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Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

Publié le lundi 11 mai 2015 à 14h35min

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Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

« Il serait préférable d’avoir des journaux sans gouvernement qu’un gouvernement sans journaux. » affirmait Thomas JEFFERSON, le 3ème président des Etats-Unis. Relativement à la mesure du Conseil Supérieur de la Communication suspendant les émissions d’expression directe des programmes des radiodiffusions sonores et télévisuelles pour une durée de trois mois, je voudrais paraphraser le président américain : « il serait préférable d’avoir des émissions d’expression directe (même à risque) sans CSC qu’un CSC sans émissions d’expression directe. »

Cette mesure est un coup de poignard porté à l’un des organes vitaux de l’insurrection populaire et de la transition. Les émissions d’expression directe, les commentaires des Internautes et la presse dans sa globalité contribuent au droit de chacun à gouverner. S’il y a risque, il y aussi avantage. Dans le contexte actuel burkinabè, l’avantage à mon avis est bien supérieur au risque.

Ce sont les auditeurs, les téléspectateurs, les lecteurs et les internautes qui ont contribué à un taux fort à susciter, à instaurer et à dérouler l’insurrection. Et l’on peut affirmer sans risque de se tromper que sans leur rôle, sans la presse, l’insurrection n’aurait pas eu lieu… du moins pas aussi tôt qu’en octobre.

Le CSC a décidé de considérer le risque lié aux émissions interactives tout en occultant leur rôle salvateur et indispensable à une démocratie. Je ne suis pas contre les sanctions à l’encontre des dérives et des manquements professionnels. C’est le caractère globalisant de la mesure qui est déplorable. Les radios et télévisions fautives sont normalement connues par l’instance de régulation des médias ; qu’elle les sanctionne individuellement et nommément tout en exposant les faits incriminés et qu’elle félicite les médias exemplaires.

Décider de mettre tout le monde dans le même sac, c’est « insulter » toutes les radios et toutes les télévisions du Burkina puisque cela signifie qu’aucune d’elle n’est à la hauteur de la tâche. Malheureusement et à l’inverse pour le CSC, cela signifie qu’il est inefficace, puisqu’en dépit de la sensibilisation et des séances de formation, il a échoué. Dans tous les cas, cette décision du CSC est un succédané et non un remède. C’est un calmant et non un traitement, un leurre et non une solution. En effet qu’adviendra-t-il à l’issue des trois mois ? Si le CSC pense que la suspension entrainera de fait un changement, il se trompe. La solution aurait été de suspendre les médias fautifs car dans le paysage médiatique, il y aura toujours des bons et des mauvais élèves.

En démocratie, la diffusion et la confrontation des opinions est indispensable ; c’est pourquoi je considère la mesure du CSC comme liberticide ; les journalistes et les médias ne doivent pas rester les bras croisés face à une telle décision. Nous devons agir d’une manière ou d’une autre pour obliger le CSC à revenir sur sa sentence ; surtout qu’elle tombe dans le sillage de la célébration de la journée de la liberté de la presse.

Issaka Luc KOUROUMA

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Vos commentaires

  • Le 11 mai 2015 à 14:38, par bila balbone En réponse à : Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

    Voila que peu a peu les" transitaires" montrent leur visage.Cette suspension est faite et bien calculee pour empecher la reaction du peuple face a l allongement de la transition qu ils veulent nous imposer.Dans le laboratoire de la transition ,le schema est entrain d etre trace ,gouvernement et cnt réunis pour reussir cette operation.Ils ont goutte et c est bon et ne veulent plus quitter.Alors une 2eme insurrection se prepare.lire aussi dernier journal Evenement.

  • Le 11 mai 2015 à 15:05, par SY En réponse à : Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

    DU COURAGE MON CHER FASO ! JE SUIS FIER DE TOI MAIS AIDE NOUS A AGRANDIR

  • Le 11 mai 2015 à 15:51, par le neveu preferé En réponse à : Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

    Que croyez vous donc ? le CNT n’est pas bête pour vous laisser avoir des avis ou des opinions il faut taire absolument toutes les sources de réflexion afin qu’on ne dise pas un jour publiquement des choses et exciter ce peuple si tranquille si adorable ;
    Au nom de quoi voulez parler on vous a deja trouvé un président choisi taillé sur mesure( n’est il pas assez gros et joufflu pour vous ?)
    Vive le CNT vive Le MPP vive le BLABLA citoyen Vive la misère
    vous pensez rendre la chose plus objective en arrêtant SIMON COMPARORE et ce brave garçon qui nous suggère d’aller voter les KAICEDRA et donc si les arbres votent on aura quoi au pouvoir ? UN CHèNE ? et comme qui dis l’autre on ne connait pas papa de chien …..
    N’oubliez pas ici plus rien n’est comme avant

  • Le 11 mai 2015 à 16:37, par LUI MEME En réponse à : Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

    Internaute N°2 . c est des gens comme toi qui ont passé leur temps a flatté Blaise et tu continu toujours avec Simon . en plus tu pense que tu es un démocrate. Sache que tout fini un jour . on ne peut pas faire un reproche a quelqu ’un et faire pire quand on prend sa place

  • Le 11 mai 2015 à 16:40, par jude23031986 En réponse à : Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

    N’oublions pas que l’assaut pour le génocide ruandais a été donne lors des emissions radios qu’on dit "emissions interactives". GARDONS BIEN SA DANS LE CRANE...!!!

