LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Litige foncier à Zékounga : le Mouvement de solidarité pour le droit au logement tire une fois de plus la sonnette d’alarme

Publié le vendredi 10 juillet 2015 à 02h52min

PARTAGER :                          
Litige foncier à Zékounga : le Mouvement de solidarité pour le droit au logement tire une fois de plus la sonnette d’alarme

Après avoir été le théâtre d’un affrontement dans la nuit du vendredi 5 juillet dernier pour une question de chefferie, Zékounga 1, village situé dans le secteur 36 de l’arrondissement 8 de Ouagadougou connait depuis quelques années des conflits fonciers. Le sujet n’est pas étranger au Mouvement de solidarité pour le droit au logement (MSP-DRO.L) de Seydou Traoré qui, à travers la conférence de presse qu’il a organisée ce mercredi 9 juillet 2015, a interpellé les autorités de la transition à se « saisir du dossier le plus tôt possible »

« Le domaine du foncier pue tellement qu’on n’a pas besoin de se rapprocher pour sentir cette odeur-là », disait le ministre de l’administration territoriale Auguste-Denise Barry dès les premières heures du gouvernement de la transition. Eh, bien même si des pontes de l’ex-régime ont été mis aux arrêts, il existe encore de la poussière dans certaines communes du Burkina. Quand il s’agit de lotissement, il faut s’attendre à des contestations. Surtout quand les autochtones sont tenus à l’écart des attributions de parcelles. Depuis 2013, l’affaire « Zékounga » n’a pas bougé d’un iota. Après des rebondissements, la situation semble statique et les défenseurs du droit au logement décent et à la terre estiment que des solutions idoines doivent être trouvées avant que les choses ne virent totalement au rouge. Les récents affrontements qu’il y a eu entre les habitants du quartier Yalgré d’avec ceux des autres quartiers du village tireraient leur source des titres fonciers « illégalement » et « mystérieusement » détenus par certains hommes du pays.

Annexer Zékounga à tout prix

A Zékounga, les populations exigent l’arrêt des lotissements. Pour elles, le responsable du calvaire qu’ils vivent n’est autre qu’Adama Zongo, ex-Maire de la commune de Tanghin-Dassouri et par ailleurs ex-président de la FEDAP/BC. Bien que les opérations de lotissement aient été suspendues en 2011 pour mauvaise gestion, le seul conférencier du jour, Seydou Traoré ne comprend pas que certaines personnes détiennent des titres fonciers. Pire, ces individus seraient en train de construire illégalement dans des zones à problèmes.
Un habitant du quartier Yalgré a été décrié par la population alors qu’il est allé construire une maison sur une parcelle qu’il avait bénéficié de la mairie de Tanghin-Dassouri. Pourquoi cela quand on sait que Yalgré fait partie du village de Zékounga qui lui-même est situé dans l’arrondissement 08 de Ouagadougou et non dans l’ex-commune d’Adama Zongo. Ce dernier tentait-il d’annexer le village de sa Majesté le Goug-Naaba à Tanghin-Dassouri ? La question reste posée mais tout porte à croire que c’était le cas, au regard des affirmations de Seydou Traoré.
Le chef du MSP-DRO.L a confié que l’ex-patron de la FEDAP/BC avait reçu du chef de Zékounga un terrain de 100 hectares. Après avoir parcellé, dit-il sans autorisation du Ministère de l’urbanisme et de l’habitat, il revint voir le Goug-Naaba pour demander cette fois-ci 145 hectares. Sa demande fut rejetée. Mais cela n’empêchera pas les opérations de lotissement dans le quartier de Yalgré d’inquiéter les habitants.

Vigilance

Au regard de la tension qui existe dans le village, Seydou Traoré appelle les autorités de la transition à régler le problème. Le ministre des droits humains et de la promotion civique ainsi que celui de l’administration territoriale ont été interpelés sur cette affaire car la demande d’arrêt des lotissements est actuellement au niveau de la justice. Le MSP-DRO.L est convaincu que « la question foncière est une question de justice sociale.

Un mouvement très engagé

Créée en 1999, le Mouvement de solidarité pour le droit au logement (MSP-DRO.L), ex-association Sid-pawalemdé, a été sur presque tous les fronts où il était question de lotissement. Il est membre du réseau No-Vox international et affilié à l’ONG Convergence africaine de lutte contre l’accaparement des terres et de l’eau. Grâce à leur activisme, Seydou Traoré et les siens ont permis à 6334 personnes d’avoir des parcelles dans l’arrondissement de Bogodogo. C’était une première. De par son activisme, le coordonateur du mouvement a été constamment sollicité dans plusieurs régions du pays pour défendre et sensibiliser les populations sur leurs droits à la terre et à un logement décent. L’un des acquis engrangés est l’ouverture de la clinique de consultation foncière chargée de régler les différends entre les bailleurs et leurs locataires.

Liens utiles :
Zékounga : Affrontements pour une affaire de chefferie
Lotissement de Yalgré : Les propos du gouverneur du Centre battus en brèche
Alerte du Goug-Naba de Zékounga : La paix sociale est menacée dans son village

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 10 juillet 2015 à 10:01, par patriote contre l’injustice et l’individualisme suicidaires En réponse à : Litige foncier à Zékounga : le Mouvement de solidarité pour le droit au logement tire une fois de plus la sonnette d’alarme

    Que chaque Burkinabé ait un terrain pour se faire un toit en vue d’un abri décent est un droit humain et devrait de ce point de vue être une réalité dans ce pays. Malheureusement, on constate que c’est l’apanage des plus riches, des boss ou Autorités de ce pays qui se partagent les terrains et les appartements laissant impitoyablement et sans soucis les plus démunis ainsi que la jeunesse qui ne demandent qu’un seul coin pour s’abriter. De plus, ces plus riches ou boss ou encore grandes personnalités de ce pays, quand bien même, réalisent des œuvres ’’sociales’’ (construction d’appartements...), c’est généralement à but lucratif d’où le coût élevé de leurs appartements locatifs. Vivement que le logement décent pour tous soit une réalité, ne serait-ce l’accès à la terre donnant droit à la construction.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Offre de formation sur la conception sécurisée des applications