"Quelques semaines après le FESPACO, la flamme de la culture n’a pas le temps de vaciller et encore moins de s’éteindre. A travers Fêt’arts, de nombreux artistes ont l’occasion de se célébrer et de s’amuser entre eux. La diversité culturelle trouve alors son creuset dans cette manifestation artistique". Voilà en substance ce qu’a déclaré le Délégué général du FESPACO, M. Baba Hama, à la cérémonie d’ouverture de Fêt’arts 2005. Il s’exprimait au nom des parrains de cette quatrième édition d’artistes en fête que sont : Mme Alimata Salembéré et M. Roger Dahaybe.

M. Baba Hama a poursuivi en exhortant les artistes à donner le meilleur d’eux-mêmes pour une fête éclatante et époustouflante ! Pour Aminata Diallo-Glez (alias Kadi Jolie), directrice du festival, "Fêt’arts c’est d’abord et avant tout une certaine idée de la fraternité, de la convivialité, de la différence. Notre positionnement ou l’appartenance à l’humanité prend le dessus sur les fixations de l’identité, nous pousse d’édition à édition, à rassembler des artistes d’ici et d’ailleurs."

Justement, cette recherche de l’unité dans la diversité s’est matérialisée à travers la parade au cours de laquelle chorégraphes, marionnettistes, musiciens... se sont côtoyés dans un spectacle vivant. L’art africain n’est-il pas par essence celui du mélange des genres . Assurément oui ! C’est donc pour cette raison que Fêt’arts a invité les artistes de toutes les sensibilités à partager leur art en public. L’objectif poursuivi est double. Il s’agit d’une part de permettre aux Africains de (re)découvrir toutes les dimensions de leur culture et d’autre part, d’assurer une saine effervescence de l’art en permettant aux artistes de le célébrer et de se sentir célébrés.

Cette année, les artistes sont venus de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Sénégal, de la Guinée et du Niger. Sont également présents à Fêt’arts 2005, des membres du festival de la cité de Lausanne en Suisse. Comme cela transparaît, l’échange et le mélange sont le credo de cet événement. Fêt’arts, c’est aussi la solidarité entre artistes, c’est ce qui explique le fait que cette quatrième édition ait été dédiée à Yaya Popsy Diallo et qu’une pensée particulière ait été eue pour Justine Sawadogo, Tidiane Coulibaly et Meda Francis, "grands artistes burkinabè qui nous ont hélas quittés," dixit Kadi Jolie.

DJ Tasuma "met le feu" au stade municipal

C’est le 24 mars après 20 h 30 mn que le concert inaugural a commencé dans un stade municipal à moitié plein ou à moitié vide (c’est selon). En lever de rideaux, quatre jeunes rappeurs de Dassasgho ont eu l’opportunité de tester la réceptivité de leur "beat" auprès du public qui n’a pas manqué de les ovationner. Pour un coup d’essai ce fut un coup de maître ! La place, oui toute la place a été ensuite respectivement faite à Yoni, à Alif Naaba et au BBC Sound Système du Sénégal. Des titres comme "Nonglom", "Limata", "Theresa", loin de provoquer l’ire, ont provoqué un véritable délire dans les gradins et même aux abords de la pelouse. La fête était au rendez-vous et beaucoup de mélomanes chantaient en chœur la main sur le cœur...

Aux environs de 21 h 30 mn, le public sera transporté dans une nouvelle dimension. Fréderick Ehoui Meiway, le génie de Kwalenzo, le professeur Awolowo et aujourd’hui DJ Tasuma monte sur le podium dans un cérémonial et une ambiance dont lui et son Zogang international uniquement détiennent le secret.

Du "100% Zoblazo" à "String" en passant par "Miss Lolo", "cellulaire", "DJ Tasuma", "Les génies vous parlent"... Meiway a fait danser le public pendant près de deux (02) heures.

Le Zogang international a fait étalage de son immense talent, ce, au grand bonheur de ces dames (surtout). DJ Tasuma a également, au nom de la Côte d’Ivoire, demandé pardon au peuple burkinabè. Dans le même registre, il a "prié" pour les martyrs, morts des deux côtés pour la paix et la liberté. Le concert aura donc été un moment d’intense communion et de fortes émotions.

Comme prévu, le gala de clôture a eut lieu le 26 mars dernier au bord de la piscine de l’hôtel Silmandé. En présence de Mme Chantal Compaoré et d’un chaleureux public, Sami Rama, Habib Koïté, Kamaldine et Meiway ont distillé des notes de musique "envoûtantes" et des pas de danse "délirants".

Dans l’apothéose, les rideaux sont retombés sur Fêt’arts 2005. Rendez-vous est pris pour la 5e édition dans la 2e moitié du mois de mars 2006.

Arsène Flavien BATIONO (bationoflavien@yahoo.fr)
Sidwaya