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Visite du président du Faso en France, processus de transition au Burkina : Des burkinabè de France se prononcent

Publié le mardi 9 juin 2015 à 22h57min

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Visite du président du Faso en France, processus de transition au Burkina : Des burkinabè de France se prononcent

A l’occasion de sa première visite en France, le président Michel Kafando a rencontré dans la soirée du 3 juin dernier, la communauté burkinabè qui y réside. A l’issue des échanges avec le président du Faso, nous avons recueilli les avis de compatriotes. Ces derniers apprécient la visite de leur président et donnent leur lecture du processus de transition.

Edouard Sanou, chef d’entreprise
Cette rencontre était très attendue. Les burkinabè sont très attachés à leur pays. J’estime qu’il a répondu aux questions sans faux fuyants, il a exposé les difficultés rencontrées. On a senti l’engagement du président, sans velléité de s’accrocher au pouvoir.
Il y a une grande frustration que les burkinabè de l’étranger ne puissent pas voter. Ce n’est ni la première, ni la deuxième fois qu’on nous fait penser que nous allons voter et qu’on nous dise le contraire au dernier moment. Les burkinabè de l’étranger font preuve d’un grand sens civique en acceptant et en prenant en compte les difficultés qui sont posées. Mais nous voudrions avoir quelques garanties, des mesures fortes nous rassurant que pour les élections de 2020, nous allons voter .Nous sommes conscients des difficultés, malgré notre grosse frustration.
La deuxième demande, c’est la représentativité au niveau des instances nationales, comme l’assemblée nationale. Je ne pense pas que les burkinabè de l’intérieur verraient un inconvénient à ce que leurs frères qui se mobilisent systématiquement à chaque fois que le pays fait face à des situations difficiles ou heureuses, puissent être représentés dans différentes instances.

Dr Delphine Compaoré, docteur en sociologie
C’est très bien que le président vienne nous rencontrer et nous écouter, nous avions besoin d’avoir les nouvelles du pays, il est bien placé pour nous les dire. Concernant le nouveau code électoral, pour certains c’est une exclusion, pour d’autres, ceux que le code frappe l’auront mérité. Mais quand on débat sur cette question, c’est parce qu’on pense à ce qui peut arriver dans 10, 20, 30 ans pour nos enfants. Dès lors que l’on s’adosse sur la législation pour exclure, c’est un précédent. Toute autorité qui vient après peut s’appuyer sur cela pour exclure. Et si chaque fois, ceux qui arrivent devraient exclure ceux qui sont partis, ce sera un cycle sans fin. Nous avons besoin que nos enfants, nos petits enfants soient sereins et gardent le plus petit dénominateur commun qui unit, c’est-à-dire la constitution dans laquelle on devrait retrouver tout le monde.
Mais il ne faut pas non plus être dupe. Nous savons que ce n’est pas simple. Les raisons de l’exclusion sont certainement fondées, nous sommes dans une période pas très stable et les autorités n’ont peut-être pas voulu courir le risque de revoir de nouveaux remous. Mais, il fallait permettre à tout le monde de prendre part aux élections, quitte à ce que le peuple fasse son choix. Je reconnais tout de même qu’un énorme travail a été abattu.

Daouda Sanou, élu local en Belgique
Je suis venu spécialement de la Belgique pour la rencontre, et je peux vous dire que je suis plus que content, dommage qu’il ne reste plus que cinq mois pour la transition. Mais j’espère que ceux qui viendront aux affaires à l’issue des élections auront la philosophie de travailler pour l’intérêt général. Au Burkina, c’est la renaissance et je suis pressé de prendre mes vacances pour rentrer.
Le président Michel Kafando m’a convaincu sur tous les sujets qu’il a abordés. D’abord sur la question de l’exclusion et de l’inclusion. Je pense que c’est un faux problème. A toute loi, il y en a qui sont forcément désavantagés. Le président a dit qu’il est le premier à être exclu, dans la mesure où ceux qui conduisent la transition ne peuvent pas se présenter aux élections. La position prise par le CNT me réconforte également à plus d’un titre, c’est une position juste vis-à-vis du peuple. Ce n’est pas un parti qui est exclu, mais des individus.
Malheureusement, je n’ai pas pu demander au président pourquoi des actions n’ont pas été entreprises à l’encontre de ceux qui ont vidé les caisses de l’Etat. Il a dit qu’à son arrivée, il y avait un déficit de 300 milliards. Il a fait allusion à l’arrestation de certains dignitaires et certains qui sont en liberté provisoire. Moi j’aurais voulu savoir s’il a des contacts avec l’ancien président. Le poisson pourrit toujours par la tête, si on reproche des choses aux ministres, l’ancien président doit aussi rendre compte.
Mais la transition ne fait rien, même pas le soupçon d’une plainte au Tribunal pénal international ; ce n’était qu’un préalable, je suis déçu de ce côté. Si on a vraiment le souci de la justice sociale, il ne faut pas taper que sur les petits. Mais la vraie démocratie est en route au Burkina. Nous sommes déçus de ne pas pouvoir voter, mais on comprend, le président a expliqué qu’il aurait fallait une enveloppe supplémentaire de 20 milliards.

