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RSP et ZIDA ou RSP contre ZIDA, notre souhait, de grâce, c’est la paix

Publié le lundi 6 juillet 2015 à 22h14min

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RSP et ZIDA ou RSP contre ZIDA, notre souhait, de grâce,  c’est la paix

Les 30 et 31 Octobre 2014, au péril de nos vies, comme un seul homme nous avions dit Oui pour prendre en main notre destin et serrer les rangs pour faire échec à un projet jugé suicidaire pour notre Nation. Beaucoup de sueurs ont coulé et pire du sang versé au prix de la liberté. Si récent est cet événement qu’aucune âme ne se doit de l’oublier. Malheureusement, l’actualité est polluée par des actes qui semblent nous rappeler que ce sang versé n’a pas permis d’acquérir la liberté tant recherchée. Des actes, accusations, médiations, dialogue, concertations autant de mots qui démontrent que la situation n’est pas gagnée. Au soir de cette victoire populaire, le peuple intègre a encore, dans son habitude de culture démocratique, remis l’achèvement de sa lutte aux forces vives de la nation. Des efforts sont consentis. A trois mois de la fin de cette mission exceptionnelle, le climat est à nouveau morose. Le nuage qui s’estompait progressivement pour ne laisser que la couleur bleue, le bleu de la liberté, au ciel, s’assombrit à nouveau. Qu’est- ce qui se passe ? Les interprétations fusent de partout et le vaillant peuple voit ses aspirations dissipées dans ce nuage si sombre.

Et si Soumane avait raison ?

La lutte du peuple est dévoyée. Nous paraissons nous tromper en confiant l’achèvement de la lutte à ces forces vives qui aujourd’hui, si ce n’est pas en précampagne pour les partis politique, c’est l’aliénation de leurs idéaux contre des financements pour ce qui est de certaines OSC (Organisations de la société civile, ndlr). Des âmes bien averties de la chose politique, comme Monsieur Soumane TOURE, pour ne citer que lui du fait que son discours lui a valu au moins une nuit à la gendarmerie. Pour des propos jugés comme dénonciation calomnieuse, outrage à autorité et quoi sais-je encore, les autorités de la transition, sur leur propre initiative ou de manière téléguidée ont demandé l’audition de ce monsieur qui est ressorti grand,i car l’actualité ne fait que lui donner raison.
Dans son discours polémique, monsieur TOURE lançait un appel à réflexion « Notre parti souhaite que cette réflexion débouche rapidement sur des actions vigoureuses à même de ramener notre processus démocratique sur les rails pour éviter des affrontements plus sanglants que ceux des 30 et 31 octobre 2014 ». Des affrontements plus sanglants que ceux des 30 et 31 octobre a-t-il bien dit. La présumée tentative d’arrestation du Premier ministre allait-elle être cette occasion ? Ou pour du futurisme, posons la question autrement. Ce présumé montage du projet d’arrestation du premier ministre serait-il la source de ce bain de sang si des mesures conséquentes et courageuses n’avaient pas été prises ? La Nation en a trop perdu de valeureux et dignes patriotes et n’est plus prête pour recevoir des condoléances.

Que sont devenues nos sentinelles ?

