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SEMICA 2015 : Professionnels des mines et de l’énergie se donnent rendez-vous à Ouagadougou

Publié le vendredi 29 mai 2015 à 09h30min

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SEMICA 2015 : Professionnels des mines et de l’énergie se donnent rendez-vous à Ouagadougou

La 4e édition du Salon international de l’énergie, des mines et des carrières (SEMICA) a ouvert ses portes ce 28 mai 2015 sur le site du SIAO à Ouagadougou. Trois jours durant, acteurs du secteur minier, décideurs publics, investisseurs, acteurs du financement public et privé ainsi que des représentants des organisations de la société civile vont se pencher sur le thème : « contribution du secteur minier à l’émergence des Etats de la CEDEAO : promotion des matériaux locaux et de la fourniture locale des biens et services miniers ». La cérémonie d’ouverture était présidée par le premier ministre Yacouba Isaac Zida.

Ce rendez-vous annuel offre aux professionnels de l’énergie et des mines de l’Afrique et du monde, une plateforme exceptionnelle d’échanges et de rencontres. Ce, en vue de promouvoir leurs expertises, tisser des liens d’affaires, discuter sur des thématiques importantes pour un développement harmonieux des secteurs stratégiques que sont les mines et l’énergie en Afrique et en particulier au Burkina.
Près de 600 participants inscrits pour ces trois jours de conférences, échanges, expositions et affaires ; des représentants de 53 pays dont 31 d’Afrique ; près 300 dirigeants d’entreprises issus d’une dizaine de secteurs ; plus d’une centaine d’entreprises issus des secteurs de fourniture de biens et services divers, des banques et de l’investissement. Ainsi pourrait se résumer le SEMICA 2015, au moment de son ouverture officielle. Des chiffres dont se réjouit le président du SEMICA, Innocent Bélemtougri. Car, de nombreuses personnes doutaient de la tenue effective de l’évènement, compte tenu de la situation politique que traverse le Burkina. Mais, il est bel et bien là, le SEMICA. Avec la bénédiction du gouvernement burkinabè, même s’il s’agit d’une activité promue par un privé. En témoigne la présence du ministre en charge des mines et de l’énergie, mais aussi le premier ministre à la cérémonie d’ouverture. Et, ils n’ont pas manqué de louer la tenue de ce rendez-vous.
« L’importance du SEMICA n’est plus à démontrer. Depuis 2009, l’or est devenu le premier produit d’exportation du Burkina. Et, nous sommes fondés à croire que le secteur minier, c’est l’avenir du Burkina. Donc, un salon comme le SEMICA doit jouer sa partition en termes d’appel aux investisseurs, en termes de vitrine pour tous ceux qui veulent investir au Burkina », a précisé le chef du gouvernement, Yacouba Isaac Zida, après la coupure du ruban symbolique donnant le top départ de la manifestation.

Secteur minier : une industrie très extravertie

L’Afrique représente un des potentiels miniers les plus importants au monde, avec près de 60% de minerais et métaux exploités. De nombreux projets miniers ont vu le jour ces dernières années dans le continent et particulièrement dans la région Afrique de l’Ouest. Cet essor des industries extractives sur le continent s’expliquent par le développement d’une économie de rente, des avantages fiscaux considérables ainsi que l’intérêt des pays émergents pour des ressources toujours plus accessibles. « Il faut cependant déplorer que la multiplication des projets ne s’accompagne pas toujours d’une véritable politique d’industrialisation et de promotion de la participation des acteurs locaux au processus de valorisation de la ressource », regrette la commissaire de l’Union africaine en charge du commerce et de l’industrie, Fatima ACYL, autre invitée de marque du SEMICA 2015.
C’est donc dire que l’industrie minière en Afrique reste profondément extravertie : les minerais sont exportés à l’état brut, l’expertise technique et technologique nécessaire à l’exploitation des gisements est généralement d’origine étrangère, de même que la majorité des intrants matériels, économiques et financiers de l’industrie.
Heureusement, le 4e SEMICA se donne pour ambition de remettre la problématique de l’approvisionnement des industries extractives, par des intrants locaux, au centre des préoccupations des dirigeants et experts d’Afrique et d’ailleurs. « Il s’agit de construire la capacité nécessaire à une meilleure compréhension des enjeux de la géopolitique des ressources naturelles », précise la commissaire de l’UA.

Valoriser les ressources endogènes

Faut-il le rappeler, cette 4e édition du SEMICA se tient sous le thème : « contribution du secteur minier à l’émergence des Etats de la CEDEAO : promotion des matériaux locaux et de la fourniture locale des biens et services miniers ». Une thématique tout aussi pertinente qu’opportune. Car, « la promotion permet la valorisation endogène de nos ressources minérales avec une très forte valeur ajoutée et un effet d’entrainement sur le tissu économique dans son ensemble. Nous devons donc tous travailler à optimiser les effets indirects et les effets multiplicateurs », soutient Elie Justin Ouédraogo, Président de la Chambre des mines, par ailleurs parrain de l’évènement.

« Le code minier de 2003 avait pour vocation de rendre attractif le secteur minier. Aujourd’hui, plus de dix ans après, il faut que nous allions vers un code de développement parce que nous tenons à ce qu’il y ait un encrage, un lien entre les mines et le développement local. C’est en cela que la fourniture des biens et services locaux doit être prise en compte par les sociétés minières afin que l’impact de l’exploitation minière soit ressenti au niveau des populations », a rappelé Boubacar Ba, le ministre des mines et de l’énergie.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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