Oui ! Parlons-en ! Parlons d’atouts ! Puisque depuis que « lui » il en a parlé, tout le monde en parle, ma plume guatanaméenne, elle aussi s’agite et souhaite prendre la parole. Je la lui ai donnée et voici ce qu’elle m’a dit :
« Pourquoi a-t-il fallu que de telles insanités nous soient données d’entendre ? Il est peut-être vrai qu’on est en transition et que le slogan semble avoir fait une ouverture vers la déchéance. Plus rien n’est vraiment comme avant, et même si tout le monde le constate avec amertume, on demeure confiant que ça va aller. Eh bien, allons alors ! Têtes baissées, s’enlisant dans de telles indignités, allons seulement ! Mais je crains seulement qu’en continuant ainsi, on ne perde progressivement (si ce n’est déjà le cas) la fierté qui nous animait au lendemain du 31 octobre 2014. Jusqu’à cette fameuse date, le locataire de kosyam, malgré tout ce qu’on lui reproche, n’a jamais laissé paraitre à ce que je sache de telles sénilités incendiaires. Peut-être le pensait-il, mais que vaut une pensée non exprimée ? Rien ! Il aurait fallu mieux aussi que notre supposé présidentiable, même si c’est ce qu’il entretient dans son intellect, se tût. Mais non, dans un débit excessif, il a laissé s’enchainer en parole ses pensées malsaines qui semblent bien l’avoir condamné en sortant au grand jour, sur la place publique. Mes atouts, c’est… ». Ma plume s’interrompit, me disant : « j’ai honte de les répéter ; d’ailleurs comme vous-mêmes vous savez ». Puis elle poursuivit :
« …C’est ce qu’il a osé appeler atouts. On a tous des atouts ici au Guantanam. Il croyait que quand on a de tels atouts on a tout. Mais croyant effectivement qu’il avait tout, ses atouts ont été méprisés par tous et partout. Quand l’eau est versée on ne peut plus rien du tout, il faut la laisser couler jusqu’à tarissement sans chercher à ramasser la boue qu’elle aura créée et présenter aux autres en leur disant que vous avez récupéré l’eau. Non, l’heure n’est plus aux explications, justifications maladroites. Oui, maladroites parce qu’elles remettent encore sur scène les mêmes propos habillés autrement. Je dis que la vielle femme reste vielle même si elle a porté une robe neuve, et je pense qu’il le sait, cet homme dont le Autrement a été révélé. Quel que soit le couvert sous lequel ce qui a été dit a été dit, c’est dangereux venant d’un homme politique d’un tel niveau et d’un tel âge. Lui qui connait certainement mieux que moi l’histoire nébuleuse du Rwanda. On aurait compris si la question dont la réponse a valu ce hors sujet malheureusement dangereux et révoltant, imposait de nous parler de ses appartenances ethnique, religieuse et que sais-je d’autre. C’est tout simplement un acte grave dont la réprobation a au moins été une mise en garde de tous ceux qui nourrissent de telles pensées. Dire que ce sont les vieux qui conseillent tout le temps de retourner mille fois la langue dans sa bouche avant de lâcher un mot ! Je doute de plus en plus que vieillesse rime avec sagesse dans un Faso autrement !
Je m’arrête là, a dit ma plume, car je ne veux pas gaspiller davantage mon encre qui jusque-là reste mon seul, vrai et libre atout pour m’indigner des atouts mal trouvés et génocidaires ».
Le Guantanaméen, Agent d’assainissement des atouts politiques au Guantanam.

P.S : Analysez vous-même ses propos :« Je pense que, sans le vouloir, j’ai mis le doigt sur un sujet sensible et difficile que tout le monde n’ose pas aborder » http://lepays.bf/ablasse-ouedraogo-candidat-a-la-presidentielle-etre-moagha-et-musulman-ne-sont-pas-des-atouts/?utm_source=Newsletter+Quotidienne&utm_campaign=a4d990d143-Posts_from_RSSFEED_TITLE_for_RSSFEED_DATE_1_3_2015&utm_medium=email&utm_term=0_3fd31674fa-a4d990d143-251742945