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La CEDEAO : quel bilan en 40 ans d’existence ?

Publié le mardi 19 mai 2015 à 22h43min

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La CEDEAO : quel bilan en 40 ans d’existence ?

Le 28 mai prochain, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO),célèbre le 40ème anniversaire de sa création, sous le thème « une vision, un destin commun ».Au cours de cette commémoration, les Etats membres feront le bilan des acquis des quatre décennies d’expériences et sepencheront sur les nombreux défis à relever afin de réaliser la vision 2020 de la CEDEAO qui est celle d’une CEDEAO des peuples.

Il s’agirait également pour l’ensemble des pays membres de s’interroger sur les performances réalisées afin de capitaliser l’expérience acquise et les leçons tirées en vue de mieux projeter l’avenir. En effet, à sa création le 28 mai 1975, les pères fondateurs de la CEDEAO avaient pour vision l’autosuffisance collective à travers l’intégration des Etats de l’Afrique de l’ouest. En vue de rendre effective cette intégration, l’idée de la création d’un espace doté d’un marché unique organisé autour d’une union économique et monétaire est née. Cette vision parle de cession d’une partie de la souveraineté des Etats qui composent cet espace communautaire au profit d’une instance ou d’une institution supranationale.

A propos,l’on distingue six niveaux d’intégration de marchés à savoir :
- la zone de préférences douanières dans lesquelles les membres du groupe pratiquent entre eux des tarifs douaniers plus bas appelés tarifs préférentiels, différents de ceux en vigueur dans les relations commerciales avec d’autres pays.
- la zone de libre-échange, où il est aboli les droits de douane et les barrières non tarifaires entre pays membres avec, toutefois, une indépendance des politiques tarifaires extérieures.
- l’union douanière, ouencore appelée zone de libre-échange,avec un tarif extérieur commun.
- le marché commun, qui correspond à une libre-circulation des facteurs de production (main d’œuvre, capital) à l’extérieur de la communauté.
- l’union économique, également appelée marché commun, avec une harmonisation des politiques économique, financière et sociale.
- Et enfin, nous avons l’intégration économique définie comme un marché unique, dans lequel les pays membres deviennent comme les provinces d’un même pays.
Malheureusement, tout ce dispositif communautaires’est heurté au phénomène de la mondialisation et à la croissance des grandes multinationales ayant contribué à jeter le doute sur la capacité des gouvernements et des pays du Sud à transformer les rapports de production internationale. Toute chose qui a conduit à aggraver la pauvreté et les inégalités sociales, handicapant du même coup, le processus d’intégration.

Quel espace communautaire à l’horizon 2020 ?

Longtemps considérée comme un monopole des Etats et des bureaucraties communautaires, l’approche de la construction communautaire a subi une évolution majeure tendant à impliquer davantage les populations pour lesquelles l’intégration est censée être initiée. C’est dans cette perspective que s’inscrit la vision 2020 de la CEDEAO qui entend opérer une mutation de la CEDEAO des Etats à celle des peuples.

Adoptée en 2007, la vision 2020 ambitionne de créer une sous-région sans frontière, paisible, prospère et cohérente, bâtie sur la bonne gouvernance et où les populations ont la capacité d’accéder et d’exploiter leurs énormes ressources par la création d’opportunités de développement durable. Cette ambition se décline au double plan régional et national.

Au plan régional, il s’agit à l’horizon 2020 de :
- Construire un marché unique compétitif ;
- Bâtir une économie régionale dynamique assise sur un système de production efficace et un réseau d’infrastructures modernes ;
- Former des ressources humaines hautement qualités et créer un environnement d’affaires efficient et sécurisé.
Au plan national, l’ambition est de permettre à chaque Etat membre de la CEDEAO, d’intégrer réellement l’approche régionale tout en s’appropriant la vision pour orienter sa politique de développement selon les axes et les orientations définis au plan régional.