Omar Yugo, chef d’entreprise
La rencontre était très attendue et a répondu à mes attentes. D’abord nous attendions le président pour qu’il explique cette volonté d’assurer la transition et rassurer de l’impossibilité pour les burkinabè de l’étranger de voter, mais surtout cette volonté de rassembler les burkinabè à travers cette élection. Ma seule crainte c’est le temps imparti, aura-t-on le temps de panser les plaies ? Globalement je suis satisfait. Au plan économique malheureusement, on n’a pas eu le déplacement de chefs d’entreprises à Paris.

Laeticia Bambara, sportive
C’est déjà positif qu’il soit venu à l’ambassade, ce n’est pas tous les jours qu’un président se déplace. C’est vraiment bien pour la communauté d’avoir vu et échangé avec le président. Il a parlé d’un Burkina nouveau et nous a demandé de faire confiance aux nouvelles autorités.

Ouédraogo Aminata, étudiante en fin de cycle
La rencontre avec le président m’a émue. Son audience avec le président Hollande était très riche, il a défendu tout ce que nous avons posé comme action au pays. Il a expliqué la situation qui prévaut au Burkina Faso et a donné la suite de ce que le gouvernement de la transition va faire. Cela nous réjouit et nous fait plaisir.
Les difficultés que nous rencontrons en France ont trait surtout aux problèmes de logement pour les étudiants, le problème de déplacement et la bourse qui est insuffisante par rapport au niveau de vie en France.

Sandrine Nacambo, épouse du consul général du Burkina à Paris
La rencontre était très intéressante, je suis très contente et je félicite le président. J’ai trouvé satisfaction sur tous les sujets qu’il a abordés. Même sur les médias, je l’ai écouté et j’étais impressionnée. Il s’est bien défendu

Propos recueillis par Tiga Cheick Sawadogo
Ouaga-Paris-Ouaga
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 10 juin 2015 à 13:13, par sy En réponse à : Visite du président du Faso en France, processus de transition au Burkina : Des burkinabè de France se prononcent

    JE FÉLICITE MADAME Dr Delphine Compaoré, docteur en sociologie POUR SA CLAIRVOYANCE ET C’EST LA NOUS POUVONS PARLER DES GRANDS HOMMES AVEC DES GRANDS DIPLÔMES JUSTES PARCE QU’ELLE PRÉVOIT DEMAIN ET NON AUJOURD’HUI ALORS IL FAUT QUE NOUS NOUS TRAVAILLONS EN SORTE QUE NOTRE PAYS SOIT UNE RÉFÉRENCE DANS LE MONDE CAR C’EST LA SEULE FAÇON DE SE FAIRE CONNAITRE SINON NOUS N’AVONS RIEN.

  • Le 15 juin 2015 à 16:56 En réponse à : Visite du président du Faso en France, processus de transition au Burkina : Des burkinabè de France se prononcent

    mon chers , une nouvelle constitution sera voté après la transition et elle resoud ce probleme.
    on ne peut pas composer avec des gens qui apres 27 ans de pouvoir s’accroche au pouvoir vaille que vaille par tous les moyens au point de tuer son propre peuple, ou creer la guerre ( c’est ce qu’il prépare avec son amie ADO) .
    Donnons les 5 ans de moral( c’est un minimum).
    Qui n’a pas parlé à blaise ? l’eglise a dit pour elle , il dit l’eglise n’est pas une institutionde la république.
    les sages lui ont parlé. même aux USA on lui a dit . il s’est entête et avec lui ceux qui avaient choisit l’argent et non la patrie.
    Aujourdhui, il faut que cette correction s’inscrive dans notre histoire pour donner une lesson au générations futures( c’est ça le nouveau code).
    la RUSSIE n’a pas ete invité au sommet du G8 , hors c’est un membre de premier niveau.
    parce qu’elle piétine le code du règlement qui veut qu’on annexe pas les pays d’Europe.
    donc ceux qui ont soutenu, seront exclu pour 5 an , que leur partie propose des jeunes.
    Vous voyez jusqu’où , il ne sont pas prêt a laisser le pouvoir, même à leur militant fidèles plus jeunes ou moins salles et vous me parlez de n’importe quoi.
    c"est comme un grand joueur comme ETO ,il fait 20 ans de carrières et entre tant les limites de l’age le frappe , mais ses supporteur veulent qu’il joue. Il entame un bras de fer avec sa federation et il perd. Mais on le permet d’etre dans le staff comme entraîneur guide ou conseiller, mais pas joueurs, lui et tous ceux qui l’encouragaient dans son aventure.
    Et ils veulent criez a l’exclusion, donc les jeunes ne jouerons jamais tant qu’il vivent alors:::::::::::: :

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