LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

14ème rencontre Gouvernement-Secteur privé du Burkina : Le Premier ministre appelle à une transformation structurelle du tissu économique

Publié le mardi 28 avril 2015 à 00h48min

PARTAGER :                          
14ème rencontre Gouvernement-Secteur privé du Burkina : Le Premier ministre appelle à une transformation structurelle du tissu économique

Pour la quatorzième fois, le gouvernement burkinabè et les acteurs du Secteur privé se sont retrouvés à Bobo-Dioulasso pour la « rencontre Gouvernement/Secteur privé » ce lundi 27 avril 2015. Première du genre depuis l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, cette rencontre avait pour thème la « problématique du financement des PME/PMI au Burkina Faso : enjeux, défis et perspectives ». Le Premier ministre Yacouba Isaac Zida a dirigé les travaux.

Comme à l’accoutumé, la ville de Bobo-Dioulasso a accueilli la rencontre entre le gouvernement et le secteur privé. Reportée plusieurs fois, eu égard du contexte national, cette rencontre a finalement regroupé des membres du gouvernement et des acteurs du secteur privé dans la grande salle de la maison de la culture de Bobo-Dioulasso.
Représentant du président de la Délégation spéciale de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina (CCI-BF), Adama Traoré a félicité le gouvernement pour avoir tenu, malgré les conditions difficiles, sa rencontre avec le privé.
Prenant acte de l’insurrection populaire et déplorant surtout les pertes en vies humaines, il s’est attardé sur les saccages des biens privés au cours des évènements des 30 et 31 octobres 2014.
Et selon lui, l’insurrection populaire a porté un sérieux coup au secteur privé burkinabè avec des pertes estimées à plus de 40 milliards. « Les différentes enquêtes menées par le gouvernement et par la Chambre de Commerce indiquent que 106 entreprises privées ont été touchées entraînant des pertes estimées à 42 milliards de F CFA. Le nombre d’emplois détruits ou compromis est évalué à 7 300 dont près de 2 700 emplois. En moyenne, ces entreprises ont perdu près de 70% de leurs capacités productives et ne pourront probablement pas reprendre leurs activités sans un accompagnement des pouvoirs publics. »
Zida appelle à la transformation structurelle du secteur privé burkinabè
Venu à la primature suite à l’insurrection populaire, le Premier ministre Yacouba Isaac Zida a dirigé les travaux de la 14ème rencontre entre le gouvernement et le secteur privé. Après avoir fait observer une minute de silence pour la mémoire « de nos héros qui sont tombés lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 » il a traduit sa compassion et l’encouragement de son gouvernement au Monde des affaires.
Disposé à suivre les efforts pour renforcer la compétitive des entreprises burkinabè, le Premier ministre a appelé à une transformation structurelle du tissu économique burkinabè : « Après les évènements survenus dans notre pays, nous devons travailler à une transformation structurelle de notre société en général et de notre tissu économique en particulier afin de tracer les sillons d’un développement harmonieux durable. »

Le principal problème des PME/PMI du Burkina est l’accès aux sources de financement

« La problématique du financement des PME/PMI au Burkina Faso : enjeux, défis et perspectives », thème de la 14ème rencontre entre le gouvernement burkinabè et le secteur privé a été développé par Sidiki Soubéïga. Pour ce juriste de formation, le principal problème du secteur burkinabè est l’accès aux sources de financement.
Structurée en cinq (5) points, sa communication a évoqué des facteurs non-favorables à l’émergence des Petites et moyennes entreprises (PME) et des Petites et moyennes industries (PMI). « Retard de paiement des marchés publics, absence de registre unifié de garantie ; système d’information sur le crédit peu fonctionnel et peu fiable ; absence de bureau de crédit, manque de suivi des interventions et des reformes mises en œuvre pour faciliter l’accès des PME au financement… »

Le climat des affaires serait délétère au Burkina}

Ecorné par l’impact de l’insurrection populaire, le climat des affaires serait délétère au Burkina. En tout cas, pour la majorité des intervenants à la rencontre entre le gouvernement et le secteur privé, il est de plus en plus difficile de mener des activités au Burkina.
Ainsi, pour le patronat burkinabè, les conflits sociaux dans des entreprises ont un sérieux coup sur la rentabilité des différentes organisations. Le cas de la Société africaine de pneumatique (SAP/Olympique), entreprise burkinabè, avec des capitaux burkinabè à 100%, en proie à la mévente, à la fraude et depuis plus de trois mois à une grève de son personnel serait illustratif des difficultés du moment dans le monde des affaires. Et si rien n’est fait, la SAP/Olympique risquerait de fermer ses portes selon un intervenant.

En plus des solutions à trouver aux conflits sociaux, les acteurs du privé ont demandé au gouvernement de travailler à la baisse du fisc, à l’accès dans des conditions souples des financements dans les banques. L’opérateur économique Lassiné Diawara a invité le Burkina à revoir la double taxation de certains produits et de travailler à mettre en place des prix préférentiels (dans le domaine de l’énergie) pour les industriels.

Après les interventions des acteurs du privé, les travaux ont été suspendus. Pour la suite, ça sera au gouvernement de donner des réponses aux préoccupations des uns et des autres.

Ousséni Bancé
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)