  • Le 11 mai 2015 à 17:28, par YIRMOAGA En réponse à : Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

    Des émissions en direct en lieu et place pour responsabiliser les auditeurs dans leurs propos, et mettre à l’aise les animateurs face à des prétendus auditeurs qui prennent sur eux l’entière responsabilité de leur propos. Mais donner la parole aux auditeurs tout de même pour une expression libre. ça décriminalise tout de même.

  • Le 11 mai 2015 à 18:06, par Héy En réponse à : Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

    il faudrait que l’on envoie certains Burkinabé en voyage d’étude au Rouanda ou en côte d’ivoire. Nous sommes entrain de jouer à nous faire peur nous même. ’’Vrai peuple du Burkina, démarques toi de tous ces surexcités qui croient qu’ils tiennent ton avenir et qu’ils se battent pour son rayonnement’’. sachons raison garder sinon, bonjour les dégâts.

  • Le 11 mai 2015 à 18:12, par cicalino En réponse à : Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

    Avec la transition les chats à foulletter sont nombreux.mais de grace epargner les querelles unitiles.suspendez toutes les emissions meme fermer la tele et la radio, seulement oeuvrez à l’accomplissement de la mission qui vous est assignee par le peuple.

  • Le 11 mai 2015 à 18:14, par fasobiga En réponse à : Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

    une une très très bonne mesure, aujourd’hui certains partis politique ont mis en place des groupes d’appels qui ne vont que appeler les adversaires pour injurier. on assiste à des attaques verbales qui un jour se peuvent transformer en des attaques corporelles.

  • Le 11 mai 2015 à 18:22, par Megd’ En réponse à : Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

    J’espère très sincèrement que cette femme et son équipe vont reculer et suspendre qui de droit. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.

    Pour ma part, je pense que le CSC a agit sous l’ordre du Premier ministre avec comme maître à penser son conseiller juridique. Ils ne sont pas bêtes quand même car ils savent que le CSC est inattaquable. Mais je me pose une question dans cette histoire de transition, dont tout le monde sait qu’elle est dans une situation exceptionnelle. Alors, à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Soit le gouvernement somme le CSC de revenir sur sa décision ou bien le CNT se réuni en séance extraordinaire et demande au gouvernement de le faire.

    Mais, on où est là ???????

    Je me demande où se trouve le syndicat des médias ? Pourquoi ne pas organiser une marche ou sitting ?

    On commence par des mesurettes, pour après venir avec une très grande mesure. Suivez mon regard car notre Kaf se rend finalement en France à la fin de ce mois. Si ce n’est pas des nègréries, pourquoi accepter l’invitation ? Ou bien, c’est pour après afficher la photo officielle avec Hollande dans sa ferme.

    Il est temps que nos OSC se réseautent sinon, il y a péril en la demeure.

  • Le 11 mai 2015 à 18:43, par cheikh En réponse à : Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

    Messieurs les journalistes, comprenez le CNT. Il se cherche et n’a pas envie qu’on lui crée des problèmes en l’insultant ou en le prenant publiquement à partie. En tout cas, pour atteindre ses objectifs tous les moyens sont bons, et on ne doit pas lui en vouloir pour çà

  • Le 11 mai 2015 à 20:29, par Quelqu’un qui était ami à un voleur sans le savoir En réponse à : Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

    Je ne suis pas contre les émissions interactives bien au contraire je les aime.Par contre je voudrais que ces émissions soient recadrées.Voyez vous il y a des voleurs je dis bien des voleurs qui appellent aussi pour dire des conneries alors que ces derniers sont recherchés par nos braves policiers et gendarmes qui se battent au prix de leur vie.
    Pour la petite histoire,j’écoutais une radio de la place, où un monsieur que je connais tres bien et dont je tairai le nom ( en tant qu’ami à un moment donné), jumeau de son état, qui résidait au quartier wayalghin,a dit des choses que je failli perdre conscience tellement que quand on est bandit on n’est capable de tout. Ce monsieur qui n’a jamais travaillé errait dans le quartier et lorsque son frere jumeau ne le venait pas en aide, j’étais le seul à le sauver pour sa pitance quotidienne.Un jour ce dernier disparait et quelques jours apres,réapparait tout jovial et n’a plus le temps pour personne mais en plus il s’achete du coup un petit véhicule de couleur grise.
    Une semeine plus tard, pafff on apprend de bouche à oreille qu’il est recherché par les forces de defenses et desecurité pour avoir commis un crime financier dans une banque de la place et hop il est porté disparu à jamais laissant sa femme seule au quartier avec un petit enfant et tous ses telephones ne fonctionnent plus Moi en tan que son ami intime, j’ai été plusieurs fois appélés dans les locaux des enqueteurs pour etre entendus heureusement le banditisme n’étant pas inclus dans mon éducation j’ai été blanchi.
    Je voudrais que les braves policiers et gendarmes accompagnent ces radios pour faire du bon travail parce que quand j’ai entendu la voix de ce bandit (Y.P), je me suis renseigné et on m’a dit que jusqu’à présent les forces de sécurité n’ont pas encore mis la main sur lui et c’est pas étonnant, il est tres rusé. Si on me disait que je pouvais vivre avec un criminel sans le savoir je dirai non.

