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Assassinat de Joseph Yaméogo : 18 ans après, la famille demande lumière et justice

Publié le mardi 30 juin 2015 à 19h03min

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Assassinat de Joseph Yaméogo : 18 ans après, la famille demande lumière et justice

27 juin 1997 – 27 juin 2015, cela fait exactement 18 ans que l’Assistant de police Joseph Noraogo Yaméogo a été tué dans des conditions restées floues jusqu’aujourd’hui. Il avait 43 ans et venait nouvellement d’être affecté de Tanghin Dassouri à Ouagadougou (Commissariat de Boulmiougou).

C’est au petit matin que l’Assistant Yaméogo a été retrouvé mort dans le village de Yimdi, alors qu’il était en route entre Tanghin Dassouri et Ouagadougou. Il avait reçu deux (02) balles sous l’épaule droite, pratiquement sous l’aisselle comme si au moment du tir les bras étaient levés.

Sur la nature de l’arme à feu, qui a été utilisée, aucune information n’a été donnée par les services compétents. Aucune enquête n’a suivi pour dire exactement qui a assassiné le policier alors que tous les soupçons convergeaient vers l’hypothèse d’un crime perpétré par des collègues de la victime.

Arrivé à Tanghin Dassouri, il y a environ un an, l’Assistant Yaméogo Joseph N. Yaméogo sera précipitamment réaffecté au commissariat de police de Boulmiougou à Ouagadougou, à cause d’un différend qui l’opposait à ses collègues de service de la police de Tanghin Dassouri. C’est la solution qui avait été trouvée par la hiérarchie, après avoir tenté de faire de la médiation concernant le différend. L’affectation intervenue de façon hâtive, en plein milieu du mois, n’a pas permis à monsieur Yaméogo de préparer le déménagement de sa famille. Pour cela, il a commencé à travailler à Ouagadougou et rentrait tous les soirs dormir auprès de sa famille à Tanghin Dassouri (25km) ; lorsqu’il n’était pas de garde ou en mission. C’est très tôt, le matin du 27 juin 1997 (vers 5h) alors qu’il se rendait comme d’habitude à Ouagadougou, qu’il a trouvé la mort ; en moins d’un mois après son affectation. Ce jour là, il devait monter la garde au service.

Etant donné la nature de la situation, qui a poussé la hiérarchie à décider de l’affection précipitée de l’Assistant Yaméogo, on est amené à croire à l’hypothèse que cette même situation est à l’origine de sa mort. L’assassinat a vraisemblablement été commis par quelqu’un qui en voulait directement à la personne du policier. Cette hypothèse est d’autant soutenable que ni la moto, ni les bagages transportés sur la moto et ni même le porte-monnaie de la victime n’ont été touchés après le forfait. Ce qui fait penser qu’il ne s’agirait pas d’un braquage mais plutôt d’un assassinat.

Depuis lors la famille soupçonne fortement ses collègues policiers de Tanghin Dassouri à l’époque de l’avoir assassiné à la suite du différend qui les opposait. Apparemment, pour ceux qui ont tué l’Assistant Yaméogo, son éloignement n’était pas satisfaisant. Il fallait donc l’éliminer. Quelle était véritablement la nature du différend ? Les choses semblent être allées très vite contre la victime et la famille n’a pas eu le temps d’en savoir grand-chose.

Lorsque l’assassinat a été commis, la police avait promis à la famille de Yaméogo de s’occuper de l’enquête et de la tenir informée de cette suite. Du coup la famille, guidée par les vieux, a fait confiance et aucune pression n’a été exercée pour que la lumière soit faite. Le contexte de crainte de l’époque a sans doute été aussi un facteur tétanisant. Ayant tenté de comprendre en son temps, la famille et certains proches de la victime ont été exhortés à laisser la police s’en occuper. La réponse qui leur a été donnée est que « c’est un problème entre policiers ». Ce qui, du coup, corrobore les soupçons.

18 ans après cet acte ignoble, la mort de l’Assisant Yaméogo n’est toujours pas élucidée. Personne n’en parle également.

Il y a trois ans le premier fils du défunt, Frédéric Yaméogo qui était petit à l’époque du drame, a entrepris des démarches pour obtenir des informations sur le dossier. A son grand étonnement il ne semble exister aucune trace de cette affaire au niveau de la police. Un commissaire de police avait promis de faire des fouilles et lui donner des informations mais rien n’a été obtenu jusque là.

L’Assistant Joseph Noraogo Yaméogo a laissé derrière lui neuf (09) enfants et deux (02) veuves, qui attendent toujours que la vérité et la justice soient faites sur cet assassinat, qui a brusquement compromis l’avenir de plusieurs personnes.

Profitant de cet ère d’espérance et de justice au Burkina Faso, la famille demande aux Autorités actuelles des l’aider afin que l’assassinat de l’Assistant Joseph Noraogo Yaméogo ne reste pas dans l’oubli.

La famille de feu Joseph Yaméogo.

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