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Les dix jours qui ont fait chuter Blaise Compaoré : Les burkinabè racontent leur propre histoire dans un film

Publié le mercredi 24 juin 2015 à 20h40min

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Les dix jours qui ont fait chuter Blaise Compaoré : Les burkinabè racontent leur propre histoire dans un film

Des événements de fin octobre 2014, « le collectif droit libre TV » en a fait un film documentaire. Une révolution Africaine : les dix jours qui ont fait chuter Blaise Compaoré, tel est le titre du film. Un film dont les 1h45 minutes retracent les événements, jour après jour du 21 au 31 octobre, l’apothéose des manifestations et la chute du président Compaoré. La première a été diffusée pour la presse dans la soirée du 23 juin à Ouagadougou.

Les événements se déroulent entre le 21 et le 31 octobre au Burkina Faso. Une vague de protestation est enclenchée dès l’annonce le 21 octobre par le gouvernement de sa volonté de modifier la Constitution du Burkina pour permettre à Blaise Compaoré de se maintenir au pouvoir.
La réaction populaire est immédiate. Désobéissance civile faite de blocages de rues, de meetings et marches. Les équipes de la webtélé Droit libre TV sur le terrain des opérations, notamment dans la capitale Ouagadougou, immortalisent ces instants historiques et inédits.
Ce sont ces banques d’images qui ont donné naissance à « Une révolution Africaine : Les dix jours qui ont fait chuter Blaise Compaoré ». C’est, en effet, un film documentaire d’une heure 45 minutes qui montre en images les foyers de contestations dans la ville, jusqu’aux jours fatidiques des 30 et 31 octobre, soldés par la prise de l’Assemblée nationale et la fuite du président Blaise Compaoré.

Quelques anecdotes

« Une révolution Africaine : Les dix jours qui ont fait chuter Blaise Compaoré » est un témoignage fidèle des derniers instants d’un régime qui a duré 27 ans. On y voit le refus de l’évidence quant à la première scène, le président Blaise Compaoré interrogé par un média étranger, le sourire en coin, esquive une question relative à l’alternance.

Une image qui contraste avec celle du président qui dans la soirée du 30 octobre tente de reprendre la main dans une allocution télévisée. La mine est grave, la voix est serrée, enrouée ; les traits sont tirés. Visiblement le président va mal.
Le journaliste qui a été invité à enregistrer l’intervention le confirme dans le film, Adam’s khaled Ouédraogo, à l’époque journaliste à Canal 3 est celui qui s’est rendu à la présidence pour enregistrer le message. Il témoigne dans le film que l’intervention du président a été enregistrée à deux reprises. « On l’entendait à peine au premier enregistrement », témoigne-t-il.
Le film est fait d’interventions d’acteurs « clés » de l’insurrection populaire. Les hommes politiques issus de l’ancien Chef de file de l’opposition, de la majorité présidentielle et des organisations de la société civile, de journalistes. L’un des anciens députés du CDP (alors internés à l’hôtel Azalai indépendance en attendant le vote de la loi) raconte sans sourciller comment il a vécu les évènements. Le Pr. Mamadou Dicko, contrairement à une opinion bien répandue, dira n’avoir pas vu le président Blaise Compaoré dans la nuit du 29 au 30 octobre à Azalai Hôtel indépendance. Ce sont plutôt les présidents des groupes parlementaires qui ont tenu une rencontre nocturne.

Des projecteurs sur le Balai citoyen

« Une révolution Africaine : Les dix jours qui ont fait chuter Blaise Compaoré » aurait aussi pu s’intituler, « Le rôle du Balais citoyen dans la chute de Blaise Compaoré », tant le film fait la part belle aux membres de cette organisation de la société civile. Sur les sept intervenants au nom des OSC, au moins cinq sont du Balai citoyen, avec plusieurs plans sur ces derniers. « Aucune intention publicitaire », de l’avis de Abdoulaye Diallo, le producteur exécutif du film, qui estime que la présence du Balai citoyen pendant toutes les péripéties est un fait et sa quasi présence dans le film traduit la réalité du terrain. Il reconnaitra quand même « des proximités » avec le Balai.

Le film a été réalisé par Gidéon Vink et Boubacar Sangaré. Pour le premier, le film est un devoir de mémoire, réalisé dans des conditions difficiles ou le danger était permanent pour les cameramen et reporters.
C’est en prélude au festival Ciné Droit libre qui aura lieu du 28 juin au 4 juillet que le film a été projeté pour la première fois. Et c’est la presse qui en a eu la primeur.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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