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Grossesses précoces en milieu scolaire : Des taux en baisse au lycée départemental de Zam

Publié le mercredi 13 mai 2015 à 23h07min

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Grossesses précoces en milieu scolaire : Des taux en baisse au lycée départemental de Zam

L’association des acteurs porteurs d’initiatives de développement économique et solidaire du Burkina Faso (AAPIDES) et celle Perigourdine pour le développement de Zam (APDZ) ne jurent que sur l’égalité des chances entre les filles et les garçons pour la réussite scolaire. Plus pour les filles, généralement exposées à d’énormes risques telles que les grossesses précoces. Pour réduire le taux de ces grossesses, l’association a organisé une session de formation sur la thématique : « éducations des filles en compétences de vie courante avec l’implication des mères ». La cérémonie de clôture a eu lieu, mardi 12 mai au lycée départemental de Zam, commune rurale située à environ 85 kilomètres de la capitale.

Le lycée départemental de Zam, en cette année scolaire 2014/2015, a seulement enregistré 5 cas de grossesses précoces des élèves des classes de la 5ème à la Terminale. Un « taux record », selon le censeur du lycée. Contrairement aux autres années scolaires au cours desquelles le nombre avoisinait toujours 10 à 12. Certes ! Courant décembre 2014 à avril 2015, l’association des acteurs porteurs d’initiatives de développement économique et solidaire du Burkina Faso (AAPIDES) en collaboration avec celle Perigourdine pour le développement de Zam (APDDZ) basée en France ont organisé une formation au profit des jeunes filles du lycée départemental de Zam. Des formateurs issus des services du ministère de l’Action sociale et de la solidarité nationale qui ont, pendant 5 mois, enseigné aux participantes la multitude de précautions à prendre pour éviter les grossesses précoces. « C’est un grand complément à notre cursus scolaire. Nous avons beaucoup appris de ces thèmes relatifs à la santé sexuelle et reproductive, les méthodes contraceptives, et mieux la nécessité de l’abstinence pour une bonne réussite scolaire », confie la représentante des bénéficiaires, Aguiratou Kaboré. L’espoir pour les élèves du lycée départemental de Zam est de voir pérenniser cette initiative, voire son élargissement à d’autres lycées de la province – Ganzougou – qui enregistrent également assez de grossesses précoces.

Un mardi des grands jours à Zam qui marquera les élèves, sans doute. Sous le soleil brulant, certains débout et d’autres assis à même le sol, ils ont assisté de bout en bout à la cérémonie. Une cérémonie marquée par des discours, de sketch et des prestations artistiques. Premier à prendre la parole, le représentant du chef, Sa Majesté Naaba Kiiba de Zam a salué les efforts consentis par les deux associations pour le développement de la localité, mieux pour le bien-être de la jeune fille. Le même message est entendu avec le préfet de Zam qui a salué l’ensemble de tous les initiateurs. « L’objectif de cette formation est le maintien de la jeune fille à l’école et à la lutte contre les violences faites aux filles », dit-il. Le constat à son avis est amer, tant beaucoup de filles ont laissé hypothéquer leur avenir pour un luxe insignifiant. Le cri de cœur du préfet a été d’interpeller les parents d’élèves à ne pas être démissionnaires vis-à-vis de l’éducation des enfants, en particulier les filles. Aux filles, il les a invitées à mettre à profit les contenus de la formation tout en se départant de tout plaisir, tout luxe pouvant entraver leurs études.

« Vous aurez marre des hommes »

Hariguétta Congo, directrice générale de l’encadrement, de protection de l’enfant et de l’adolescent était la marraine de la cérémonie de clôture de la formation des filles du lycée départemental de Zam. Elle a été, on ne peut plus, claire avec ses filleules. « Ne soyez surtout pas pressées, les hommes vous en aurez marre à un moment donné. Pourquoi donc se précipiter ? », leur a-t-elle dit en substance. Fière d’elle, elle leur a rappelé qu’elles sont encore à la fleur de l’âge. Elles doivent, donc, dit-elle, être audacieuses, courageuses et imaginatives, seules clés de réussite sociale et professionnelle. Après ses plaidoyers auprès des parents de suivre de près les filles, Mme Congo a une fois de plus rappeler à ses filleules que : « Pour l’heure, ce sont les résultats scolaires qui doivent être votre préoccupation première. Ne gâchez donc pas cette chance que vous avez eue d’être au lycée par des grossesses qui pourront interrompre votre cursus scolaire ».

