Présidentielle au Togo : Faure, Fabre et la CENI
Le pouvoir n’est pas prêt de quitter la famille Gnassingbé. Après le père qui a régné pendant 38 ans à la tête de l’Etat togolais, le fils au pouvoir depuis 2005, a un nouveau bail de 5 ans. Les résultats provisoires annoncés subitement et en solo par la Commission électorale avant les recours devant la Cour constitutionnelle le donnent vainqueur de l’élection présidentielle, avec 58,75%.
Jean pierre Fabre le candidat de la coalition d’opposition, CAP 2015 (Combat pour l’alternance en 2015) vient en deuxième position avec 34,95%. Des résultats encore provisoires, sauf tremblement de terre, le classement à l’arrivée ne devrait pas changer. Mais Jean-Pierre Fabre a d’ores et déjà dénoncé un coup de force électoral planifié par le pouvoir.
A peine les résultats publiés, les protestations fusent déjà du camp de l’opposition. Le vice-président de la CENI a d’ailleurs claqué la porte de la CENI avant. Francis Pedro Amouzou s’est désolidarisé des résultats annoncés par le président de la commission, Taffa Tabiou. Selon le frondeur, la CENI devrait attendre d’examiner l’ensemble des 42 procès-verbaux de commissions locales, alors que mardi soir, elle n’avait entériné que 15.
Ce sont donc deux sons de cloche qui se font entendre dans la même maison. Une situation qui n’est pas sans rappeler la malheureuse scène de protestation en live, lors de la publication des résultats de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire en 2010.
A-t-on mis la pression sur la CENI pour publier au plus vite les résultats ? Les présidents ghanéens John Dramani Mahama et ivoirien Alassane Ouattara ont débarqué mardi pour exhorter la CENI à se dépêcher afin de rester dans les délais légaux. Ils avaient aussi demandé à l’opposition de recourir uniquement à la Cour constitutionnelle pour tout ce qui est contentieux et non à vouloir régler ce contentieux au sein de la CENI. Le processus de compilation et de vérification des résultats avançait lentement en raison de multiples contestations de l’opposition qui relevait de nombreuses erreurs. Dès l’arrivée des deux présidents, les jeux semblaient déjà faits.
D’ailleurs, L’Union européenne, La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest et l’Union africaine s’étaient déjà empressés comme à l’accoutumée, d’affirmer que le scrutin de samedi était libre et transparent.
Une opposition qui peine à s’unir
Déchirée par des querelles intestines, l’opposition togolaise vient une fois de plus de recevoir un camouflet. Elle a beau avoir raison sur les fraudes qu’elle dénonce, elle devrait se rendre à l’évidence que son salut ne se trouve que dans l’unité. Elle est allée en rang dispersé comme en 2005 et a échoué sans grande surprise. Tchabouré Gogué, président de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), a obtenu 3,08 % des suffrages, Komandega Taama, président du Nouvel engagement togolais (NET) a récolté 1,06 % et Mouhamed Tchassona-Traoré, président du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD) n’a glané que 0,99 % des suffrages.
Que peut une opposition engluée dans ses oppositions face à un candidat qui a avec lui l’appareil étatique, les moyens, des soutiens de ses frères présidents de la sous-région ? Elle est réduite à faire de la figuration, à la légitimation du candidat même mal élu, et à des réclamations pour lesquelles elle n’aura jamais gain de cause. Jean-Pierre Fabre et Cie devraient s’inspirer de l’expérience de l’opposition dans certains pays. Au Sénégal, Macky Sall n’est pas arrivé au pouvoir en battant le président Wade, en singleton. Au Burkina, c’est en taisant momentanément ses divergences que l’opposition a su fédérer les forces qui ont précipité la chute du président Compaoré.
Les exemples sont légions et témoignent à souhait que c’est seulement dans l’unité que l’opposition arrive à déraciner les baobabs politiques fortement enracinés dans tous les compartiments de la vie nationale, quitte à se déchirer après pour le partage du gâteau. La leçon sera-t-elle assimilée cette fois ?
En attendant, on ne peut que conjurer le mauvais sort pour que la contestation électorale ne s’amène pas dans la rue. La dernière fois que c’est arrivé, on a compté entre 400 et 500 togolais tués selon l’ONU.
Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 30 avril 2015 à 06:17, par Kamélé En réponse à : Présidentielle au Togo : Faure, Fabre et la CENI
Tous les peuples ont les dirigeants qu’ils méritent si le Togo ne se bat pas pour une réelle démocratie, personne ne le fera à leur place. Fabre a tord d’avoir été à des élections taillée sur mesure. Tu as fait confiance à la médiation de ADO (RCI). ne sais tu pas que ADO n’est pas une référence ?
2. Le 30 avril 2015 à 08:50, par PACHA En réponse à : Présidentielle au Togo : Faure, Fabre et la CENI
Chaque peuple mérite ses dirigeants disait feu Norbert ZONGO. Pourquoi les présidents ghanéens et ivoiriens se sont rendus au togo pour presser la CENI de publier les résultats alors qu’il n’y avait pas consensus entre l’opposition et le pouvoir sur certains chiffres. Il ya anguille sous roche. Alassane OUATTARA est une mauvaise référence, il est devenu le protecteur et le l’avocat des présidents voyous en afrique
3. Le 30 avril 2015 à 08:51, par hervos one En réponse à : Présidentielle au Togo : Faure, Fabre et la CENI
le peuple togolais me fait pitié car leur opposant sont des vendus. la communauté international me fait honte. il ne fallais pas aller aux élections sans un préalable CAD la limitation des mandats. chaque peuple mérite son président.
