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L’Agence de l’eau du Mouhoun sensibilise des orpailleurs sur la protection de de la Bougouriba

Publié le mercredi 1er juillet 2015 à 01h35min

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L’Agence de l’eau du Mouhoun sensibilise des orpailleurs sur la protection de de la Bougouriba

La Direction Générale de l’Agence de l’Eau du Mouhoun (DGAEM) a organisé, ce mardi 30 juin 2015 à Bondigui dans la Bougouriba, un atelier d’information et de sensibilisation des orpailleurs sur les impacts de l’orpaillage sur les ressources en eau. A l’issue de l’atelier, les orpailleurs du site aurifère de Diarkadougou ont pris l’engagement de concilier l’orpaillage et la protection des ressources en eau. Ils ont également pris l’engagement de quitter la forêt classée de Nabéré d’ici au 15 juillet 2015.

A Diarkadougou dans la commune du Bondigui, à 5 km de l’affluant du fleuve Mouhoun la Bougouriba, se trouve un site d’exploitation artisanale d’or. Il s’agit d’un site d’orpaillage illégal en plein cœur de la forêt classée Nabéré. On y dénombre plus de 5 000 orpailleurs qui ne comptent que sur l’unique ressource de la Bougouriba pour mener leur activité d’extraction minière et pour leur consommation. Or le lavage du minerai dans le lit du cours ou plan d’eau ou à proximité, ensable le cours d’eau, dégrade la qualité physique de l’eau, détruit les milieux aquatiques.

Pour éviter que la Bougouriba, cet affluant du fleuve Mouhoun ne subisse ces conséquences, la Direction Générale de l’Agence de l’Eau du Mouhoun (DGAEM) se veut vigilante. En effet, ce mardi 30 juin 2015, elle a initié à l’endroit des orpailleurs de Diarkadougou dans la commune de Bondigui, un atelier de sensibilisation et d’information sur la dégradation des ressources en eau engendrée par l’orpaillage. Selon le Directeur général de l’Agence de l’eau du Mouhoun, Ghislain w. Anselme Kaboré, l’atelier s’inscrit dans le cadre de la mission de sa direction qui consiste à la promotion d’une utilisation rationnelle des ressources en eau, de la lutte contre la pollution et la protection des milieux aquatiques.

L’atelier a consisté en deux communications ponctuées d’une Visite du site d’orpaillage. Et c’est la phase d’échange qui a mis fin à la cérémonie. La première communication présentée par le Directeur général de l’Agence de l’eau du Mouhoun, Ghislain w. Anselme Kaboré a porté sur la « Dégradation des ressources naturelles par l’orpaillage ». Il a situé les orpailleurs sur les effets néfastes de leur activité sur leur santé, sur l’environnement, et l’eau. Monsieur Kaboré est parvenu à la conclusion que « l’or est rentable, mais il a des conséquences que nous pouvons prévenir ». Pour cela, il a invité les orpailleurs à encadrer leur activité afin de limiter au maximum ses effets induits sur la ressource en eau et sur l’environnement. Nadine Naré/ Ouéressé a livré la deuxième communication sur « la législation et la réglementation sur la pollution de l’eau, et les sanctions en cas d’infraction à ces règles ». Elle a présenté aux orpailleurs les différentes peines ou amendes qu’ils encourent lorsqu’ils polluent la ressource en eau.

Les orpailleurs s’engagent à quitter la forêt à partir du 15 juillet

A l’étape des échanges, les orpailleurs ont reconnu que le site d’exploitation artisanale d’or en pleine forêt classée dans la commune du Bondigui est illégal. Mais dans les échanges l’on sentait la réticence des orpailleurs à libérer le site avant fin juillet 2015. Alphonse Bounou, le Président du Comité du Bassin du Mouhoun a de par son expérience fini par obtenir l’engagement des orpailleurs à quitter le site d’ici au 15 juillet 2015. Il les a par ailleurs avertis qu’à la fin de ce délai, la force publique pourrait intervenir pour déguerpir les orpailleurs qui vont refuser d’obtempérer. Les orpailleurs et les chefs coutumiers de Bondigui ont promis à leur tour d’informer et de sensibiliser ceux qui n’ont pas pu participer à l’atelier à respecter le délai imparti.

Le Haut-commissaire, le Président de la délégation spéciale, le procureur ont à l’unisson apprécié l’engagement pris par les orpailleurs. « Je ne me souviens plus le nombre de fois que nous nous sommes rendus sur le site pour les convaincre de quitter les lieux » a confié le Président de la délégation spéciale de Bondigui, Pafanam Boureima. Cependant cette fois si, il se veut confiant. D’ailleurs un comité de trois personnes dont le PDS, le directeur régional de l’environnement, et un représentant de la Direction régionale de la police provinciale a été mis en place pour veuiller au respect de la parole donnée.

Rappelons que les autorités ont fait un tour sur le site d’orpaillage pour toucher du doigt la réalité de l’extraction artisanale du métal jaune.

Ibrahima TRAORE
Lefaso.net

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