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Suspension des émissions interactives : La promotion d’un nivellement par le bas ?

Publié le vendredi 22 mai 2015 à 05h30min

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Suspension des émissions interactives : La promotion d’un nivellement par le bas ?

Nathalie Somé a-t-elle été victime de sa bonne foi ou d’une intention externe ? C’est la question légitime à se poser au regard de la ‘’tournure’’ qu’est en train de prendre la décision suspendant les émissions d’expression directe. Pourtant, on avait jusque-là cru à une relation de collaboration entre l’institution et les médias ! Nathalie Somé, présidente du CSC et son équipe sont-ils arrivés à cette décision de toute bonne foi, se sont-ils vu obligés de rendre service… ou ont-ils simplement ‘’subi’’ l’intention de personnes hostiles aux critiques du peuple ?

En tous les cas, « on » a tapé là où ça a fait mal car, dit-on, la liberté d’expression est le second droit fondamental de l’Homme après le droit à la vie. D’où toute la légitimité des réactions qui ne tarissent pas à l’encontre de la mesure. Une situation encore « inconcevable » dans un contexte de transition, transition perçue comme la résultante de la lutte pour la « liberté et la démocratie ».

Au cas où la décision aurait été prise de toute bonne foi, il serait simplement intéressant qu’elle soit simplement revue de concert avec les professionnels, en prenant en compte les attentes de chaque « partie ». L’erreur est humaine. Mais y persister, donnerait l’allure d’autre chose. Et l’erreur ici peut-être, c’est celle d’avoir pris la ‘’partie’’ pour le ‘’tout’’. En d’autres termes, ce qui heurte l’intelligence, c’est de s’être appuyé sur « quelques » failles constatées sur « quelques » médias pour faire porter la croix à tout le monde.

Quel est le mérite de ceux qui s’échinent à bien faire leur travail ? Pourquoi vouloir émousser le professionnalisme et la bonne foi des autres ? Cette décision n’est-elle pas une façon de niveler par le bas que d’inciter les autres vers la perfection ?

La mesure étonne donc plus d’un et laisse de nombreux Burkinabè perplexes. Une certaine opinion reste même convaincue qu’elle n’est que simple incarnation d’une certaine volonté venant d’« hommes forts » de la transition.

Les tenants de cette hypothèse se souviennent, entre autres, du discours « musclé » du Président du Faso du 31 décembre 2014, vite ‘’fustigé’’ par les leaders syndicaux, des organisations de la société civile et par l’opinion publique. Egalement, en début avril, c’est le Premier ministre qui avait embouché la même trompette contre les « mouvements de grèves désordonnées, les revendications intempestives ». Aidé dans cet élan par des organisations de la société civile. Cette dernière tentative fut également ‘’réprimée’’ par l’opinion publique avec en prime, un rappel à ceux-ci des circonstances de leur ascension actuelle. Alors, faut-il, effectivement, loger cette mesure du CSC dans cette dynamique ?

Si tel est le cas, les instigateurs peuvent en tirer toutes les conséquences et se réjouir du fait que le peuple s’est bien approprié la maxime consacrée du « plus rien ne sera comme avant ». C’est cela aussi la ration de la démocratie ! Et à ce sujet, on peut mieux mettre au goût du jour, l’analyse de Thomas Sankara qui disait que « la démocratie est le peuple avec toutes ses potentialités et sa force. (…). Là où le peuple peut dire chaque jour ce qu’il pense, il existe une véritable démocratie car il faut alors que chaque jour l’on mérite sa confiance ».

Cependant, cette décision, aussi impopulaire fusse-t-elle, vient rappeler à chaque Burkinabè, la nécessité de cultiver encore plus le sens de la responsabilité dans les propos et comportements de tous les jours car la cohésion sociale et la paix sont la somme des comportements individuels. Et la société burkinabè sera ce que chaque Burkinabè voudra qu’elle soit.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 21 mai 2015 à 16:42, par Mala En réponse à : Suspension des émissions interactives : La promotion d’un nivellement par le bas ?

