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Mise en œuvre du Traité sur le commerce des armes : Amnesty international Burkina lance le débat

Publié le vendredi 15 mai 2015 à 02h50min

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Mise en œuvre du Traité sur le commerce des armes : Amnesty international Burkina lance le débat

Environ 875 millions d’armes légères et de petit calibre seraient en circulation dans le monde ; plus de 12 milliards de balles sont produites chaque année (source : Small arms survey). La violence armée, elle, tue environ 526 000 personnes par an, la plupart en dehors des situations de conflit. Amnesty international Burkina Faso lance donc le débat sur la mise en œuvre efficiente du traité sur le commerce des armes (TCA), entré en vigueur depuis décembre 2014. Dans ce cadre, elle a organisé un diner de presse le 9 mai 2015 à Ouagadougou.

Après des années de débats et de négociations, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le Traité sur le commerce des armes (TCA) le 2 avril 2014, par une écrasante majorité des Etats membres. Ce traité est entré en vigueur depuis le 24 décembre 2014. Ce texte est le premier à fixer des normes mondiales pour réglementer le commerce international des armes classiques et des munitions.
Le CTA constitue de ce fait une avancée importante. Il traduit une évolution, au sein de la communauté internationale, en faveur de la modification de l’une des conditions structurelles qui rendent possibles les crimes relevant du droit international et les violations graves des droits humains, à savoir la fourniture illicite d’armes et l’insuffisance de la réglementation en la matière.
Ce traité qui se veut préventif instaure ainsi un mécanisme réglementaire qui impose aux Etats, différentes obligations devant les amener à contrôler leurs exportations et transferts d’armes et à déterminer si ces armes sont utilisées pour commettre des crimes relevant du droit international ou des violations graves des droits humains.

Des chiffres peu reluisants

Plus de 1000 entreprises réparties dans une centaine de pays produisent des armes légères et de petit calibre. Et, le commerce autorisé des armes légères et de petit calibre dépasse 8,5 milliards de dollars par an. Plus 875 millions d’armes seraient en circulation dans le monde actuellement dont plus de 60% sont détenus par des civils. Malheureusement, ces armes sont utilisées aussi bien dans les conflits qu’en temps de paix pour violer les droits humains.
Ce sont environ 526 000 personnes qui meurent chaque année du fait de ces armes. Les réfugiés du fait des armes se comptent par milliers. Ces armes constitueraient également un frein au développement. Car, les armes coûtent à l’Afrique plus de 18 milliards de dollars, soit l’équivalent de l’aide internationale que reçoit ce continent. C’est dire à quel point les conséquences sont énormes. Il était donc temps de limiter les transferts irresponsables d’armes dans le monde entier. D’où l’adoption de ce traité international.

Comment opérationnaliser le TCA au Burkina ?

Environ deux millions d’armes de petit calibre seraient en circulation Burkina. Et notre pays a ratifié le traité sur le commerce des armes (TCA). Mais, la réussite et l’efficacité du TCA dépendent de l’application cohérente et rigoureuse de ces normes. Pour l’opérationnalisation de ce texte international, le Burkina devra conformer sa législation nationale. C’est pourquoi Amnesty international Burkina Faso lance le débat. D’où cette rencontre avec les hommes de médias. Car, « les médias sont des acteurs incontournables dans la sensibilisation et la promotion des droits humains », soutient Christian Ouédraogo, le coordonnateur campagnes et actions d’Amnesty international Burkina Faso.

Le traité a été adopté, ratifié, est entré en vigueur après un long processus mené par les Etats et la société civile internationale. Mais, il ne faut pas que ce soit un texte de trop qui dort dans les tiroirs. Il faut des résultats sur le terrain. Cette rencontre avec la presse est aussi une « autre façon de renforcer les capacités des journalistes et à travers eux ressusciter le débat par rapport à la question de la mise en œuvre des dispositions du TCA », poursuit Christian Ouédraogo.
Au niveau du Burkina, il faut veiller d’abord à l’application des normes, ensuite prendre des mesures pour éviter la circulation de ces armes circulent. « Il faut être regardant par rapport aux permis d’achat, de port, de détention d’armes au niveau national », précise Christian Ouédraogo, le coordonnateur campagnes et actions d’Amnesty international Burkina Faso.

Pour l’animation des débats, d’autres structures étaient présentes. Il s’agit, entre autres, du ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale, la Haute autorité de contrôle des importations et de l’utilisation des armes…

Moussa Diallo
Lefaso.net

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