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Système LMD : les étudiants doivent aller plus loin, pour traduire devant les juridictions (1/3)

Publié le mercredi 13 mai 2015 à 22h46min

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Système LMD : les étudiants doivent aller plus loin, pour traduire devant les juridictions (1/3)

Il est évident que le système Licence-Master-Doctorat ne pouvait pas fonctionner au Burkina ! Ce, pour une raison simple d’organisation, bien avant même les raisons de moyens souvent exposés. Le LMD exige d’avoir des années universitaires limpides et cohérentes. Pourtant, au moment de la mise en vigueur de ce « fameux » système (2009 ; 2011), les années naturelles, celles réglementées par la « course » du soleil, avaient été déjà falsifiées.

Ainsi, des années de laboratoires ou années artificielles avaient été fabriquées de toute pièce dans l’industrie universitaire et étaient si immobiles et si flexibles, qu’elles se superposaient à l’instar des plis d’un linge. Si l’année elle-même devient immobile, comment l’étudiant lui-même pourrait bouger ! Ce serait absurde de penser le contraire non ?

Ne nous étonnons donc point, qu’une Licence, censée se boucler au bout de trois années naturelles, se prolonge à 6 ans, soit 3 années supplémentaires de gâchis ! Trois ans, ça fait beaucoup dans la vie d’un jeune ! Ce temps fait le cumul de trois dettes FONER annuelles superflues… Au bout de trois ans aussi, un enfant qui naît, marche, apprend à parler et même, peut être inscrit à la maternelle… C’est une façon de dire qu’on ne fait pas l’université pour l’université elle-même. Au contraire, l’étudiant s’inscrit à l’université pour construire sa vie ! Ce message doit passer une bonne fois pour toute !

On pourrait rétorquer que cela est du déjà connu, donc un truisme ! Si les choses sont si évidentes que cela, les étudiants disposent donc d’arguments suffisants, pour traduire devant les juridictions, « pour négligence de la vie d’autrui, obstruction du progrès des jeunes générations et compromission de l’avenir et du développement de la nation burkinabè ». Qui traduire de droit, devant les juridictions nationales et ou communautaires de l’UEMOA ? Il n’est pas nécessaire de chercher loin. Il faut tourner le regard vers les décideurs qui ont choisi de nous empêtrer dans ce système, en connaissance de cause, sans pour autant mettre en œuvre, les dispositions opérationnelles de son accompagnement.

Douter que ces décideurs purent ignorer que la machine LMD allait se gripper immédiatement, ce n’est point leur faire honneur… Chacun doit rendre compte - de façon transparente -, de sa gestion, surtout si elle affecte la vie de milliers de citoyens, et surtout, l’avenir de toute la nation. C’est une haute exigence de la démocratie, à laquelle nous tenons tant, si l’on s’en tient aux discours officiels. L’enjeu principal de cette démarche, est moins de sanctionner que de situer les responsabilités individuelles et collectives, afin de tirer les leçons futuristes. Encore que dans le cas d’espèce, même un non lieu médiatique est bon comme signal fort, pour dire qu’au-delà du Burkina, le monde est en pleine mutation et que la très vieille citation - « plus rien sera comme avant » -, reste de vigueur !
Voyons comme c’est paradoxal ! L’université, haut lieux des théories-solutions, creuset du savoir par excellence, se trouve engluer dans des contraintes organisationnelles et structurelles, qui semblent bien loin de se désamorcer, même dans les prochaines années, si rien n’est fait …
Pourtant, en empruntant à Samir Amin une expression, la solution est possible dans ce qu’on pourrait appeler la « déconnexion » …

Ouagadougou, le 13 mai 2015.

Idrissa Diarra
Géographe, politologue.
Secrétaire exécutif du Mouvement de la
Génération Consciente du Faso (MGC/Faso).
Mobile : (+226) 66 95 04 90
Courriel : diarra.idrissa@rocketmail.com

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Vos commentaires

  • Le 14 mai 2015 à 00:42 En réponse à : Système LMD : les étudiants doivent aller plus loin, pour traduire devant les juridictions (1/3)

    Bon toi tu parle la tu a quelle diplome au lieu de chercher du travail du raconte des connerie.
    Chez nous a L’IUT le LMD nous arrange .donc si les autres veule quil suspende le LMD chez eux en attendant nous on continu dedans.

  • Le 14 mai 2015 à 07:31, par 2 r1 En réponse à : Système LMD : les étudiants doivent aller plus loin, pour traduire devant les juridictions (1/3)

    l systeme lmd dans son ensemble est tout simplement un désastre pour la jeunesse estudiantine. même ça pour que certains le comprenne et en prenne toute la mésure c’est difficile. a mon prédécesseur je répond juste que le burkina ne saurait se limiter à lui seul, ni à ses petits copains de l’iut. nous avons réussi à vaincre 27 ans de mal gouvernance parce que des gens ont accepté se sacrifier, des gens aisés qui s’en sortaient très bien dans la vie. contrairement à vous.

  • Le 14 mai 2015 à 10:37, par Bayulu En réponse à : Système LMD : les étudiants doivent aller plus loin, pour traduire devant les juridictions (1/3)

    Meme en suspendant vous aurez a faire face aux même difficultés le jour oú vous y reviendrez. Le début de tout système connaît des difficultés. Donc acceptez de faire des sacrifices en attendant que la situation se normalise car aujourd’hui il est difficile de se mettre a l’écart du système LMD. Si c’est les moyens requis que vous vous voulez attendre, sachez que le Burkina ne pourra jamais les avoir même dans 20 ans.