Plus de 200 filles sensibilisées

L’AAPIDES et l’APDDZ ont pour entre autres objectifs de favoriser l’égalité des chances de réussite scolaire. Cette formation, informe la présidente de l’AAPIDES, Anès Congo/Tapsoba, est une suite logique d’une action qui a été menée depuis 2006 par des fils et des filles de Zam et leurs partenaires de Périgueux en France. L’objectif, dit-elle, était de relever le taux de scolarisation des filles de la localité. Le défi a bien été gagné, en témoignent les résultats. Beaucoup d’autres activités ont également été réalisées telles que la présente qui s’est matérialisée par la mise en œuvre de l’opération pilote de : « l’éducation pour les filles du lycée de Zam dont le caractère innovant est l’implication des mères » qui a regroupé plus de 200 filles. « En visant les jeunes filles et en ayant à l’esprit le respect du genre, ce projet veut favoriser l’égalité des chances et la prise de conscience de chacun sur un véritable droit à l’éducation pour tous », a-t-elle laissé entendre. Les attentes sont :
-  La diminution des grossesses non désirées
-  L’amélioration des connaissances des jeunes et des mères en compétences de vie courante
-  La sensibilisation de l’ensemble de la population de Zam sur les mariages précoces
-  La participation des mères à la vie du lycée
-  La mobilisation des parents d’élèves et de la municipalité autour du fléau.

Et la présidente nationale de l’AAPIDES, Angès Congo/Tapsoba, de dire que : « c’est avec la volonté et l’implication de tout le monde que ces objectifs seront atteints ».

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 mai 2015 à 17:58 En réponse à : Grossesses précoces en milieu scolaire : Des taux en baisse au lycée départemental de Zam

    Necessité d’une éducation de l’éthique morale en milieu scolaire et étudiantin.
    Des associations reconnues (Fédération des Jeunes pour la Paix Mondiale) sont en mesure d’éduquer les jeunes dans les établissements à partir de programmes bien établis (certains pays le font : Taïlande par exemple).
    En ce sens, les parents d’élèves et enseignants doivent être impliquer. Et sensibiliser sur les programmes des chaînes de television.

    Même les forces de sécurité doivent être éduquées. Et pourquoi pas les journalistes aussi. De ces étudiants que nous avons les politiciens.

  • Le 14 mai 2015 à 23:24, par Etienne Arthur Kafando En réponse à : Grossesses précoces en milieu scolaire : Des taux en baisse au lycée départemental de Zam

    Félicitation. Du même coup vous réduisez le risques d’infection au VIH. Bravo à vous si vous statistiques sont vraies ; car on sait quand les gens veulent des financements supplémentaires ils pondent souvent des faux statistiques

  • Le 15 mai 2015 à 09:30, par YEMPOIKBIIGA En réponse à : Grossesses précoces en milieu scolaire : Des taux en baisse au lycée départemental de Zam

    Nous devons faire quelque chose pour ces filles enfants qui tombent enceinte sans le vouloir du faite de leur ignorance et de l’irresponsabilité de certains enseignants. Les Ministères de l’enseignement et de l’action sociale sont interpellés. une solution doit être trouvé pour éviter la déscolarisation de nos filles pour cause de grossesse non désirée. sensibiliser et surtout surtout punir. les instituteurs, auteurs de grossesse d’élèves doivent être purement et simplement radiés, une loi doit être voté pour cela . Avec une telle loi vous verrez que les choses vont radicalement changer. a bon entendeur !! salut

  • Le 15 mai 2015 à 13:48, par ya talmda-Balè En réponse à : Grossesses précoces en milieu scolaire : Des taux en baisse au lycée départemental de Zam

    Faites le rapport filles de parents pauvres/filles de parents aisés vous verrez que les pauvres sont les plus nombreuses.Moi ce qui m’enerve au Burkina les gens pensent que la demission des parents de l’education est volontaire.Je n’ai jamais vu au Burkina une enquête sur l’amour des parents à leurs enfants.Quel papa va mettre son enfant au monde et le laisser à lui-même sans raison ?Vous allez voir au village une fille qui portent la même jupe pendant des mois.Le papa n’a même pas l’espoir.Combattez la pauvreté au niveau des parents et vous verrez que l’enfant de Tinga aussi va travailler.Si vous volez l’argent que les etrangers envoient sans aider les bénéficiaires directs vous serrez toujours en train de parler de demission des parents.Si vous courtisez la fille d’un homme riche vous verrez la difference avec celle de Tinga.Alors laissez les grands discours et combattez la pauvreté.

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