  • Le 11 mai 2015 à 22:24, par derso En réponse à : Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

    Ce CSC s’est trompe et a fait une erreur . Cette mesure sera levée . Je propose qu’on révise les pouvoirs accordés à cet organe de régulation et lui retirer le pouvoir unilatérale de suspension des émissions mes médias .

  • Le 12 mai 2015 à 06:46, par YIRMOAGA En réponse à : Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

    Une mesure de portée générale n’est pas du ressort du CSC à mon avis ? Des mesures individuelles de régulation oui ? Une mesure générale fait l’objet d’une décision ou une loi ? Le CSC a outrepassé ses prérogatives ? Il peut retirer une autorisation mais pas une décision de cette nature ? Même si l’ordre est venu d’ailleurs, pourquoi la décision n’est pas prise à ce niveau ? Reformuler serait mieux par des émissions en direct avec les auditeurs qui veulent se défouler dans la légalité ? Ceux qui ont peur de la critique ne doivent pas être des hommes publiques ou politiques ? Pas le Ministre BARRY en tout cas ? Lui qui reçoit des fleurs à l’heure actuelle pour sa témérité et sa logique de droiture.

  • Le 12 mai 2015 à 08:03, par horizon En réponse à : Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

    Il n’y a pas sanctions puisque tout le monde est logé à la même enseigne. On aurait pu traiter au cas par cas et administrer à chacun et selon sa "faute", la mesure qui s’ impose avec des explications appropriées. Cela offrirait l’avantage pédagogique d’instruire le plus grand nombre et sur plusieurs sujets "fautes ou manquements" à la fois. Ceque nous vivons présentement s’ apparente un raccourcis aux suites insoupçonnées. Vivement que nous puissions corriger cela.

  • Le 12 mai 2015 à 14:53 En réponse à : Suspension des émissions interactives : un succédané et non un remède pour Issaka Luc Kourouma

    Mme Somé est une parente du terroir, je n’ai rien contre elle. Mais il faut le reconnaître, et tout le monde le sait, son appartenance politique au CDP témoigne son parcours, et a fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. Et cette décision de suspendre ces émissions, on la voyait venir depuis un certain temps à travers ses sorties, et pour moi, ce n’est purement et simplement une décision politique délibérée. Elle a du pleurnicher et emballer tous les membres du CSC dans ses intentions cachées. Sinon, ces émissions ce n’est pas aujourd’hui qu’elles sont diffusées au Faso et rien ne sait jamais produit dans ce pays. Et vous croyez que si au cours de ces émissions la majorité des participants faisaient l’apologie du CDP et de l’ancien régime, ces émissions allaient être suspendues ? Je n’y pense pas. Alors qu’on arrête de vouloir berner les gens avec des arguments qui ne tiennent pas. Même au temps forts de la crise ces émissions ont continuée et le Burkina n’a pas explosé. Et le Burkina n’explosera pas.

  • Le 12 mai 2015 à 21:40, par Danton En réponse à : In-nac-cep-table en démocratie. Il faut réagir.

    Or donc c’est maintenant que nous sommes en train de nous rendre compte que la machine à tuer la liberté de parole que M. Compaoré avait mise en place avec l’aide de hauts cadres dits brillants -pour certains d’entre eux- a toujours des survivances solidemment enracinée au sein de cette instance dite de " régulation" ? Madame Somé et Cie, reveillez-vous et regardez la réalité en face ;allez à l’école de la modernité. Moi je ne vous tiendrai pas un discours de politicien, je n’appartiens à aucun parti politique et je ne fais que constater le monde tel qu’il est aujourd’hui. Allez un peu à l’école d’un pays comme le Ghana dans ce domaine des médias et vous verrez le retard que vous nous imposez dans ce pays. Il est tout simplement irréfléchi de vouloir brider la liberté d’expression des citoyens au motif de sauver la "paix sociale". En matière d’atteinte à l’ordre public, le droit seul doit faire autorité. Lui seul permet de régler les conflits. Nulle ne saurait s’arroger la force de "légiférer" ou d’ éditer des oukazes contre la volonté populaire. Moi depuis les 4 glorieuses des 28 29 30 31 Oct, je me sens burkinabè au sens profond du terme et je ne permettrai à personne-je dis bien personne -de s’en prendre au plus petit de mes droits élémentaires. J’ai écouté Sam’s K le Jah sur cette question à la radio ; là-dessus je suis d’accord avec le Balai Citoyen. Gens du CSC, si vous n’avez pas assez de cran pour incarner le changement, ou si vous êtes tout simplement des chevaux de troie du système COMPAORÉ, alors ayez la décence de démissionner au lieu d’étaler votre incurie. Que Dieu veille sur le BUrkina Faso ! Danton.

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