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Conférence pédagogique annuelle : Les enseignants du privé exigent un traitement équitable

Publié le samedi 9 mai 2015 à 00h49min

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Conférence pédagogique annuelle : Les enseignants du privé exigent un traitement équitable

La Coordination des enseignants du primaire dans les écoles privées attirent l’attention des autorités sur la nécessité d’un traitement équitable des enseignants lors de la conférence pédagogique qui s’ouvre le 11 mai prochain. Pour ces enseignants, à défaut de ce traitement, tous les enseignants dans les écoles privées boycotteront non seulement la conférence mais également les classes.

Ces enseignants, regroupés à l’éducation ouvrière dans la soirée de jeudi, 7 mai, ont scruté ce point avant de lancer un appel à leurs « collègues » pour une unité d’action. « Nous ne savons pas ce qui nous attend le 11 mai. C’est pour cela que nous tenons cette rencontre pour informer les enseignants du privé de se tenir prêts. Si leur prise en charge n’est pas prévue au même titre que ceux du public, qu’on se retire pour se retrouver à l’éducation ouvrière pour voir la conduite à tenir », a expliqué Sibiri Ouédraogo de la coordination du centre. Selon ce dernier, les enseignants du primaire dans les écoles privées boycotteront sur toute la ligne ; que ce soit en classe ou à la conférence.

« Jusqu’à présent, le ministre nous renvoie la balle et les fondateurs aussi. Le ministre dit qu’il y a un cahier de charges. Mais sur le cahier de charges en question, il n’est nullement fait mention que ce sont les fondateurs qui doivent nous prendre en charge. C’est l’Etat qui doit le faire (financièrement et sur le plan de la documentation). Si l’Etat fui ses responsabilités aujourd’hui, nous n’allons pas baisser les bras », a poursuivi M. Ouédraogo.

Pour eux, il y a une discrimination que ceux du public soient pris en charge tandis que les acteurs du privé sont délaissés. « Nous voulons que cette discrimination prenne fin. Nous respectons scrupuleusement les textes élaborés par le législateur burkinabè ». Ils s‘indigent que le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, qu’ils soulignent avoir rencontré en début mars 2015, ait dit qu’il ne connaît pas l’effectif des enseignants du privé. « Ça, c’est se foutre de nous parce que nous remplissons des statistiques qui sont transmises au ministère. C‘est une fuite de responsabilité. A quoi servent ces statistiques servent à quoi alors ? », s’interrogent-ils. Espérant que leurs préoccupations soient prises en compte par les autorités.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 mai 2015 à 09:54, par larba En réponse à : Conférence pédagogique annuelle : Les enseignants du privé exigent un traitement équitable

    Mr le MENA a raison quand il dit qu’il ne connait pas votre ombre, combien de fondateurs ont ouvert des classes tant bien même ils n’ont aucune autorisation ? Ils sont obligés de soutraiter avec les établissements en règle pour pouvoir présenter leurs élèves à l’examen du CEP

  • Le 10 mai 2015 à 19:01, par DIEU SAUVE L’AFRIQUE En réponse à : Conférence pédagogique annuelle : Les enseignants du privé exigent un traitement équitable

    Les enseignants doivent être sérieux. Il y a une question de logique. Les enseignants du privé doivent être pris en charge par les fondateurs. On ne peut pas comprendre que des frais de scolarité soient élevés, avec des salaires de misère aux enseignants et que même ces derniers soient pris en charge par l’État pour leur conférence annuelle.

  • Le 12 mai 2015 à 11:16, par CHRIS En réponse à : Conférence pédagogique annuelle : Les enseignants du privé exigent un traitement équitable

    Bjr,
    Mais je rêve ou quoi ? L’Etat doit prendre les enseignants du privé en charge ? On est vraiment dans une république bananière, sinon ce monsieur et trous ceux qui le suivent ne méritent pas d’être des enseignants. La prise en charge des enseignants par l’Etat a été obtenue grâce aux luttes des syndicats ; alors organisez-vous dans le privé et revendiquez au près des fondateurs (vos employeurs ) une prise en charge conséquente de vos activités, car vous leur permettez de rouler sur de l’or. Tout autre comportement serait d’une lâcheté incroyable car, vous le savez bien, votre employeur est loin d’être l’Etat. Mais je vous comprends , comme vous avez peur des représailles des fondateurs, vous vous retournez contre le MENA avec qui vous ne risquez rien en cas de boycott.
    Soyons des hommes courageux et non des poltrons comme ceux qui nous ont fait vivre 27 ans de calvaire

  • Le 20 mai 2015 à 16:40, par Issa COMPAORE En réponse à : Conférence pédagogique annuelle : Les enseignants du privé exigent un traitement équitable