    Décidément dans ce pays, mêmes les illuminés, deviennent subitement des fossoyeurs de la liberté. Je m’y connais rien en communication, ’’ Une liberté d’expression sans limite, ni garde fou devient de l’extrémisme’’. Le CSC a donné l’alerte d’une dérive sans précédente, qui se prépare. Les mêmes personnes qui crient aujourd’hui au musèlement de la presse, par l’entremise des émissions interactives, qui malheureusement basculent vers la création des RADIOS MILLE COLLINES, seront les premières a attaquées les structures et institutions. C’est dommage, quand la liberté d’expression devient des injures, et des insultes de tous ordres, cela inquiète. Aidons le CSC a mieux canaliser les débats, au lieu de tout a plat...

  • Le 22 mai 2015 à 02:44 En réponse à : Suspension des émissions interactives : La promotion d’un nivellement par le bas ?

    Internaute no 1 dit Mala je suis entierement d’accord avec toi car il y’avait du n’importe quoi dans ces emissions et il etait grand temps de prendre des mesures pour arreter toutes ces derives. Malheureusement ceux qui sont contre ces mesures du CSC sont juste de mauvaise foi. Merci a Nathalie Some et au CSC.

  • Le 22 mai 2015 à 05:42, par le salut du faso En réponse à : Suspension des émissions interactives : La promotion d’un nivellement par le bas ?

    Je suis venu une 2eme fois pour dire que vous être entrain de préparer le peuple à se révolter contre vous .
    Zida : ton coeur dur te trompe ; tu dois laisser le peuple exprimer sa colère pour mieux le consoler . Ton pasteur dois te dire la vérité de DIEU ,selon la bible .Ne sois pas hypocrite à l’égard de se peuple .

    Kafando : tu dois parler à ton peuple , au lieu de dormir dans le luxe .

    Frédéric : si tu n’a rien à dire au CSC , tais-toi .

    Natalie Some : ne te crois pas la plus forte ; ou tu reviens sur cette sale décision , ou tu démissionnes si tu n’a pas le pouvoir de décision .Dis la vérité au premier ministre .

    Vous voyez déjà un signe des gens de Benogo et de Saaba à cause des bouches fermées sur les radios pour dire leurs préoccupations .Vous devriez bien écouter l’ultimatum qui a été lancé au CSC .
    Ne vous y tromper pas ....Vous risquer d’être humilier avant le 11 octobre ....et voir Mr Chériff Sy terminer votre mandat de président de la transition ) la la tête de ce pays .
    Je connais le coeur de ce peuple patient qui ne craint pas les armes .
    Zida doit réfléchir beaucoup ; sinon il risque cette fois-ci de ne pas pouvoir se rendre chez le Mogho Naba pour demander sa médiation .Je condamne fermement Zida dans cette affaire .Je te dis la vérité pour te sauver . Tu n’écoute pas mes parole , à ma prochaine intervention , si le Seigneur me donne l’occasion de parler sur ce site ,tu seras chasser de ton pouvoir avant la fin de ton mandat ..

    Gloire à Jésus Christ qui élève qui il veut et qui abaisse qui il veut !

  • Le 22 mai 2015 à 13:13, par Messager du siècle En réponse à : Suspension des émissions interactives : La promotion d’un nivellement par le bas ?

    Je suis d’acord avec les mesures prises par le CSC. C’est pour notre bien qu’il l’a fait. Nathalie SOME et son équipe, en tant que spécialistes de la communication, connaissent les impacts négatifs d’une communication béliqueuse et liberticide sur le paysage socio-politique d’un pays alors que vous, vous n’en connaissez pas. Ne vous laissez pas bayonner par certains faux leaders qui ne cherchent que leurs intérêts. Jesus Christ a dit de rechercher la paix et la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur. Jesus Christ élève plutôt celui qui cherche la paix !

  • Le 22 mai 2015 à 15:42, par L’Intègre En réponse à : Suspension des émissions interactives : La promotion d’un nivellement par le bas ?