Si le peuple n’a pas eu besoin de guide pour se convaincre des risques qu’il encourait du fait des projets de modification de l’article 37 qui, par conséquent, donnerait au régime COMPAORE au moins 5 ans de mal gouvernance et de paternalisation du pouvoir, il a eu au moins besoin de personnes pour le galvaniser dans sa conviction. C’est en cela que la classe politique surtout l’opposition regroupée dans le CFOP et d’autres partis non affiliés ainsi que de nombreuses organisations de la société civile sont à féliciter. Tous unis comme un seul homme, vous avez fait échec au projet du défunt régime. Les acquis de cette lutte se sont vite volatilisés. Tous les partis politiques, assoiffés de pouvoir, ont vite pris le chemin de la précampagne à travers des expressions comme forum de ci, forum de cela, remerciement des militants, structuration des bases…etc. Vous semblez tous vous intéresser à vos précampagnes, à la recherche de stratégies pour mieux convaincre l’électorat tout en oubliant que c’est parce que l’électeur est en sécurité qu’il ira voter, tout en ne réalisant pas que c’est parce que le pays est en paix qu’il y aura élection.
Il ne faudra pas que le réveil soit douloureux. Il ne faudra pas que vos rêves soient transformés en cauchemars quand vous apprendrez que l’élection ne pourrait se tenir. Pour mieux vaquer à la défense de vos intérêts égoïstes, vous semblez faire une confiance aveugle à la transition en martelant jour et nuit que vous apportez votre soutien à la transition et que vous condamnez toute action qui tendrait à remettre en cause les institutions de la transition et EMPECHER L’ORGANISATION DES ELECTIONS DEMOCRATIQUES CREDIBLES ET TRANSPARENTES. C’est donc un soutien intéressé, un soutien motivé par le seul espoir que le calendrier électoral ne soit pas modifié et qu’au soir du 11 octobre vous soyez conduits à Kosyam. Bon sang !
Vous oublierz l’essentiel. Le palais de Kosyam est un trésor gardé par des soldats du RSP. Ce régiment qui, de part la qualité de sa formation et le fait qu’il soit armé jusqu’aux dents dit-on, a été créé de toutes pièces par Blaise COMPAORE et confié à son complice de longue date, le chef d’état major particulier de la présidence, le Général Gilbert DIENDERE. C’est avec cette habitude de défier l’autorité, voire lui faire couler des sueurs froides qu’ils vous refuseront l’accès au prestigieux palais de Kosyam qui vous font saliver.
Au RSP nombre des officiers ont des nuits courtes. Pendant longtemps accusé à tort ou à raison d’être impliqué dans de nombreux crimes de sang et actes de torture, ce régiment est rarement inquiété en tout cas sous l’ère COMPAORE. La récréation étant terminée, la donne du moment ne semble pas jouer en sa faveur. Il faut divertir les gens, détourner les regards et empêcher certains de travailler sereinement. Le déclic avec lequel les dossiers SANKARA, Norbert ZONGO…etc. ont connu un dénouement, pourtant respectivement 28 et 17 ans sont passés sans même qu’un iota de mètre ne bouge dans ces dossiers, il y a de quoi donc faire trembler ces officiers « fileurs ». L’aboutissement de ces dossiers révélera au grand jour le délicat comportement des protégés du président COMPAORE. Oui je dis bien protégés du Président COMPAORE, puisque même malgré son rejet par le peuple, le RSP, qui se dit une unité du peuple, spécialiste dans la lutte contre le terrorisme et dans l’instruction militaire, corps d’élite de l’armée nationale, n’a trouvé autre mesure que de l’aider à fuir avec les maigres ressources de notre pays, déjà pas en forme. C’est après le périple Ouagadougou-Pô ; Pô-Fada N’Gourma ; Fada N’Gourma Yamoussoukro ; Yamoussokro-Casablanca ; Casablanca-Yamoussokro, que le Lieutenant-colonel Céleste COULIBALY a regagné le Burkina Faso avec les bénédictions et les instructions de son vénéré président pour servir de chef de Corps de ce régiment. Pour une question de sureté nationale, nos pandores étaient dans le droit de chercher à comprendre davantage. Il ne le fallait pas à vos yeux ?
La mutinerie de 2011 a concerné plus de 1300 militaires et paramilitaires, mais jamais autant d’énergie, comme celle consacrée à la question du RSP n’a été déployée. La solution fut d’ailleurs très simple : ils ont purement et simplement été radiés de leur corps par le Président Blaise COMPAORE. Là, pour une procédure régulière d’audition de vos responsables, vous vous mettez dans tous vos états pour troubler la quiétude d’une population éprise de paix. Ce comportement n’est pas digne d’un défenseur de la république, d’un militaire au service de sa nation. Jamais. Voulez- vous qu’on vous respecte ? Sachez, même dans votre raison, trouver des voies plus respectueuses, pour vous faire entendre au lieu de nous démontrer que vous êtes des hors la loi.
C’est ce préalable, le redéploiement de ce régiment, que les forces vives de la nation notamment sa composante OSC et partis politiques doivent s’atteler à résoudre avant les élections au risque que le futur président élise domicile dans un hôtel de la place en attendant le dénouement de la situation. Il faudra taire à nouveau vos divergences, ranger vos intérêts égoïstes et prendre avec sérénité cette question primordiale. Que les OSC ne nous fassent pas donner raison au vieux Soumane TOURE qui considère « qu’en vérité, la société civile s’avère complètement corrompue alors qu’on a voulu la présenter comme étant plus sérieuse, plus efficace et plus propre que le politique. » Non, votre rôle c’est d’être des groupes de pression et non pas des groupes à la solde d’un politique.
Nous ne voudrons plus être obligés de sortir dans la rue !!!

Dieu bénisse notre chère patrie !!!
OUEDRAOGO P. Dieudonné (Etudiant).

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Vos commentaires

  • Le 7 juillet 2015 à 06:31, par YIRMOAGA En réponse à : RSP et ZIDA ou RSP contre ZIDA, notre souhait, de grâce, c’est la paix

    Un monstre conçu en laboratoire scret pour défendre un NAABA qui, à un moment a inquiété le NAABA et, aujourd’hui devient un danger pour la capitale et même surtout pour ses concepteurs mêmes qui ont des difficultés à vouloir désagréger le ROBOT-MONSTRE.

  • Le 7 juillet 2015 à 08:56, par le maître En réponse à : RSP et ZIDA ou RSP contre ZIDA, notre souhait, de grâce, c’est la paix

    Belle analyse. Eh bien le commun des mortels savait bien que les dossiers Sankara et Norbert reouverts inquieterait le rsp ; et donc c’est sans surprise que les soldats de ce régiment qui se savent désormais sans manteau tentent de faire ce qu’il convient d’appeler diversion ; Que le peuple soutienne les juges d’instruction dans leur tâche en donnant toute info sur les questions y afférents et surtout denoncer tout mouvement suspect.

  • Le 7 juillet 2015 à 13:00, par sidbale En réponse à : RSP et ZIDA ou RSP contre ZIDA, notre souhait, de grâce, c’est la paix

    Quel triste sort du peuple burkinabe qui a tant espéré de cette transition qui se retrouve diriger par certains ex collaborateurs corrompus du système Compaore. Accéde à des postes de responsabilité et ayant les mains sales, ils se sont vite transformés en doum neurones de leçons. Mieux, leur incapacité à cadrer leurs actions avec les objectifs recherchés du soulèvement populaire compliqué davantage la situation. Le constat amer su’on puisse faire est la déception de plusieurs acteurs ayant mené l’insurrection vis à vis de certains membres du gouvernement.

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