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L’éthique en souffrance, la corruption en croissance au Burkina

Publié le samedi 2 avril 2005 à 09h24min

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Le Comité national d’éthique et la Haute autorité de coordination de la lutte contre la corruption ont remis respectivement leur rapport de 2003 et de 2004 au Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli. Les deux cérémonies de remise se sont déroulées dans la matinée du 31 mars 2005 à la primature.

Il y a des problèmes d’éthique dans les domaines de l’administration générale, de l’éducation et de la santé. C’est le constat fait par le Comité d’éthique et inscrit dans son rapport de l’année 2003 transmis au Président du Faso par l’intermédiaire du chef du gouvernement. Le présent rapport est le deuxième du genre du Comité depuis son installation le 14 mars 2002 et répond à l’obligation qui lui est faite de publier chaque année un rapport annuel sur l’état de l’éthique au Burkina Faso. Selon le prédisent du Comité national d’éthique, le Ouidi Naaba, le rapport a été produit sur la base d’une écoute attentive des différentes composantes de la société burkinabè. Des échanges qui ont permis de déceler les principaux maux qui minent cette société, a-t-il expliqué. Interrogé sur les maux spécifiques des domaines de la vie publique et sociale nationale, le Ouidi Naaba s’est interdit tout commentaire devant les journalistes . Il a estimé que le rapport n’est pas encore du domaine public et a promis de revenir sur la question en temps opportun. En attendant le Comité s’est proposé à l’avenir, de mettre l’accent sur l’élaboration de codes d’éthique et de déontologie dans les domaines de l’administration générale, de l’éducation, de la santé, de l’administration financière et sécuritaire. Un projet qu’il compte mettre en œuvre avec le soutien du Fonds d’appui à l’Etat de droit (FAED) de l’Union européenne.

Plus de moyens contre la corruption

Après celui du Comité national d’éthique, le Premier ministre a reçu le rapport de l’année 2004 de la Haute autorité de coordination de la lutte contre la corruption (HACLC). Et là également, pour obéir à l’obligation d’adresser à la fin de chaque année au Premier ministre, un rapport annuel d’activités.

Pour la HACLC, "la perception au Burkina Faso demeure que la corruption, n’a pas diminué et que dans certaines situations, elle devient même ostentatoire". Dans ce contexte, croit fermement le président de la HACLC, M. Honoré Tougouri, le gouvernement gagnerait à renforcer la visibilité de son action contre ce fléau. Ce fut l’occasion pour lui, de saluer la création de l’institution qu’il dirige.

Mais, M. Tougouri a regretté le manque de moyens et d’attention dont souffre la HACLC. En effet, a-t-il affirmé, "de l’ensemble de ses recommandations du rapport 2003, la haute autorité n’a pas reçu de suite tangible...". Au plan financier par ailleurs, il a estimé que même s’il est en légère hausse, le budget dont bénéficie la HACLC ne prend pas en compte ses activités essentielles. Il s’agit selon M. Tougouri de la formation de certains acteurs clés de lutte anti-corruption, de la formation des membres de la HACLC, de la participation à des rencontres internationales...

Néanmoins, la HACLC avec l’aide surtout de partenaires techniques et financiers est parvenue à élaborer un projet de politique nationale de lutte anti-corruption assorti d’un projet de plan d’actions national.

Les deux documents aussi ont été remis au chef du gouvernement avec l’espoir que l’année 2005 permettra à la Haute autorité de réaliser aux mieux, ses activités dans un environnement plus serein.

Alassane KARAMA
Sidwaya

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