4. Le 30 avril 2015 à 09:39, par kamifi En réponse à : Présidentielle au Togo : Faure, Fabre et la CENI
On ne fait pas tomber la tête d’un empire dans la désunion. Faure a le soutien du syndicat des chefs d’États qui veule.t assurer leur arrières tout simplement. Ces gens s’en foutent des populations qui ne sont que subterfuges pour eux. Dieu sauvé le Togo
5. Le 30 avril 2015 à 12:43, par Ax En réponse à : Présidentielle au Togo : Faure, Fabre et la CENI
Une opposition est forte
6. Le 30 avril 2015 à 12:57, par DEB En réponse à : Présidentielle au Togo : Faure, Fabre et la CENI
Tout simplement déplorable ce que vivent les Togolais comme démocratie. Des politiciens inconséquents, taillés sur mesure comme "opposants". Vous allez voir que dans les deux mois à venir, ces mêmes personnalités appelées "opposants" qui crient au "hall hop électoral" seront à la table de la soupe du Président Faure comme leurs autres devanciers tels Me Yahovi Agbohivor, Eden Kodjo, etc. au grand malheur du peuple Togolais qui triment dans la misère. C’est simplement triste pour mon Afrique et quand un gaulois a dit que la démocratie est un luxe pour les Africains on trouve à polémiquer. Voilà une preuve pour les Togolais et beaucoup d’autres pays africains. Seule la lutte libère, "l’esclave qui ne se libère pas de ses chaines, ne mérite vraiment point qu’on s’apitoie sur son sort". Démocratie à quand mon Afrique ?
7. Le 30 avril 2015 à 13:56, par le roi En réponse à : Présidentielle au Togo : Faure, Fabre et la CENI
Et ce qui est marrant dans tout ça est cette affaire d’observateur. Les observateurs ne trouvent jamais d’irregulatité Tout est toujours bon selon eux. Même au Bénin où il y a des cas de fraudes massive, ils ont déclaré que tout s’est bien passé. La merde
8. Le 30 avril 2015 à 18:55 En réponse à : Présidentielle au Togo : Faure, Fabre et la CENI
C,est la volonte du peuple togolais verifiee dans les urnes le samedi 25 Avril.Maintenant que les anarchistes Ouagalais veulent juger la legitimite du president fort c,est mettre a la place publique l,ADN degenere de la pensee politique au Faso.Apres tout,on gagne grace a une majorite et malgre une minorite.Domage qu,au Burkina on gagne grace a une minorite violente et ce malgre une majorite n,est ce pas ?
9. Le 1er mai 2015 à 08:32, par Le_Petit_Prince En réponse à : Présidentielle au Togo : Faure, Fabre et la CENI
Mon cher << Roi>>, tu parles comme si tu ne sais pas que les observateurs sont achetés pour couvrir le parti au pouvoir. Les observateurs étrangers se bousculent pour participer à la supervision des élections surtout en Afrique. Tout leur profite. Le succès de leurs hôtes des pouvoirs des élections leur permet de rentrer les poches pleines. Les troubles également les profitent parce qu’elles leur ouvrent un marché pour la ventes de leurs armes.
10. Le 1er mai 2015 à 10:40, par homoeconomicus En réponse à : Présidentielle au Togo : Faure, Fabre et la CENI
"tout est pour le mieu dans le meilleur des mondes possibles" PANGLOS
Voyons !! Un peu d’optimisme pour mon peuple quand même !!!!!!!!!
11. Le 1er mai 2015 à 17:02, par Popopam En réponse à : Présidentielle au Togo : Faure, Fabre et la CENI
@18:55, vous avez quoi meme et puis une minorite a chasse la majorite ? Donc, c’est pas le contraire par hasard. Le peuple gagne ou gagne. C’est ca le peuple. On gagne ou on gagne. On avait bien dit que c’est des caillous et des fouets qui vont faire partir le regime aopatride des Concoisses. C’est la medecine chinoise on appel ca homoetipa ou quoi encore. Mon faranda n’ est pas huat mais je moyen chasser dictateur avec le reste du peuple. Ooh ! Je viens de me rappele . Le mot complique- la c’est homeotapie. Hop. Je arriverai jamais. Mais je chasse perhesant magre tout. C’est le mal qui soigne le mal mais a doses petites. Voila !! a doses homeopathiques. maintenant j’ ai trouve.hihihihihihihih !!!!!!!!!!!!!!!
12. Le 2 mai 2015 à 19:22, par Ka En réponse à : Présidentielle au Togo : Faure, Fabre et la CENI
Fabre et ses compagnons savaient parfaitement que déboulonner la dynastie de la famille Gnassingbé est impossible, sauf un désaveu populaire. Surtout quand les membres de la CNI étaient les rois dans les plus grands hôtels de la capitale togolaise et chouchouter par un Gnassingbé décider a s’éterniser au pouvoir. Que le peuple Togolais sache que l’alternance politique et économique au Togo n’est pas dans les dix ans a venir, Faure veut égaler la longévité du pouvoir de son ami et grand-frère Blaise Compaoré.
13. Le 2 mai 2015 à 20:29, par Ka En réponse à : Présidentielle au Togo : Faure, Fabre et la CENI
Fabre et ses compagnons savaient parfaitement que déboulonner la dynastie de la famille Gnassingbé est impossible, sauf un désaveu populaire. Surtout quand les membres de la CNI étaient les rois dans les plus grands hôtels de la capitale togolaise et chouchouter par un Gnassingbé décider a s’éterniser au pouvoir. Que le peuple Togolais sache que l’alternance politique et économique au Togo n’est pas dans les dix ans a venir, Faure veut égaler la longévité du pouvoir de son ami et grand-frère Blaise Compaoré.