jetés dans les rues de Ouagadougou et habitués jadis aux meilleures conditions de traitement, vont docilement nous regarder manger nos sandwichs tranquillement, et vaquer tranquillement à nos occupations, face aux besoins pressants des membres de leurs familles ? Pensons-nous qu’ils vont nous regarder tranquillement les yeux hagards, organiser les élections à bonne date, le 11 octobre 2015 ? Absolument non ! Pourtant, les éléments du RSP, ont été présentés ici théoriquement, dans leurs plus simples expressions inoffensives presque, c’est-à-dire, comme des civils. Un peu à « l’image » des civils militants de partis politiques. C’est dire ici, qu’aucune idée ne vaut les discussions franches et au besoin, politiques, en dépit des éventuelles erreurs commises de part et d’autre par les protagonistes, pour respecter le délai d’octobre 2015. Toute autre stratégie de lutte (confrontation, manifestations de rues, etc.), ne serait qu’aventure, sacrifiant cette date importante.

Seuls les rêveurs, totalement immergés dans les nuages, peuvent penser que des personnes qui ont géré le pouvoir pendant 27 ans, peuvent le perdre subitement, sans chercher à remonter la pente. Le discours du genre, "CDP cherche à s’allier avec le RSP" n’est en rien une information particulière. Ce n’est point un buzz ! Mais si tel est le cas, les autorités actuelles, qui sont censées « commander » tous les rouages du pouvoir et tous les corps militaires, y compris le RSP, n’ont qu’à s’en prendre à elles-mêmes ! D’ailleurs, un tel propos n’est même pas honorable pour elles. Il ressemble fort à un aveu d’inexpérience et de manque de stratégies politiques ! Et cela, c’est le rôle des intellectuels, des penseurs politiques, des généraux civils, des révolutionnaires sans histoire, si l’on veut.

4. Et si l’erreur d’appréciation se trouvait du côté Zida ?

Pour la seconde hypothèse, supposant que comme tout serviteur de Dieu, c’est plutôt Zida qui se trouve en erreur d’appréciation. Certains ne veulent même pas entendre cette éventualité de leurs oreilles. Pourtant, il faut le penser, mais le dépasser au besoin ! Dans ce cas, qu’est-ce que l’on fait pour résorber la crise ? Certains intervenants proposent de faire comme si rien n’était, parce que la Transition doit arriver à terme, rappelant une fois de plus, toute la difficulté de remplacer Zida, à moins de trois mois de l’échéance pour la tenue du scrutin. Ce fait est un aveu des acteurs politiques, notamment les partis politiques, de leur impréparation une fois de plus, à pouvoir répondre aux situations d’urgence comme au 31 octobre 2014.

Ce n’est pas reluisant, parce que la vie publique s’appréhende avec les impondérables, souvent accidentels. Plutôt que de saisir ces opportunités, comme il est convenablement correct pour les politiciens, beaucoup préfèrent s’adonner à des supputions à réveiller les comateux ! Pour eux, sans Zida, l’œuvre de justice en cours, va s’interrompre. Est-ce à dire, qu’il n’y a pas de révolutionnaire parmi nous, tout aussi puissants ? Ahurissant visiblement ! Il y a donc un sérieux travail à faire au niveau des partis politiques, pour les doter d’une grande capacité et puissance d’agir tous azimuts.

5. Trancher la question pacifiquement par les subtilités de l’art politique

A partir de la question sur les erreurs éventuelles du Premier Ministre, et les réponses à y apporter, on rentre en plein, dans ce qu’on appelle réellement la politique (lire : Qu’est-ce que la politique ? http://www.lefaso.net/spip.php?article58415&rubrique21 )

Nos analyses nous apportent plusieurs réponses de résolutions, mais certaines restent confidentielles et seront plutôt transmises au Cadre de concertation des Sages. Aussi, la solution la moins complexe, qui arrange le Peuple impatient de voir les nouveaux pouvoirs démocratiquement élus, est d’organiser rapidement des ELECTIONS ANTICIPEES dans un délai à discuter avec la CENI (si possible, au maximum de deux semaines) en maintenant le statuquo gouvernemental. C’est LA SOLUTION FINALE de « la solution finale » !

Techniquement, la CENI doit pouvoir le faire avec tous les inconvénients de la saison pluvieuse pour la participation, et le court délai pour les partis politiques, pour battre campagne. Il encore probable que ces derniers disent encore qu’ils ne sont pas prêts. Ah les partis politiques !

Dans la vie, certaines conjonctures contraignent à revoir ses ambitions et positions les plus rigides. C’est ce qui nous arrive en ce moment, avec aussi certains avantages y inhérents. Ce ne serait pas forcément céder aux injonctions du RSP, mais plutôt montrer une certaines capacité d’adaptation, permettant d’éviter de dépasser les délais, face à un partenaire délicat !

