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Internet : Un outil de développement viable aux Etats-Unis

Publié le mercredi 1er juillet 2015 à 01h29min

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Internet : Un outil de développement viable aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis, l’accès à internet, surtout le haut débit, est devenu plus que jamais, un facteur de progrès. Aussi bien en ville qu’en campagne ; dans les domaines industriels que dans les secteurs sociaux. De Washington à Kansas City Missouri en passant par Bangor dans le Maine, des journalistes du monde ont pu faire, du 18 au 26 juin 2015, le constat d’une Amérique en progrès parce que de plus en plus interconnectée.

Aujourd’hui plus qu’hier, le développement aux Etats-Unis d’Amérique est indissociable de l’accès à internet haut débit. Des journalistes du monde l’ont constaté du 18 au 26 juin 2015 lors d’un programme du Département d’Etat qui leur a permis de sillonner des centres comme Washington, la capitale fédérale, Bangor dans l’Etat de Maine et Kansas City dans le Missouri. Dans ces trois centres, les journalistes ont échangé avec différents acteurs, notamment des décideurs du Département du commerce, des innovateurs, des universitaires, acteurs de la société civile, des gestionnaires, des politiques, bénéficiaires ou usagers de l’Internet.
De Washingtonà Kansas City en passant par Bangor, l’on retient que l’accès à l’internet haut débit est un moyen de favoriser, au-delà du développement des industries et du commerce, l’accès à des services sociaux dans les domaines comme l’éducation (enseignement à distance), la santé (télémédecine). Ainsi, l’on estime qu’un dollar investi dans l’accès à l’internet haut débit rapporte deux dollars.
Fort de ce constat et pour rendre accessible Internet haut débit au plus grand nombre des Américains, des programmes multi-acteurs, impliquant aussi des gens du public que du privé, sont conçus. C’est le cas de la nouvelle initiative large bande haut débit des USA annoncée en janvier 2015 par le président Barack Obama et qui doit être mise en œuvre par l’Office national des télécommunications et de l’information. Broadband USA, comme l’appellent les Américains, réunit plusieurs intervenants pour permettre de résoudre les problèmes, de contribuer à l’élaboration de politiques émergentes, de partager les meilleures pratiques, d’assurer les relations entre communautés et d’autres organismes fédéraux avec des sources de financement et d’éliminer les obstacles.

Projets déjà porteurs de fruits

En attendant de voir les résultats du Braodband USA, d’autres projets réalisés dans le Maine et à Kansas City, toujours en matière d’accès à l’internet haut débit, portent déjà des fruits et permettent de rendre d’immenses services aux populations et organismes locaux dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de la recherche, de l’agriculture, de l’innovation, de l’industrie.
A Kansas City, une révolution technologique en matière d’information est en marche avec le projet de fibre optique à large bande de Google ‘’Google Fiber’’ qui permet de fournir l’internet haut débit et la télévision par câble à un nombre croissant d’endroits. Le service a d’abord été expérimenté dans la région métropolitaine de Kansas City en 2012 avant d’être étendu lors des trois dernières années aux banlieues de Kansas City-région.
Toujours à Kansas city, des membres de la communauté latino-américaine ont vu leur situation socioéconomique s’améliorer depuis l’installation de la fibre optique à large bande de Google parce qu’ils ont eu accès à l’alphabétisation numérique, à la formation.
Dans l’Etat de Maine vers le Canada, grâce au projet de fibres optiques à large bande, le ‘’Three Ring Binder’’ (3RB), des pêcheurs ou des agriculteurs, à l’image de Wayne et de Lisa Handsom de WelchFarms, se sont formés et se servent à présent de l’internet pour rentabiliser davantage leurs affaires. « L’accès à l’internet nous apporte beaucoup. Moi, à partir d’ici, je peux faire des recherches pour savoir ce qui se passe sur le marché, me renseigner sur la météo et me former à distance. Pour tous ces services, je ne paie que 40 dollars le mois », explique Wayne.

Les Etats-Unis fermes sur la gouvernance de l’internet

L’une des raisons pour lesquelles les Etats-Unis se battent pour le maintien de la liberté sur l’internet, avec moins de contrôle des pouvoirs publics comme le voudraient certains pays, réside dans les possibilités qu’offre cet outil de communication révolutionnaire d’assurer de l’innovation continue, de favoriser le développement de ses utilisateurs et de la croissance économique. C’est pourquoi, les Américains n’entendent pas céder, dans le cadre du débat conduit par l’Union internationale des télécommunications depuis quelques années visant une nouvelle règlementation des télécommunications, y compris l’Internet. Les officiels yankees restent donc droits dans leurs bottes et sont en train de mobiliser leurs alliés à travers le monde en vue des rencontres internationales à venir sur la question, notamment la dixième réunion en décembre du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI+10).
La position américaine sur le débat relatif à la gouvernance de l’internet a été réaffirmée avec force ce jeudi 25 juin 2015 par l’ambassadeur Daniel Sepulveda, coordonnateur de la communication internationale de l’administration Obama, lors d’une rencontre avec les journalistes. Très combatif, le vice-secrétaire d’Etat adjoint a exclu la possibilité pour les USA et leurs alliés de s’incliner face à la volonté des pays comme la Russie et ses alliés de remettre en cause le principe cardinal de l’internet, la liberté qui est source de création et d’innovation. ‘’Cela n’a pas de sens tout simplement’’, en battant en brèche l’idée selon laquelle les Américains chercheraient à maintenir leur position dominante, par le statu quo dans la règlementation de l’Internet.

Les Américains pour plus d’accès à l’internet dans le monde

L’ambassadeur Sepulveda s’est voulu également très clair sur la question de la cybercriminalité.
« Aucun pays ne devrait mener ou soutenir sciemment une activité en ligne qui cause intentionnellement des dommages-intérêts ou entrave l’utilisation de l’infrastructure critique d’un autre pays. Aucun pays ne devrait chercher à empêcher les équipes d’urgence de réagir à un incident de cyber-sécurité ou à permettre à ses propres équipes de causer des lésions », a-t-il indiqué.
Daniel Sepulvela a enfin exprimé l’engagement de l’administration Obama à œuvrer à un plus grand accès à l’internet dans le monde. « L’Internet ne peut être un moteur de croissance que si elle est disponible. Près de trois sur cinq personnes dans le monde restent sans accès à Internet, et dans les pays les plus pauvres, ce chiffre peut atteindre jusqu’à 95% ». Voilà pourquoi il y a deux ans, dit-il, les États-Unis ont contribué à créer l’Alliance pour l’accès abordable à Internet. Une large coalition de gouvernements, d’industriels et d’acteurs de la société civile qui travaillent avec les décideurs à élargir l’accès à internet à des prix abordables.
Par ailleurs, le vice-secrétaire d’Etat adjoint a annoncé pour bientôt, le lancement par le Département d’Etat d’une nouvelle initiative, en partenariat avec d’autres pays, des banques de développement, des ingénieurs et des dirigeants d’industries, pour accroître la connectivité dans le monde.

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Grégoire B. Bazié
Lefaso.net

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