    Quand je lie les réactions je constate que les fondateurs trainent des préjugés défavorables. Quand quelqu’un dit que les frais de scolarité sont élevés, cela ne concerne certainement pas la très grande majorité des écoles primaires privées. Ceux qui ont leurs enfants dans ces établissements savent que les scolarités varient entre 15 000 FCFA (par an s’il vous plait) et 30 000 FCFA (soit 3 000 par mois pendant 10 mois). Il ne faut pas focaliser l’attention sur une poignée d’écoles d’élites qui pratiquent des scolarités élevées. La plupart des écoles ont environ 50 enfants par classe, le revenu maximal est de 1 500 000 FCFA voire la moitié, sans oublier que vous ne pourrez jamais recouvrer toute la scolarité. Il y a plein de cas sociaux... Ceux qui doutent de ces chiffres peuvent descendre sur le terrain et se renseigner. Une salle de classe au norme (70m²) en location ou construite va couter 50 000 FCFA par mois dans les régions où les parents peuvent payer 20 000 ou 30 000 FCFA par an. Il faut amortir les tables bancs et le matériel pédagogique. Selon la convention collective, un enseignant en début de carrière devrait toucher 65 000 FCFA par mois (pour l’instant ce n’est pas le cas malheureusement ; mais vous comprendrez très vite pourquoi ). En 12 mois il faut 780 000 FCFA. Les charges directes de la classes dépassent 1 380 000 FCFA sur une recette maximale de 1 500 000 FCFA. Les charges indirectes ou à repartir entre les trois ou six classes, comme le salaire des enseignants suppléants, de la secrétaire, du directeur, du gardien, de l’eau, de l’électricité, du téléphone...auquel il faut ajouter les cotisations CNSS, les impôts, les contributions diverses et variées...
    Un rappel historique. Sous la révolution, on avait pensé aussi que les fondateurs gagnaient beaucoup d’argent. Tout le monde pense cela jusqu’à ce qu’il créé ou gère une école privée. Les frais de scolarité ont été divisée par 2 et la plupart des établissements ont été administrés directement par l’Etat. A la fin de l’expérience, ils ont laissé une ardoise de créances impayées de plus d’un milliard à la CNSS. Ce n’est pas qu’ils ne voulaient pas payer mais la réalité économique est implacable. On ne peut dépenser que l’argent que l’on gagne sinon on s’endette indéfiniment.
    Au lieu de s’en prendre à des promoteurs qui contribuent véritablement au développement de leur pays, l’Etat et tout le monde devraient les soutenir, les encourager. Ceux qui se sont engagés honnêtement, par vocation et qui ne sont pas toujours obligés de faire ce travail pour gagner leur vie, ne méritent pas ce traitement. Le secteur de l’éducation doit travailler à attirer des investisseurs de qualité pas le contraire.

    Pourquoi l’Etat doit prendre en charge la formation des enseignants ? Imaginons un instant que les promoteurs n’étaient pas là, l’Etat aurait été obligé de tout faire : construire les bâtiments, équiper les classes, recruter les instituteurs, le personnel et payer les charges de fonctionnement etc.
    Grâce à l’initiative privée, l’Etat est soulagé partiellement. Ce n’est pas pour autant qu’il doit se détourner entièrement. Ce serait punir le promoteur, les enseignants, les parents et les écoliers qui sont dans ce sous secteur. N’oublions pas dans le secteur public l’Etat paie toutes les charges. Les services techniques du MENA savent que cela revient trois plus cher par tête d’écolier que ce que les parents paient pour leur enfant dans le privé. Ce n’est simplement pas juste et équitable. Chez les mossis, on dit que "si quelqu’un te lave le dos, il faut te rincer le visage". Il ne faut pas se focaliser sur les motivations ou les broutilles que les promoteurs vont gagner en faisant ce job mais s’appesantir sur le service qu’ils rendent à la communauté. Mieux ce sont aussi quelques personnes qui ne sont plus à la charge totale de l’Etat. Cette idée n’est pas nouvelle. C’est aussi vieux que le monde et applicable dans beaucoup de secteur d’activité.
    Avec l’insurrection populaire, on se dit plus rien ne sera comme avant. Il faut arrêter le populisme des politiciens et se regarder froidement en face dans un miroir. Les écoles primaires privées ne génèrent pas assez de recettes pour payer les dépenses nécessaires à leur fonctionnement. Vous pouvez tourner le problème dans tous les sens mais la vérité est têtue. Les enseignants le savent bien, eux qui vivent avec leur fondateur toute l’année.
    Je pense que les fondateurs gagneraient à donner publiquement leur position sur cette question et bien d’autres sujets.
    Merci et bonne lecture

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