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Lutte contre le travail des enfants : la croix rouge burkinabè s’entretient avec les tenanciers de débits de boisson

Publié le mercredi 6 mai 2015 à 13h06min

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Lutte contre le travail des enfants : la croix rouge burkinabè s’entretient avec les tenanciers de débits de boisson

La croix rouge a organisé une conférence sur le thème : « contribution des tenanciers de débits de boissons à la protection de l’enfance ». C’était ce mercredi 29 avril, au siège de la croix rouge du Kadiogo, non loin de la Maison de la femme. Elle vise à promouvoir la lutte contre le travail des enfants dans les débits de boisson. A termes, 500 tenanciers de débits de boisson de la ville de Ouagadougou devraient être touchés.

« L’enfant est un être fragile qui a besoin de protection. Nous sommes tous interpellés », a déclaré Zouré Wend Kuni, directrice de projet à la Croix rouge Burkina.
La Croix rouge s’est engagée dans la lutte contre la traite et le travail des enfants et cette conférence est l’occasion pour elle de rappeler aux uns et aux autres la situation des enfants et les textes ratifiés par le Burkina en matière de leur protection.

Le choix des débits de boisson fait suite à une enquête menée par la Croix rouge qui a permis de constater que de nombreux enfants y travaillent. Est considéré comme débit de boisson, tout commerce qui vend des boissons, à consommer sur place ou à emporter. L’on en recense 3870 dans la ville de Ouagadougou.

« A l’issue de cette conférence, nous espérons que les tenanciers auront les informations nécessaires qui leur permettront de savoir les dispositions légales au Burkina en matière de protection de l’enfance et que chacun d’entre eux verra dans quelle mesure il peut les respecter », ajoute Zouré Wend Kuni, avant de préciser « nous ne sommes pas un organisme de répression, nous voulons juste sensibiliser ».

Le rôle des tenanciers de débits de boisson

Pour Gansonré Sibiri, conférencier représentant le ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale, est considéré comme un enfant, « tout être humain âgé de moins de 18 ans », selon l’article 1 de la convention des droits de l’enfant. En effet, ces derniers ont droit à la survie, au développement, à la protection, et à la participation aux décisions concernant leurs vies.
Cependant on constate qu’ils sont confrontés à l’exploitation et aux pires formes de travail des enfants. Parmi ceux-ci on peut citer l’esclavage, la prostitution, la vente de drogue, etc.

Le rôle des tenanciers des débits de boisson dans la protection de l’enfance est pour lui de ne pas employer de mineurs. Pour ceux qui en ont dans leurs lieux de travail, ces derniers doivent les protéger de la vente de la drogue, de la prostitution et de la violence. « Il y a certaines boîtes de nuit où ce sont les enfants qui sont chargés de vendre la drogue », a-t-il ajouté.

La question de la violence a suscité beaucoup de réactions.

En effet, « corriger physiquement un enfant, est-ce une violence ? », demande une participante à la conférence. « Non » répondront la plupart des intervenants car pour eux cela ferait partie de son éducation.
Tout le contraire du point de vue d’autres participants qui eux pensent que la violence pourrait blesser l’enfant et même le traumatiser. « Il faut lui expliquer pourquoi ce qu’il a fait n’est pas bien et lui donner une punition qui ne nuirait pas sa santé. On peut éduquer sans violence », rétorque le conférencier.

De la règlementation du travail des enfants

L’ensemble des travaux susceptibles de nuire à la santé, l’éducation, le développement physique d’un enfant sont interdits, explique Issa Bazié, inspecteur du travail. Ces derniers sont consignés dans le décret N°2009-365/PRES/PM/MTSS/MS/MASSN portant détermination de la liste des travaux dangereux, interdits aux enfants au Burkina Faso.

A son article 5, il établit la liste des travaux dangereux interdits aux enfants par secteurs d’activités dans un tableau. Pour le secteur informel, l’emploi d’enfants dans les boîtes de nuits (débit de boisson) y est consigné. Elle entrainerait « des troubles psychosociaux, l’exposition aux maladies, et aux infections sexuellement transmissibles ».

Plus loin, il explique que selon l’article 7 du même décret, toute infraction à ces dispositions doit être sanctionnée conformément à la loi portant lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées.
Il a néanmoins expliqué aux tenanciers de débits de boisson que l’âge minimum d’accès à l’emploi au Burkina est 15 ans et qu’il s’agit de travaux légers qui ne nuisent pas au développement de l’enfant.

Message reçu pour le gérant du maquis « Fatim », situé non loin du marché Katriyaar. « Cette conférence m’a donné beaucoup de lumière », nous confie-t-il à la sortie. « Je me disais avant que pour éduquer un enfant, je devais souvent le taper pour le corriger. Mais j’ai compris que c’était quand même un enfant et qu’il y a d’autres manières de lui faire comprendre qu’il est en faute sans le taper. » Il ajoute, « je me sens déjà engagé dans la même lutte qu’eux. Je ne vais jamais prendre de mineur comme employé dans mon maquis parce que ce n’est pas bon pour leur santé. »

Aïssatou Diallo (stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 6 mai 2015 à 15:11, par Alexio En réponse à : Lutte contre le travail des enfants : la croix rouge burkinabè s’entretient avec les tenanciers de débits de boisson

    Il faut etre Claire et presis sur cette forme d exploitations de nos enfants qui denaturent meme l epanouissement physiques et morales de l enfant. En Europe un enfant ne peut pas acheter des cigarettes ou de la biere pour ou a son pere. Car cela expose l enfant qui est l adolescent de demain prendre les memes voies. Un mauvais Heritage que l Etat Burkinabe doit prendre tres au serieux., Quand je vois des panneaux publicitaires qui nous incitent a consommer beaucoup de produits nuisibles a notre sante en provenance d Europe. Cet empoisonnement collectif implanter en Afrique a supplanter le Cancer de gorge etc...

    Quest le journaliste fulgurant du CNN, avait tout dernierement reporter le Cacao ivoirien en pleine foret dense. Il avait en poche une tablette de chocolat par la quelle il sonda les paysans. La question etait de savoir, quel etait ce produit fini. A ma grande surprise aucun de ses paysans n avaient la vraie reponse .Apres un test de goutter ce chocolat notre Journaliste Americain leur devoila d ou provenait ce produit de dur labeur.Ces paysans d origine Burkinabe etait tous stupefait de cette decouverte.

    La ou le bas blaisait, pour moi ce Film documentaire montrait comment la traites des enfants nos compatriotes dans les forets ivoiriennes. Beaucoup d entre eux ne partent plus a l ecole malgre une ameloiration contributive la firme Nestle.

    La contribution de ses enfants ont fait de la Cote D Ivoire depuis des annees le premier producteur du Cacao.

  • Le 6 mai 2015 à 15:55, par Biiga En réponse à : Lutte contre le travail des enfants : la croix rouge burkinabè s’entretient avec les tenanciers de débits de boisson

    Eh bien, voyez aussi du cote des enfants qui s’adonnent a la regelemntation routiere. Ca risque de devenir in fleau que les responsables de la circulation prennent leur responsabilite.

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