Assis chacun, devant un ordinateur, des candidats au test de compétence en chinois étaient visiblement sereins. Quelqu’un semblait tout même, avoir la trouille eu égard la « complexité » de la langue. Installés, le directeur du centre Chiang Cheng-Chi assisté d’un collègue leur explique la consigne. Pas d’appels téléphoniques, pas de sacs à main, pas de sortie… durant l’épreuve. S’en est suivie la vérification des identités. « Vous allez d’abord passer l’épreuve orale, puis celle écrite », explique le directeur du centre. D’une durée de deux heures, à 10 heures, les candidats tenaient leur sujet.
C’est une première au Burkina, apprend-t-on avec le directeur du centre. Il s’agit d’un test national qui ne pouvait se faire qu’en Taiwan. « Nous avons maintenant la possibilité de le faire au Burkina à moindre coût - 8000FCFA – au lieu de 25 000 à 30 000FCFA à Taiwan, sans compter les frais de transports et de logements », fait-il savoir. Aussi, des 18 candidats, trois (les meilleurs) seront retenus à qui l’ambassade de Taiwan au Burkina octroiera une bourse d’étude. Ce sont, en effet, des candidats motivés et convaincus qui, pendant deux heures d’horloge ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour cette langue étrangère aux multiples opportunités. Sont de ceux-là, Aissatou Diallo, étudiante en journalisme. « C’était un peu abordable, mais j’ai foi que tout ira bien », a-t-elle dit. En attendant les résultats qui ne sauront tarder, les candidats confient avoir beaucoup appris. Un acquis qu’ils sauront bien exploiter à l’avenir. Notons que le centre de langue chinoise a ouvert ses portes en 2010. Il compte de nos jours, plus de 300 apprenants (élèves, étudiants, professionnels). Il dispose d’une bibliothèque qui est un service destiné à toute la population à des fins d’informations, de formation, d’enrichissements culturels.
Le mandarin (langue chinoise) pour beaucoup d’opportunités
L’apprentissage du mandarin offre des opportunités dont entre autres, la connaissance de la culture taïwanaise et chinoise, l’ouverture au monde, une initiation à la future langue commerciale -les hommes d’affaires manifestent de plus en plus l’intérêt d’effectuer des échanges commerciaux avec Taïwan-.

Les efforts de promotion de la langue chinoise au Burkina Faso ont commencé en 2005 par l’envoi d’enseignants taïwanais à l’Institut Diplomatique et des Relations Internationales (IDRI) et se sont officialisés à la 7ème Commission Mixte de Coopération entre la République de Chine (Taïwan) et le Burkina Faso, tenue en octobre 2008, par la mise en œuvre d’un projet dénommé « Promotion de l’Enseignement de la Langue Chinoise » (PLC). Afin d’offrir aux personnes désireuses d’apprendre le mandarin un cadre propice à l’apprentissage, un Centre de Promotion de la Langue Chinoise (CPLC) a été créé en mars 2011. Ce centre est situé à la Zone d’Activités Commerciales et Administratives (ZACA) de Ouagadougou. La promotion de la langue chinoise consiste d’une part, à assurer l’enseignement du mandarin dans les établissements d’enseignement secondaire et supérieur du Burkina Faso ainsi qu’au CPLC et d’autre part, à promouvoir la culture chinoise et taïwanaise au Burkina Faso. Depuis l’ouverture du centre, plus de 100 apprenants sont enregistrés par session. Plus de 500 étudiants bénéficient annuellement du cours de mandarin et de civilisation dans les établissements. Notons que des attestations de niveau sont toujours décernées aux apprenants ayant validé le cours de mandarin.

Bassératou KINDO
Lefaso.net