6. Comment comprendre le sens de l’INCLUSION dans la charte de la Transition ?

Toutes les filles et tous les fils de ce pays doivent comprendre que si nous réussissons ce tournant démocratique, nous seront un modèle historique qui n’a pas de prix. Il sera à l’honneur des burkinabè tout simplement. Et qui dit burkinabè, dit aussi, nos frères du RSP, du CDP et ses alliés, de l’ex-CFOP, des OSC pro X et anti Y, etc. Ce sera une fierté pour tous. Alors, chers frères et sœurs du CDP et alliés, venez en appui à tous les concitoyens patriotes, pour construire notre démocratie commune, et pour rehausser l’image de marque de notre pays avec toute la fierté allant avec, même si c’est dans la douleur de quelques uns d’entre vous. C’est cela toute la signification du TERME INCLUSION inscrite dans la Charte, qui ne doit point se circonscrire aux joutes électorales. Cette seule douleur de l’exclusion à ces seules élections proches, est l’expression d’une grande tolérance, contrairement à ce que certains peuvent bien penser. Après la forfaiture, il y a un nécessaire devoir moral et humain de réserve, de silence et de repentir sincère pour un temps, à l’hommage de vos frères et sœurs Martyrs, dont le frère Salifou Ouédraogo. Et cela, il certain que beaucoup de patriotes au sein de l’ex- Majorité sont en mesure de comprendre, et comprennent d’ailleurs dans l’esprit et le fond.

Vive notre Patrie !
Vive la transparence et la reddition des comptes !
Vive la Démocratie !
Unité, progrès, justice !

Ouagadougou, le 14 juillet 2015.

Idrissa Diarra
Géographe, politologue.
Secrétaire exécutif du MGC/Faso.
Institut d’Etudes Politiques Martin Luther King
(IEP-ML King).
Mobile : (+226) 66 95 04 90
diarra.idrissa@rocketmail.com
"La non-violence et l’intelligence au service de l’humanité"

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Vos commentaires

  • Le 14 juillet 2015 à 17:59, par jeremy En réponse à : Crise RSP/Zida : la solution de « la solution finale » par des élections anticipées

    Vous là, foutez nous la paix. Mouvement du mangement oui ! inutile. Zida et son bras droit ont déjà démissionné de leur plein gré.

  • Le 14 juillet 2015 à 18:25, par SIDNOMA En réponse à : Crise RSP/Zida : la solution de « la solution finale » par des élections anticipées

    C’est quoi ce verbiage creux encore ?

  • Le 14 juillet 2015 à 18:33, par vérité no1 En réponse à : Crise RSP/Zida : la solution de « la solution finale » par des élections anticipées

    Mon géographe, belle analyse mais notre situation est différente de l’étude d’une planisphère ! Nous avons un Général qui place son fiston en haut comme on le dit pour contrôler les choses, ce dernier se rendant compte qu’il faut suivre la volonté du peuple veut recevoir la foudre de son mentor. Dans un royaume, ça passe mais dans une République non ! On ne reporte rien ici !

  • Le 14 juillet 2015 à 18:50, par sirabouré En réponse à : Crise RSP/Zida : la solution de « la solution finale » par des élections anticipées

    LE GOUVERNEMENT OU PLUTÔT LE RSP DOIT DIRE OUVERTEMENT AU PEUPLE LE CRIME COMMIS PAR ZIDA ET LES AUTRES MILITAIRES DU GOUVERNEMENT ET QU ILS MÉRITENT UNE SANCTION.DANS LE CAS DU NON RESPECT DU CONTRAT ZIDA/RSP PAR QUE ZIDA A TOURNE SA VESTE CA ARRIVE EN POLITIQUE ET LE PEUPLE SERA DERRIÈRE LE VEREDICT ENTRE LES DEUX.

  • Le 14 juillet 2015 à 20:15, par Bernard Luther King En réponse à : Crise RSP/Zida : la solution de « la solution finale » par des élections anticipées

    Merci pour votre proposition concrète même si la faisabilité reste douteuse. Je demanderais en plus que le President du Faso ne se limite pas seulement au Cadre de Concertation des Sages. Qu’il fassent appels aux groupes de mediation internationaux ( GISAT, etc .) ayant vu le jour à la faveur de notre transition au Burkina Faso. Eux qui ont accouru lors de la cesarienne du bébé "Transition Burkinabe" pour imposer le principe d’inclusion, pourquoi ne pourrait-il pas nous imposer le principe "d’integralité des mandats". Un mandat hautement consensuel ENTAME est INTEGRALEMENT DU. Autrement, ZIDA peut continuer jusqu’en Oct. Si les lois du CNT qui regissent l’armée sont fautives, ayons le courage d’un retro-pedalage au lieu de mettre à mal le bébé problematique "Transition Burkinabè". President KAFANDO, du courage, et il reste un dernier recours : les fameux groupes de contact et autres. Leur silence n’est-il pas coupable ?

