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Enseignement secondaire : les établissements privés exigent une meilleure mise en œuvre du Continuum

Publié le samedi 23 mai 2015 à 16h08min

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Enseignement secondaire : les établissements privés exigent une meilleure mise en œuvre du Continuum

L’union nationale des établissements d’enseignement privés laïc (UNEEPL) a tenu à informer le public burkinabè des problèmes qui existent entre elle et le ministère de l’éducation national et de l’alphabétisation (MENA). C’était au cours d’une conférence de presse qu’elle a organisée à son siège à Ouagadougou ce vendredi 22 mai 2015.

« Les promoteurs des établissements privés d’enseignement laïc après une série d’assemblées générales à Ouagadougou et dans les autres régions, ont décidé d’éclairer l’’opinion publique nationale sur l’actualité de ces derniers mois, notamment en ce qui concerne les différentes réformes entreprises par le département de l’Education nationale et de l’alphabétisation ainsi que l’injustice faite au personnel enseignant du privé lors des sessions de formations et des conférences pédagogiques annuelles organisées par celui-ci ». C’est par ses propos que le président de l’union nationale des établissements d’enseignement privé laïc (UNEEPL), Issa Compaoré a entamé sa déclaration liminaire. Les échanges ont porté essentiellement sur quatre points que sont la mise en œuvre du continuum, le règlement des frais de scolarité des élèves affectés dans le privé dans le cadre du continuum, la prise en charge des enseignants du privé lors des formations et conférences pédagogiques et les relations entre le MENA et l’UNEEPL.

En ce qui concerne le continuum, l’UNEEPL dresse un bilan négatif en sa première année de mise en œuvre. Elle estime en effet que l’application de celui-ci a été précipitée et dénonce la non implication des structures faitières de l’enseignement privé par le MENA dans sa gestion. En guise d’exemple, sur un effectif de 20 000 élèves annoncé pour être affectés au privé pour une capacité d’accueil exprimée d’environ 40 000 places dès août 2014, l’enseignement privé laïc a reçu 6 600 élèves. Des affectations théoriques qui ne correspondent pas du tout à la réalité sur le terrain car de nombreux élèves ont été affectés théoriquement après la rentrée scolaire (en novembre ou en décembre) pendant qu’ils étaient déjà inscrits ailleurs. Par ailleurs, l’on constate la fermeture de certaines écoles privées et d’autres comptant moins de dix élèves en classe de 6ème pendant que les écoles publiques ont des effectifs pléthoriques avec souvent des élèves entassés dans des magasins, entrepôts appelés classes d’emprunt sans enseignants depuis la rentrée.
Sur le deuxième point notamment les établissements qui ont reçu des élèves affectés mais qui n’ont jusqu’à présent pas encore perçu les frais de scolarité dus, l’UNEEPL juge cela préjudiciable au bon fonctionnement des établissements qui fournissent tant d’efforts pour assurer une formation de qualité aux élèves.

Quant à la prise en charge des enseignants du privé, l’UNEEPL note qu’il s’agit d’un vieux contentieux qui a contribué à détériorer l’atmosphère entre le MENA et l’UNEEPL. Un problème qui vient du fait que depuis une dizaine d’années la formation continue des enseignants est laissée au compte des établissements privés. L’union pense que la responsabilité de la formation incombe également à l’Etat contrairement aux propos tenus par leur ministre de tutelle qui dit que « les fondateurs font du business donc ils doivent prendre en charge leurs enseignants ». Elle conteste ainsi dans le fond et la forme la lettre du ministère en ce qui concerne la prise en charge des enseignants du privé par leurs fondateurs lors des formations et conférences. L’UNEEPL souligne que les revenus générés par les établissements privés de l’enseignement sont insuffisants pour faire face aux charges. Car les scolarités dans les établissements privés varient entre 15 000 FCFA et 30 000 FCFA par an excepté quelque uns qui ne respectent pas les normes.

Rappelons qu’au Burkina Faso, l’enseignement privé burkinabè occupe environ 85% des effectifs au préscolaire, 15% des effectifs du primaire, 40% du post primaire et secondaire général, 85% au secondaire technique et environ 25% au supérieur. Pour une meilleur mise en œuvre du continuum et une bonne collaboration entre le MENA et l’enseignement privé à la rentrée prochaine, l’UNEEPL propose des solutions à savoir la redynamisation du cadre de concertation entre les acteurs de l’enseignement, la publication d’une seule liste d’admis à l’entrée en 6ème au plus tard le 15 août de chaque année et leur répartition conformément aux procédures d’affectations déjà utilisées par le MESS, le démantèlement des classes d’emprunt, la mise en place d’une commission nationale d’affectation des élèves en associant les structures faitières de l’enseignement privé, le traitement du personnel enseignant de façon équitable et le respect des promoteurs privés en tant que partenaires de l’éducation.

Et selon M. Compaoré, l’UNEEPL n’a pas été écoutée par le ministère et au lieu de discuter avec eux pour trouver des mesures idoines, il a préféré faire des sorties médiatiques. L’UNEEPL souligne par ailleurs qu’il n’est pas de la responsabilité du MENA de lui dicter comment elle doit payer ses enseignants et à ce effet le tribunal administratif va être saisi en vue de régler le différend. Cependant, elle reste disponible pour tout dialogue et la seule alternative, dit-elle, est la négociation.