    Bravo pour cette lucidité de l’analyse, claire, costaud et riche de leçons. Les vuvuzela et les carrents intellectuels peuvent soutenir qui ils veulent parce qu’ils y ont leur intérêt. Mais pour le Burkinabè honnête, qui veut le bien de ce pays, cette mesure est mal a propos ; elle incite à ce qui n’est pas souhaitable. Chères autorités, quand l’âne veut te terrasser, tu ne vois pas ses oreilles. Voyez-vous, ce qui s’est passé à Saaba depuis avant hier n’est qu’une alerte ; si de telles émissions existaient, on n’en sera pas arrivé. Et cet exemple n’est qu’un point de départ pour vous dire que si vous ne lever pas la mesure, la transition se fera sans vous parce qu’une crise viendra. Je crois que l’auteur de l’article l’a bien souligné, c’est ensemble que les solutions idoines vont être trouvées et que chaque Burkinabè doit être plus responsable. Ya pas meilleure solution que ça. Maintenant, à vous de faire l’option de suivre l’intérêt général ou d’écouter ceux qui vous flattent pour vous pousser à l’erreur à travers des réactions irréfléchies. Vive le BURKINA FASO !

  • Le 22 mai 2015 à 15:59, par Kévin En réponse à : Suspension des émissions interactives : La promotion d’un nivellement par le bas ?

    Que cela soit bien clair ! Ceux qui s’élèvent contre cette décision du CSC ne défendent ni les intérêts du peuple, ni la liberté d’expression. Ils se sentent obligés de s’agiter pour dérouler leurs agendas, justifier leurs financements et se faire un brun de popularité..! Que c’est malsain de vouloir utiliser le peuple, rien que pour se sentir utile et vivant.
    Ceux qui aiment leurs pays, ceux qui mettent l’intérêt général au dessus des intérêts partisans et égoïstes, ceux-là sont appelés "des patriotes". En revanche, ceux qui n’aiment pas leur pays refusent de se soumettre à la loi. Regardez bien et reconnaissez ceci : Dans les pays développés, les citoyens sont soumis à la loi ; quand ils l’enfreignent ils acceptent de se soumettre à la sanction en vue de s’amender. Chez nous ici, c’est tout à fait le contraire ! En plus d’être toujours portés à violer les lois, nous refusons toute sanction et nous souhaitons n’avoir jamais de limites dans nos dérives. On ne peut pas se développer de cette manière..!
    Que ceux-qui aiment leur peuple et leur pays ne cèdent pas à la manipulation, qu’ils ne se laissent pas embarquer dans une attitude de défiance de l’autorité, car cela ne mènent à rien. Ceux qui encouragent les gens à marcher contre cette décision du CSC seront comptables de toutes les dérives et les mauvais comportements qui en découleraient. Qu’ils sachent que c’est parce que le CSC existe que les médias existent. Sinon, le désordre qui s’installe sur les antennes et les règlements de comptes par médias interposés allaient finir par faire des médias, des cibles potentielles de ces victimes qui se plaignent toujours auprès du CSC ; et cela peut nous amener très très loin dans une crise sociale profonde.
    Alors, chers tous, ravisons-nous avant qu’il ne soit trop tard. Le CSC est une institution incontournable dans notre démocratie comme partout ailleurs. Soyons tous des artisans de paix pour que notre peuple puisse enfin se remettre de toutes ces années de souffrance.
    Courage au CSC !!

  • Le 22 mai 2015 à 16:06 En réponse à : Suspension des émissions interactives : La promotion d’un nivellement par le bas ?

    Bien dit, mon frère ! On n’a pas besoin de ça actuellement.

  • Le 23 mai 2015 à 00:25 En réponse à : Suspension des émissions interactives : La promotion d’un nivellement par le bas ?

    Bonjour,

    Pourquoi la gendarmerie garde toujours Luc adolphe TIAO dans sa résidence personnelle de Ouaga 2000 comme s’il était toujours premier ministre ? Zida et Barry doivent s’expliquer.

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