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Contre-performances dans la mise en œuvre de la SCADD : Yacouba Zida exhorte les acteurs à la recherche de solutions

Publié le vendredi 1er mai 2015 à 19h18min

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Contre-performances dans la mise en œuvre de la SCADD : Yacouba Zida exhorte les acteurs à la recherche de solutions

Ouagadougou a abrité ce jeudi 30 avril 2015 la rencontre de revue annuelle de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). C’est le Premier ministre Yacouba Isaac Zida, qui a présidé les cérémonies d’ouverture et de clôture de la rencontre, en sa qualité de président du comité de pilotage de la SCADD.

Après quatre années de mise en œuvre de son premier cycle (2011-2015), la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) ne donne pas encore entière satisfaction. Ainsi, les taux de réalisations des mesures et actions peinent à dépasser les 60% chaque année sur la période 2011-2013. Pire, Le taux de l’atteinte des cibles des indicateurs de la matrice n’a été que de 45,28% en 2014. La crise sociopolitique et l’insurrection populaire d’octobre sont évoquées pour expliquer ces contreperformances. Mais, pour le Premier ministre Yacouba Issaac Zida, l’on ne devrait pas occulter la récurrence des insuffisances constatées encore au cours de l’année écoulée dans la planification, la budgétisation, le suivi et l’évaluation des activités, ainsi que dans le processus de passation et d’exécution des marchés publics. Une vision partagée par le porte-parole des partenaires techniques et financiers, Pascal Karero.
En effet, ces principaux défis de développement économique et social identifiés déjà identifiés en 2010 restent à relever :
- Réaliser une forte croissance économique (un taux de deux chiffres) pour faire face à la pression démographique et réduire significativement la pauvreté ;
- Réduire la vulnérabilité de l’économie face aux chocs, eu égard de l’importance du secteur agricole qui demeure encore tributaire des conditions climatiques ;
- Améliorer les performances dans le secteur de l’éducation en ce qui concerne la qualité et les indicateurs-clés de l’accès à l’éducation préscolaire, aux enseignements secondaire et supérieur ;
- Renforcer le système sanitaire national ;
- Etablir un équilibre entre les sexes dans le domaine de la scolarisation et de l’alphabétisation, et d’améliorer le statut de la femme ;
- Renforcer la gouvernance en approfondissement l’Etat de droit, en mettant en place une administration républicaine de développement, en luttant contre la corruption et en réussissant la décentralisation économique ;
- Promouvoir des modes de production et de consommation durable ;
- Développer les infrastructures économiques de base ;
- Maîtriser les dépenses publiques et en améliorer l’efficacité et l’efficience ;
- Accroître le taux de pression fiscale.
Aussi, le Premier ministre Zida a exhorté les différents acteurs de la SCADD à s’engager davantage dans la recherche de solutions propices au renforcement de sa mise en œuvre et de son efficacité. « Car, l’atteinte de meilleurs résultats exige de tous, un changement de comportement qui marque une rupture avec les habitudes passées et qui oriente les actions sur les résultats ».

Beaucoup préoccupations soulevées

La rencontre a été également une occasion pour bien d’autres acteurs de la mise en œuvre de la SCADD d’exprimer des préoccupations qui expliqueraient en partie les résultats mitigés de la Stratégie. La société civile par les voix des deux de ses représentants, en l’occurrence Jonas Hien et Yongo Nignan ont évoqué entre autres la question de la justice avec les récents états généraux, le nouveau code minier en cours d’adoption, l’assainissement en milieu rural et en ville. Sur la question des états généraux, la ministre de la Justice Joséphine Ouédraogo souhaite que le pacte national adopté soit pris en compte dans les actions à venir de la SCADD. Sur la question du Code minier, le secrétaire général du ministère des Mines et de l’Energie, Emmanuel Nonguierma se veut rassurant, soulignant la possibilité de parvenir à un compromis entre les parties prenantes. Toujours sur cette question minière, Victoire Benao, représentante du président de la délégation spéciale de la chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso, souhaite l’adoption d’une convention collective sectorielle des mines ; la prise en compte des facteurs de compétitivité du secteur des mines comme l’énergie, notamment les hydrocarbures qui constituent 30 à 35% des coûts de production des mines. Le Gouverneur du Centre-Est, Ousmane Traoré, représentant des gouverneurs, a énuméré une série de préoccupations : faible capacité des agents des collectivités territoriales en matières de planification ; le manque d’anticipation des collectivités territoriales dans la préparation des dossiers d’appel d’offre, le retard dans le déblocage de fonds de certains partenaires et le problème de la liquidation des dépenses engagées en 2014 et non mandatées. Bref, les uns et les autres ont exprimé leurs désidératas auxquels les membres du gouvernement ont apporté des éléments de réponse. Le ministre de l’Economie et des Finances, Jean Gustave Sanon a souligné la nécessité de trouver les voies et moyens d’une meilleure absorption crédits, ce passe, selon lui, par une gestion efficace des marchés publics. Le ministre Denise Auguste Barry évoqué la question du renforcement des capacités des acteurs des collectivités territoriales qui mérite d’être prise en charge. Une idée que soutient le Premier Yacouba Zida. La question de sécurité a été aussi développée au cours de ces assises avec une communication de Omer Bationo qui a insisté sur les liens entre sécurité et développement durable et vice-versa.

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net

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