Rosine Kaboré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 23 mai 2015 à 18:18, par JAMES KENNY En réponse à : Enseignement secondaire : les établissements privés exigent une meilleure mise en œuvre du Continuum

    cette structure (L’UNEEPL) dit que le continuum est un échec, quelle farce, vous établissement privé d’enseignements êtes une cause de cet échec. Car les élèves qui vont ont été confiés qu’en avez vous fait ? vous étiez censé les mettre dans des classes différentes de vos élèves normalement inscrit, au lieu de ça, vous les avez insérés parmi vos élèves qui ont débutés les cours depuis Octobre, par pur calcul financier. Vous dites que les lycées public sont en effectifs pléthoriques alors que vos classes sont vides, ici encore ce n’est pas l’avenir des élèves qui vous préoccupe, mais votre argent. Vous êtes malhonnêtes quand vous parlez quand de frais non reversé, sous prétexte que vous n’arrivez pas a payer vos enseignants, franchement à combien les payer vous ? on connait le montant de vos contrats.

  • Le 24 mai 2015 à 09:22 En réponse à : Enseignement secondaire : les établissements privés exigent une meilleure mise en œuvre du Continuum

    Comme la plupart des Burkinabè n’aiment plus la vérité, beaucoup vont tomber à bras racourcis sur l’UNEPEEL. Un seul exemple, pendant que la vendeuse de tabac paient la scolarité de son enfant avant la fin de l’année, pour le MENA, il faut attendre plus d’une année pour être payé. Et en sus de cela des gens qui n’ont même pas contribuer avec 100F pour améliorer le hangar de l’école de leur propre village veut venir faire la leçon à des gens. Si vraiment l’école est un Business comme le dit le Ministre, que lui aussi aille construire une école. Quand on est incompétent, on se tait. Les nouvelles autorités du ministère sont reconnus pour leur arrogance. Ils ont osé déclaré lors d’une réunion publique à l’ENEP de Loumbila que "depuis la haute volta rien n’a été fait dans l’éducation". Ah bah, vous aussi. Même si on se tait par respect pour la République, on est pas tous des cons. Il faut avoir de la modestie : l’eau chaude a été déjà inventée.

  • Le 24 mai 2015 à 10:20, par JAMES KENNY En réponse à : Enseignement secondaire : les établissements privés exigent une meilleure mise en œuvre du Continuum

    l’UNEEPL n’a pour objectif que l’argent, ne venez pas nous parlez d’avenir des enfants. Sachez que ce système de payement des scolarités par l’État existe ailleurs notamment en Cote d’Ivoire ou le ministère verse les fonds en retard le plus souvent, cela na jamais tué un établissement, il faut juste faire preuve de rigueur dans la gestion.

  • Le 24 mai 2015 à 12:44, par Razo En réponse à : Enseignement secondaire : les établissements privés exigent une meilleure mise en œuvre du Continuum

    Vous aussi, soyez au moins sérieux. Le MENA qui n’a même pas pu former convenablement les enseignants du public vous voulez qu’il forme ceux du privé ? Dans quel pays vous avez vu l’État former les travailleurs du privé, c’est une question de bon sens. Un particulier ouvre son école, embauche ses enseignants, le plus souvent sans qualification professionelle et il revient au MENA de former ces enseignants sans la contribution des fondateurs. Je m’insurge contre de telle vision. Soyons au moins honnête. Ya ya boin !!!!!!

  • Le 24 mai 2015 à 14:02, par samory En réponse à : Enseignement secondaire : les établissements privés exigent une meilleure mise en œuvre du Continuum

    le continuum est la pire des chose que l éducation n a jamais connu. Au lieu de bien traiter les privé le Mena les méprise. Voici une solution. Que l on demande aux promoteur privé de grouiller ouvrir des établissement dans tout les village du pays. de la l’État fait un partenariat gagnant gagnant afin de donner des cadres plus propice a l éducation et l enseignement. ainsi fini les magasin les hangars. les nids de serpent d araignée et de scorpion.
    En plus du mécontentement des privé le Mena va avoir le mécontentement des Profs transféré. En effet il y a la vacation qui est irrégulière car a l heure actuel les enseignant n ont perçu que le premier trimestre. Ensuite le Mena a des méthode moyenageuses basé sur l d’intimidation les menace a peine voilée. Choses que les profs ne peuvent accepter ni même tolérer. Imaginez vous qu un Drena s est présente a des inspecteur du secondaire pour superviser leurs boulot. quelle outrecuidance ?
    Le Mena c est imprévision le manque de planification et l arrogance de surtout son SG qui dans ces actes administratifs manque de rhétorique nécessaire .
    Avec les ancien du Mess le Mena doit les ménager pour une bonne intégration.

  • Le 25 mai 2015 à 15:04, par Kampogdba En réponse à : Enseignement secondaire : les établissements privés exigent une meilleure mise en œuvre du Continuum

    J’exprime tout soutien à l’UNEEPL. Si déjà avec le privé , l’état n’arrive pas à satisfaire la demande et les besoins en éducation des populations scolarisables, qu’adviendrait-il si l’initiative privée est combattue au lieu d’être encouragée ? Le MENA doit comprendre que le continuum est une mauvaise affaire et l’arrêter dès maintenant. C’est un système pour appauvrir encore les enfants de pauvres car les nantis n’inscrivent pas leurs enfants dans les écoles publiques et c’est justement parce que le privé fait du bon boulot. Il faut du sérieux dans l’éducation. Que les excités qui pensent que construire un établissement privé est une chose facile calment leurs ardeurs et aillent en construire dans leurs villages. Que le MENA privilégie la concertation pour trouver des solutions aux vrais problèmes de l’éducation. L’opposition privé / public pour des dessein malveillants ou des jalousies masquées doit prendre fin. Aujourd’hui, il faut plutôt regarder dans le même sens pour faire face à l’indiscipline des apprenants, à la violence à l’école, à la recherche de raccourcis par des élèves qui font du hold-up en plein midi à Ouaga. Penchons nous plutôt sur l’inclusion des plus démunis ou handicapés, sur les passages en classe supérieur sans niveau et sur l’échec scolaire.

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