  • Le 14 juillet 2015 à 23:05, par dougoumato En réponse à : Crise RSP/Zida : la solution de « la solution finale » par des élections anticipées

    Soyons toutes et tous sérieux. Nous ne sommes pas au tzar de eabredaaga.elections dans deux semaines. Quelle rigolade ?

  • Le 15 juillet 2015 à 04:22, par bouba En réponse à : Crise RSP/Zida : la solution de « la solution finale » par des élections anticipées

    Es-tu aussi ignorant que ça pour ne pas savoir qu’il n’a jamais été question de mettre au chômage les soldats du RSP ? Ou bien tu fais semblant ? Ils font partie du personnel de l’État et à ce titre, ils ont des matricules. On ne licencie pas facilement quelqu’un dans la fonction publique. Ce qu’on demande c’est de muter ces soldats dans d’autres régiments où de changer la mission de ce corps dit d’élite. Après tout comme dirait l’autre, est-ce qu’ils cessent d’être compétents s’ils quittent Koyam ?

  • Le 15 juillet 2015 à 09:47, par Vercingétorix En réponse à : Crise RSP/Zida : la solution de « la solution finale » par des élections anticipées

    Pour faire des élections dans 2 semaines, ce qui est différent d’organiser des élections, il faut abroger le code électorale, la Charte et la Constitution actuels.
    Soyons sérieux ! Les élections bâclées seront le point de départ d’une autre crise plus profonde et généralisée.

  • Le 15 juillet 2015 à 10:31, par Wendbénédo DIALGA En réponse à : Crise RSP/Zida : la solution de « la solution finale » par des élections anticipées

    A mon avis cette crise ne doit affecter en rien la tenue des élections. C’est pas à l’approche des élections que l’on demander à ce que des gens quittent le gouvernement ou pas ! S’il y avait un problème la il fallait que les autres le disent avant. Maintenant si c’est un problème militaire, chacun n’a qu’à mettre de l’eau dans son vin, ce qui est sur c’est pas à cause de trois mois la que ça va changer quoique ce soit. Et puis la il faut aussi arrêter des propos qui irritent les uns ou les autres. J’aimerai également demander à la population se concentrer sur l’objectif réel, c’est la bonne tenue des élections. De toute façon la nous devrons faire attention aux manœuvres politiques des uns ou des autres. maintenant on est fatigué deh.

  • Le 15 juillet 2015 à 10:45, par Tomo En réponse à : Crise RSP/Zida : la solution de « la solution finale » par des élections anticipées

    j’ai lu votre écrit avec intérêt, mais je ne partage pas la solution de faire des élections anticipées car l’avenir de notre pays est très important qu’il faut bien rester dans la logique du 11 octobre qui était une date très raisonnable au lieu de bâcler les choses et nous faire perdurer dans l’instabilité.
    Au vu de recoupement des informations, je pense que le problème n’est pas seulement RSP ZIDA mais plutôt armée ZIDA ou cohésion de l’armée ZIDA. Pour ma part si ZIDA est fautif on a pas besoin d’homme fort encore pour dire qu’on ne pas le changer comme ce fut le cas avec Blaiso. La solution est simple monsieur le Président regardez dans votre gouvernement un dès ministre qui n’est pas issue des partie politique et nommé le PM et il le cumule avec son ancien ministère. Vous mêmes cumulez les postes de chef d’Etat de ministre d’affaire étrangère et de la DEFENSE. Pour les autres ministères soit vous confiez ça au secrétaire généraux ou vous vous faites cumuler ça au ministres qui sont au gouvernement. L’essentiel est de travailler sous pression dans les 3 mois sans faire un grand chamboulement et de respecter la date du 11 octobre. Le peuple Burkinabè, vous accompagnera à condition de lui dire la vérité et d’expliquer pourquoi vous avez pris une telle décision . Ne ménager personne Monsieur le Président , faites votre devoir l’histoire vous le rendra. Nous sommes confiants que vous allez réussir Que dieu bénisse le burkina faso

  • Le 20 juillet 2015 à 18:32, par best of best En réponse à : Crise RSP/Zida : la solution de « la solution finale » par des élections anticipées

    Merci vérité no1 Nous avons un Général qui place son fiston en haut comme on le dit pour contrôler les choses, ce dernier se rendant compte qu’il faut suivre la volonté du peuple veut recevoir la foudre de son mentor. Dans un royaume, ça passe mais dans une République non.
    Que les gens arrête de faire de la gymnastique intellectuelle pour cette affaire. On a pas besoins d’être politologue pour voir les choses de cette façon. Diendéré a joué il a perdu

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