Cela dans la perspective d’ouvrirle processus d’intégration aux acteurs non étatiques ou décentralisésen vue d’offrir une alternative dans laquelle l’appropriation locale, la responsabilisation et la viabilité trouvaient difficilement leur place.

Pour montrer son attachement aux idéaux de l’Organisation sous régionale, le Burkina Faso a choisi le jeudi 21 mai 2015, pour le lancement officiel des activités de cet anniversaire dont l’objectif principal est de porter un regard rétrospectif sur les succès et les insuffisances.Cette commémoration sera marquée par plusieurs activités, dont entre autres, une exposition des produits de l’espace CEDEAO, d’art culinaire, une course cycliste et un tournoi Maracaña qui opposera les communautés étrangères vivant au Burkina Faso à l’équipe du ministère en charge des affaires étrangères. Ces activités ont pour buts non seulement de faire découvrir un pan de la culture de ces pays, mais aussi de rapprocher les différents peuples entre eux.

Ministère des Affaires étrangères et de la coopération régionale

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Vos commentaires

  • Le 20 mai 2015 à 08:32, par Fax En réponse à : La CEDEAO : quel bilan en 40 ans d’existence ?

    A quand l’ECO notre monnaie unique. Les pays de l’UEMOA font honte avec cette stabilité monétaire des autres pays n’ayant pas la même monnaie. Merci de nous sortir l’ECO en parallèle et nos monnaies et on sera à une monnaie unique en 2020.

  • Le 20 mai 2015 à 08:43, par lewang En réponse à : La CEDEAO : quel bilan en 40 ans d’existence ?

    C’est vous qui etes en retard sur les peuples. les peuples sont déjà intégrés depuis la nuit des temps. c’est la CEDEAO qui devrait s’adapter à cette réalités en jouant sur ces entraves artificielles que sont les frontières, les hommes qui les controelnt et les textes des états dits souverrains. Si cela est fait je vous jure que la CEDEAO verra sa mission allégée. Sinon, ça sera un leurre ! je vous donne l’exemple : prenez le tronçon Forontière du Bénin à Lagos (pas plus de 150 kms) mais avec plus de 70 postes de controle (normauxet clandestins). Meme si vous faites 3 mns par poste, faites le décompte.....alors que vous pouvez en passez plus !

  • Le 20 mai 2015 à 11:58, par Megd’ En réponse à : La CEDEAO : quel bilan en 40 ans d’existence ?

    La CEDEAO en dehors de la suppression des visas dans sa zone n’a pas vraiment avancé sur le plan politique. Au contraire, elle a régressé et pourtant, elle pouvait être la donneuse de leçon à la CEMAC. Pourquoi notre dépendance du FCFA à l’Euro ? Pourquoi l’€ peut être échangé dans la zone CFA et pas le contraire à savoir le CFA ne peut pas être échangé dans la zone €. Pourquoi ????

    Combien nos opérateurs économiques perdent-ils dans cette histoire d’€ ?

  • Le 20 mai 2015 à 12:29, par RANCE En réponse à : La CEDEAO : quel bilan en 40 ans d’existence ?

    Internaute 2, soutien cette frontière Bénin - Nigéria (Cotono-Lagos) est un vrai cauchemar, je l’ai emprunté à plusieurs reprises, non seulement l’argent que tu sort pour telle ou telle chose soit disant des taxes, les tracasseries des barrages illégaux qui vous menacent avec leurs matériels de crever vos pneus, ou qui martèle votre véhicule si vous leur donner pas de l’argent, les barrages légaux même chose, et on peut faire 3 à 4 heures d’arrêt à cette frontière. Si tu as un véhicule "tout terrain" (4x4), il te faut laisser une caution de 500.000f soit disant que des bandits peuvent vous voler votre véhicule en cours de route ; pour le carnet de vaccination à jour on paie une taxe .....etc. Avant d’arriver à Lagos "ville" tu as au moins 100 barrages de "contrôle". TROP C’EST TROP. On ne dirait pas que c’est des pays de la CEDAO.

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