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Soutenance de thèse : Hervé Landry Coulibaly analyse la démocratie burkinabè de 1991 à 2010

Publié le dimanche 17 mai 2015 à 23h14min

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Soutenance de thèse :  Hervé Landry Coulibaly analyse la démocratie burkinabè de 1991 à 2010

Depuis le 18 avril, Hervé Landry Coulibaly est docteur en histoire. Il a défendu sa thèse de doctorat unique en histoire politique à l’université de Ouagadougou. « Le processus de démocratisation du pouvoir politique au Burkina Faso de 1991 à 2010 », c’est le thème qui a fait l’objet de recherches et dont les résultats ont été présentés au jury. Après plus de 4h, il a été jugé digne du grade de Docteur, avec la mention très honorable.

Le processus de démocratisation entamé depuis les années 1990 dans la plupart des Etats africains au Sud du Sahara n’ont cessé de faire l’objet d’études, de recherche, de colloques et de séminaires. Après un demi-siècle d’expérience démocratique, l’heure est au bilan. Pour le chercheur Hervé Landry Coulibaly, le système politique instauré au Burkina Faso depuis le début des années 90 interpelle chacun et mérite d’être mieux compris et mieux appréhendé pour sa mise en perspective. Ceci, parce que notre système démocratique connaît de nombreuses failles.

« L’ouverture concurrentielle de 1990 non seulement n’a pas modifié les sources de recrutement des prétendants à la représentation politique mais en a même dangereusement accentué les tendances », a soutenu le chercheur. Il en veut pour preuve que « malgré la tenue régulière des élections depuis 1991, la majorité des Burkinabè ne se sentent pas concernés par la chose politique » et tout porte à croire que « le vote n’est qu’une simple modalité procédurale ».

Huit chapitres pour autopsier le Burkina Faso démocratique

Encadré par le Pr. Maurice Bazemo de l’université de Ouagadougou, l’étudiant a bâti son document autour de huit chapitres divisés en trois grandes parties.
La première partie du document, tout en situant le contexte politique et international qui a caractérisé la fin des années 1980 et le début des années 1990, montre les étapes qui ont concouru à l’adoption de la quatrième Constitution du Burkina Faso.

L’administration des élections est étudiée dans la seconde partie du document comprenant trois chapitres. La problématique du fichier électoral et des systèmes électoraux, la question d’égal accès à l’information en période normale et électorale sont entre autres sujets qui y sont abordés.

Dans la troisième partie du document, l’impétrant interroge les comportements des électeurs burkinabè sous la quatrième république. Les questions relatives à l’achat de conscience, la fraude électorale, les dissensions au sein des partis y sont traitées. Hervé Landry Coulibaly explique également dans cette partie les causes du phénomène tout en dégageant son impact sur les résultats électoraux avant d’interpeller les hommes qui animent les formations politiques.

Le jury apprécie un thème actuel

Présidé par le Pr. Boureima Alpha Gado de l’université de Niamey au Niger, le jury a noté l’actualité du thème qui est toutefois difficile à aborder. Les acteurs sont pour la plupart part toujours en scène et les langues ne se délient pas facilement. Du coup, les données d’archives ne pouvant être disponibles qu’après une période de 30 à 50 ans, Hervé Landry Coulibaly a dû travailler sur les sources de presse et les productions des juristes.
Qu’à cela ne tienne, il a apprécié le recul et la retenue de l’étudiant vis à vis des récents évènements intervenus dans la vie politique au Burkina. Cependant, des écueils dans la mise en forme du document et des fautes sont à déplorer dans le document. Aussi, le jury a noté que l’étude sur le processus démocratique a été axée surtout sur l’analyse des élections organisées au Burkina Faso. Alors que pour lui, les élections à elles seules ne font pas la démocratie. Surtout que dans le cas burkinabè, l’organisation des élections tend à préoccuper davantage les acteurs politiques que les autres aspects non moins importants de la démocratie tels que le fonctionnement des institutions, la question des droits de l’homme, la liberté de la presse.

De 9h30 à 13h, Hervé Landry Coulibaly a présenté et défendu les résultats de ses recherches devant le jury qui l’a jugé digne du grade de Docteur avec la mention « très honorable ».

Synthèse de Tiga Cheick Sawadogo
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