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Burkina Faso post insurrection : Le CADRe pour une alternance générationnelle et idéologique

Publié le dimanche 19 avril 2015 à 22h20min

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Burkina Faso post insurrection : Le CADRe pour une alternance générationnelle et idéologique

Le Cadre de réflexion et d’actions démocratiques veut un renouvellement de la classe politique. Il a tenu son 2e forum le 18 avril à Ouagadougou autour du thème, « quelle relève politique dans un Burkina Faso post insurrectionnel ? ». A la fin des travaux, les participants ont formulé une recommandation aux autorités de la Transition et lancé des appels au peuple, aux organisations de masse et aux partis politiques. Le CADRe exige la reddition des comptes de la IVème République pour solder l’ère Compaoré.

« La jeunesse burkinabè est prise en otage dans sa participation au jeu politique, par une même génération d’hommes politiques, qui depuis 1980, par des alliances monopolistes dans tous les secteurs de la vie nationale, a conduit à un immobilisme économique, un manque d’idées novatrices à même d’impulser un développement… », c’est sans ambages, la lecture que fait le Secrétaire exécutif national du CADRe Hippolyte Domboué, relativement à la situation de la jeunesse, utilisée comme fantassin lors des luttes par les « baobabs politiques » qui s’empresseront de l’oublier sans avoir pris en compte ses aspirations.

Ce constat amène l’organisation de la société civile à exiger un renouvellement de la classe politique. L’implication des jeunes dans les sphères de décisions est impérative pour éviter, selon le Secrétaire exécutif national, l’éclatement d’une crise profonde. Déjà, à l’entame du forum, l’homme politique et enseignant de philosophie politique et morale à l’Université de Ouagadougou, Etienne Traoré, intervenant en tant que personne ressource, avait relevé la pertinence du thème. Il avait ainsi donné des esquisses de réponses à la problématique du forum.
-  Une relève par rupture devant amener une nouvelle pratique de la politique par la jeunesse,
-  Une relève par continuité ou réformiste, c’est-à-dire un renouvellement de la classe politique assuré par des jeunes déjà inscrits dans les attitudes de l’ancienne génération,
-  Une relève mixte avec un système de quota. Les jeunes devant amener les partis politiques à leur proposer des quotas sur les listes électorales ou dans les bureaux des partis politiques..

La relève politique n’est pas gagnée d’avance. Le CADRe en est conscient. C’est un défis à relever, ce d’autant plus que la classe politique (l’ex-opposition et l’ex-majorité présidentielle) aux avant-postes depuis plus de trois décennies, n’entend pas céder facilement sa place à une nouvelle génération. « Mais, le nombre et l’engagement des jeunes pourront imposer ce renouvellement générationnel », se rassurent Hippolyte Domboué et ses camarades.
Comme préalables au rajeunissement de la classe politique, ils disent retenir l’organisation et l’engagement de la jeunesse, la mise en œuvre de stratégies pour l’engament politique de la jeunesse, l’élaboration d’un nouveau contrat social.

Solder les comptes du régime de Blaise Compaoré

En outre, le CADRe est convaincu que le Burkina « est fortement menacé par l’héritage laissé par le système Compaoré ». La mal gouvernance, la privation des libertés démocratiques, la confiscation du pouvoir par une minorité, l’accaparement des richesses et des terres des petits paysans par des clans mafieux, sont entre autres des plaies de l’ancien régime à panser.
Les participants au 2e forum du CADRe ont adopté trois actes. Une recommandation aux autorités de la transition pour le respect de la Charte de la Transition, l’ouverture des dossiers de crime économique et de sang dans le respect des règles et procédures judiciaires, l’organisation et l’enclenchement de l’exercice constitutionnel de la reddition des comptes de la IVème pour solder l’ère Compaoré, le respect du délais de la Transition et l’organisation d’élections présidentielle et législatives crédibles.

Par ailleurs, un appel a été lancé à l’ensemble du peuple burkinabè pour une réappropriation des valeurs fondamentales du pays, la mobilisation et la vigilance pour une Transition réussie. Les partis politiques et les organisations de masse eux, ont été invités à créer des cadres de renforcement des capacités politiques des jeunes pour l’avènement d’un Burkina Faso de progrès de solidarité.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 20 avril 2015 à 18:49 En réponse à : Burkina Faso post insurrection : Le CADRe pour une alternance générationnelle et idéologique

    c’et bien ! Démarquez vous du PCRV

  • Le 21 avril 2015 à 12:58, par CLEZANGA En réponse à : Burkina Faso post insurrection : Le CADRe pour une alternance générationnelle et idéologique

    Une thématique très intéressante qui méritait d’être développer en long et en large dans toute sa dimension (72 H au minimum). les accusations portées à l’endroit des vieux ou des anciens qui ne veulent pas céder la place aux jeunes ou qui tendent à phagocyter toutes les grandes instances décisionnelles au détriment des jeunes sont encore à revoir pourquoi ?
    Depuis longtemps, le BF a été dirigé et géré par des personnes dépourvues de vision, d’objectif, de capacité de gestion bref ! des médiocres. ceux qui sont sensés d’avoir ces potentialités de prévoir et anticiper, une analyse profonde des secteurs du développement, une attention particulière pour l’avenir de ce pays ne participent aucunement dans le processus de l’édification. la majorité des jeunes malheureusement a ainsi hérité ce comportement d’irresponsabilité en fuyant la politique ou en ayant des idées préconçues de la politique.
    A mon sens, un jeune qui se désintéresse, qui ne s’implique pas dans la politique reverse la pire des souffrance à la génération future. Je dis et redis, si réellement la jeunesse prenait leur avenir, leur destin en main, le départ de COMPAORE devrait être en toute responsabilité dans les URNES et NON dans la RUE. c’est vrai qu’il faut voir au delà, mais imaginer cette forte mobilisation des jeunes du 30 et 31 octobre à voter NON ou contre le régime... C’est affligeant si je vous dis que plus de 80% des ces jeunes n’avaient pas la carte d’électeur pour exprimer démocratiquement leur aspiration profonde pour ce pays. RAISON que je me demande qu’est ce que la jeunesse veut en fin de compte ?

    Ces désengagements des jeunes dans la politique doivent être stigmatiser davantage dans le mémorandum de ce FORUM pour attirer l’attention des lecteurs en lieu et place des critiques d’accusation à l’endroit des anciens.

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