Certes c’est une assemblée ordinaire qu’a tenue le REN-LAC mais celle-ci revêt un caractère différent car c’est une première depuis l’insurrection populaire. Diverses activités ont été menées en 2014 et compte tenu de la situation, le réseau doit mener le cap dans sa quête pour une bonne gouvernance et dans sa lutte contre la corruption et l’impunité. Ainsi, la présente AG organisée 30 avril 2015 a réuni en plus des organisations membres, les partenaires techniques et financiers pour l’examen du rapport d’activités 2014 et celles en cours. A la cérémonie de clôture des travaux présidée par Claude Wetta, les participants les gagnants du prix de la lutte anti-corruption (PLAC) ont été désignés.

Satisfaction et défis

En 2014, l’une des actions phares du REN-LAC a été la campagne de sensibilisation et de plaidoyer auprès d’institutions pour l’adoption de la loi anticorruption. Le gel et le recouvrement des biens mal acquis par les barons de l’ancien régime a été l’une des batailles du réseau non encore bouclée. L’organisation du prix de la lutte anticorruption (PLAC) est également l’une des activités qui a tenu ses promesses. L’un des hics notés au cours de l’assemblée générale est relatif aux pièces justificatives des dépenses faites par le réseau.

En 2015, le REN-LAC compte entamer le suivi et la détection de la corruption au cours des élections, et contribuer aux réformes en matière de gouvernance. Il se pourrait qu’une structure régionale de lutte anticorruption soit créée mais avant une rencontre sous-régionale se tiendra au cours de l’année. Quant au volet « éveil des consciences », des actions sont en cours afin d’adapter la bande dessinée Kouka à l’écran. Et pour la bonne conduite de toutes ses activités, un budget de plus de 300 millions a été adopté

Pour une justice impartiale

Pour ce qui de l’interpellation des autorités de l’ancien régime, le REN-LAC reste campé sur sa position « Tous ceux qui, tout au long de 27 ans de règne… tous ceux qui se sont rendus coupables de crimes économiques et de sang doivent rendre compte et être frappés d’indignité politique ». Il est donc clair pour le réseau que le fouet de la justice ne doit pas être sélectif. Même s’il note qu’une lueur d’espoir point à l’horizon concernant la lutte contre la corruption et l’impunité (Affaire Ousmane Guiro), le président rappelle que le REN-LAC reste dubitatif quant aux récentes déclarations des biens des membres du Gouvernement. Néanmoins, satisfait de la loi portant prévention et répression de la corruption, il a appelé l’ensemble des acteurs à la vulgariser et la promouvoir pour son appropriation par les populations.

Lauréats du PLAC

Pour l’édition de 2014, le jury a reçu au total 80 articles issus de 13 journaux. Pour Claude Wetta, l’engouement gens de la presse va grandissant puisque qu’il y a une hausse d’une dizaine de productions comparativement à 2013. Le premier prix en presse écrite est revenu à Ladji Bama du journal Le Reporter pour ses quatre œuvres présentées dont « Moumouni Dieguemdé : un ex-prisonnier dans le gouvernement Zida ». Le deuxième prix quant à lui est allé à Hervé d’AFRICK du bimensuel Le courrier confidentiel pour ses trois œuvres dont « Ministère de la Sécurité : Forte odeur de gré à gré et de surfacturation ». Enfin, toujours dans la catégorie presse écrite, Frédéric Ouédraogo de Sidwaya complète la marche du podium avec « Construction d’infrastructure : Des odeurs de deal à Moussodougou ».
Pour ce qui est de la radiodiffusion, seulement deux émissions ont été présentées. Celle de Jean Baptiste Bouda de la RTB radio a retenu l’attention du jury. Il s’agit de « Dans l’univers des fraudeurs de motos » qui a obtenu la 3e place puisqu’il n’y a eu aucune récompense pour la première et la deuxième place.
Dans le but de contribuer au perfectionnement des journalistes dans le domaine de l’investigation, le REN-LAC compte dégager des ressources cette année.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net