  • Le 14 mai 2015 à 22:49 En réponse à : Système LMD : les étudiants doivent aller plus loin, pour traduire devant les juridictions (1/3)

    En voyant que l’auteur se propose de traiter son sujet en 3 fois, je croyais a du "consistant". Première déception de son squelettique développement. Deuxième déception, je vois que c’est un étudiant au raisonnement fait de poncifs. 3èmement la voie proposée ne peut pas prospérer. La marche du monde est irréversible, nous pouvons apporter des correctifs à la marhe du monde mais il est illusoire de croire que l’on peut arrêter la course du soleil. Le LMD est un système mondial, il faut lutter pour une introduction correcte du système au BF, sinon lutter pour sa suppression est une posture idéologique qui ne fonctionne pas. Le mur de Berlin est tombé. Ce qui est gagné est que sa photo là, il pourra au moins montrer l’article à sa go !

  • Le 15 mai 2015 à 01:01, par peace En réponse à : Système LMD : les étudiants doivent aller plus loin, pour traduire devant les juridictions (1/3)

    Dommage que d aucun raisonnent comme Mr diarra face à la problématique de l application du LMD ds nos universités. Certes des difficultés opérationnelles subsistent mais est ce pour autant qu il faut se soustraire. Non et non. Les raisons :
    - nous sommes dans un système éducatif mondial ou les équivalences des diplômes riment avec l approche LMD,
    - l application d’une réforme comporte inéluctablement des goulot d étranglement dont les solutions viendront par la volonté de tous les acteurs à diagnostiquer l approche afin de proposer des solutions
    - les universités privées ont intégré le système LMD, les résultats sont à la hauteur des attentes dc pas de raison que l uo replie
    - un retour en arrière induirait la non reconnaissance de nos diplômes par le
    CAMES
    Dans un texte tel contexte, il convient que nos frères étudiants depationnent le débat en mettant de l eau ds leur vin. L enjeu pr eux est d exiger des autorités la mise sur pieds des conditions moyens et mesures d accompagnement de l application du LMD. D autant plus que l approche est irréversible.

  • Le 15 mai 2015 à 07:30, par CBB En réponse à : Système LMD : les étudiants doivent aller plus loin, pour traduire devant les juridictions (1/3)

    A suivre de tels raisonnements, il est à se demander si c’est pas tout le système éducatif du Burkina Faso qu’il faille suspendre. On pourrait le remplacer par des initiations telles que l’on en trouve dans certaines ethnies du Burkina Faso. Ce serait en adéquation avec nos moyens.
    Nos universités forment à quoi ? Toutes ces cohortes qui entrent chaque année deviendront quoi ?
    Ce sont les questions qui vaillent la peine d’être posées.

  • Le 15 mai 2015 à 07:32, par jessy En réponse à : Système LMD : les étudiants doivent aller plus loin, pour traduire devant les juridictions (1/3)

    Chers internautes 4 et 5, lisez bien cette phrase de Diarra
    "L’enjeu principal de cette démarche, est moins de sanctionner que de situer les responsabilités individuelles et collectives, afin de tirer les leçons futuristes".
    je ne le pense pas qu’il s’agit de se soustraire du LMD. On peut ne pas être d’accord avec la demarche de Diarra mais alors proposer la vôtre. Depuis l’invalidation de 1999-2000, le problème à l’université ne fait que s’empirer. Des échanges sur la question on en a vus avec des résultats squeletiques pour emprunter le terme à l’internaute 4. Peut être que le débat devrait changer de ministère pour sortir du sommeil profond certains acteurs de pa vie universitaire

  • Le 15 mai 2015 à 15:22, par jude230386@yahoo.fr En réponse à : Système LMD : les étudiants doivent aller plus loin, pour traduire devant les juridictions (1/3)

    c’est bien comme raisonnement mais je pense que c’est très idéologique, voir me même utopique de faire ci ou ça. Ce que je pense c’est que nous devons lutter pour l’application effective et correct du système LMD. j’y suis issu et j’occupe un poste de responsabilise dans mon entreprise grâce a mes diplômes et a mes connaissances..

  • Le 15 mai 2015 à 18:58, par Idriss En réponse à : Système LMD : les étudiants doivent aller plus loin, pour traduire devant les juridictions (1/3)

    Des références bibliographiques riches :

    Bianchini Pascal, (1997), Crises de la scolarisation, mouvements sociaux et réforme des systèmes d’enseignement en Afrique noire : le cas du Sénégal et du Burkina Faso (1966-1995), Université de Paris III, Thèse de doctorat, 3ème cycle de sociologie, tomes I et II, 803 pages.

    Bianchini Pascal, Ecole et politique en Afrique noire : Sociologie des crises et des réformes, Karthala, Google Livres,

    Idrissa D.

  • Le 26 octobre 2015 à 23:23, par KOUAME En réponse à : Système LMD : les étudiants doivent aller plus loin, pour traduire devant les juridictions (1/3)

    chers camarades sachiez que en cote d ivoire bien avant l arrive du systeme LMD l ancien systeme attribuait un diplome (DEUG)ce qui permettait a tout etudiant ayant fait 2 année a l universite de se presenter pour le concours de ENS.mais avec ce nouveau systeme nous sommes dans l obligation de faire 6 semestres pour avoir un diplome universitaire ce qui en realite n arrange pas l etudiant africain.Car ce systeme est lent en afrique pour une licence au lieu de 3 ans nous le faisons en 5 ou 6 ans nous allions pas a l universite pour faire carriere mais plutot avoir des diplomes et aider nos parents qui en fin de compte sont decourage de voir leur enfant passer toute sa vie dans une universite.

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