Selon le conseiller technique du ministre du commerce et de l’industrie, M. Marcel Sinka, le premier rapport sur l’entrepreneuriat au Burkina Faso constitue à la fois une photographie en 2014 de l’entrepreneuriat au niveau national mais fournit aussi des éléments de comparaison avec d’autres pays. A cela, il faut entendre, la mesure des attitudes qui porte sur la perception des opportunités, des compétences, la peur de l’échec et l’intention d’entreprendre ; la mesure de l’activité entrepreneuriale représentée par le taux global de l’activité entrepreneuriale émergente, celle des aspirations entrepreneuriales qui fait référence aux objectifs que se fixent les entrepreneures en termes d’innovation, d’internationalisation et de création d’emplois. Enfin, l’évaluation des conditions-cadres qui capture le contexte socio-économique, politique et législatif dans lequel les individus agissent et prennent leurs décisions.
Pour la circonstance, M. Sinka a assuré que son ministère accordera une attention particulière aux conclusions de l’étude, notamment en ce qui concerne leurs implications en termes de politiques publiques d’appui à l’entrepreneuriat.
« Ce rapport contribuera à combler les besoins des lecteurs en informations fiables sur l’esprit d’entreprise au Burkina Faso, tout comme il permettra aux décideurs d’affiner davantage les politiques publiques et les différents programmes d’appui à l’entrepreneuriat dans notre pays », a relevé la marraine, Simone Zoundi. Du reste, elle a exprimé sa gratitude au Centre de recherches pour le développement international (CRDI) qui n’a ménagé aucun effort pour financer la réalisation de l’étude couvrant les années 2014, 2015 et 2016. Le budget de 2015, a-t-elle dit, est financé à hauteur de 70% et celui de 2016 le sera à 35%, c’est dire que le LaReGEO a besoin du concours financier d’autres partenaires pour combler le gap de 2015 et 2016, et aussi pour poursuivre la réalisation de l’enquête au-delà des trois années que dure la collaboration avec le CRDI.

Pour le président de l’université Ouaga II, le Pr Stanislas Ouaro, la présente cérémonie s’inscrit dans l’axe 5 du plan stratégique de son université qui est d’améliorer les capacités et la pertinence de la recherche universitaire et d’en assurer la vulgarisation. « Les nouvelles compétences acquises au contact des chercheurs confirmés membres du GEM peuvent être mobilisées à tout moment par toute structure désireuse de conduire une recherche fondée sur la rigueur scientifique » a-t-il déclaré.

Présentation du LaReGEO

Le LaReGEO est une institution privilégiée du renforcement des capacités des entreprises/organisations, des institutions d’enseignement supérieur et de recherche par la production, la mise en commun et le transfert des connaissances dans un esprit de solidarité nationale. Il s’est fixé entre autres pour objectifs de développer un partenariat gagnant entre l’université, sa communauté et le reste du monde ; d’assister l’entreprise dans sa prise de décision ; et d’accroître l’adéquation formations-besoins du monde de la production. Pour se faire, le LaReGEO agit en partenariat avec les entreprises et organisations jouant ou souhaitant jouer un rôle important dans le domaine de l’enseignement supérieur et la recherche. Ses actions programmatiques se structurent autour de quatre axes que sont : dialogue université-entreprise, formation-renforcement de capacités, les mobilités et stages, les recherches et études.

Options méthodologiques du rapport GEM

Le Global entrepreneurship (GEM) est la plus vaste enquête sur l’entrepreneuriat dans le monde. Il regroupe depuis 1999 les meilleurs chercheurs en entrepreneuriat. En 2014, plus de 206 000 adultes et 3 939 experts résidant dans 73 pays ont été interrogés. Au Burkina Faso, selon le Directeur exécutif du LaReGEO, le Pr Balibié Serge Bayala, un questionnaire portant sur les attitudes, les activités et les aspirations entrepreneuriales a été administré à 2850 individus âgés de 18 à 64 ans. En outre, 37 experts nationaux se sont prononcés sur 9 conditions-cadres de l’entrepreneuriat, parmi lesquels l’accès au financement, le système éducatif, la politique gouvernementale, l’ouverture des marchés intérieurs, le transfert de technologies…

En conclusion de l’exposé des chercheurs, les principaux constats sur l’entrepreneuriat au Burkina Faso montrent que 66% des individus se sentent compétents pour entreprendre et 42% d’entre eux ont l’intention d’entreprendre. Toutefois, le taux global de l’activité entrepreneuriale de 42% est le plus faible parmi les scores des 5 économies tirées par les facteurs africains qui ont participé à l’enquête GEM en 2014 (Cameroun, Ouganda, Botswana, Angola et le Burkina Faso). En termes de politique publique, ils recommandent la poursuite de l’enquête GEM et une meilleure compréhension de l’écart entre l’intention entrepreneuriale et la création effective.
Le rapport complet est accessible sur le net et il suffit juste de formuler une requête par mail pour l’acquérir !

Aïssata Laure G. Sidibé (Stagiaire)
Lefaso.net