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Les éditions L’HARMATTAN soufflent un vent mauvais !

Publié le samedi 18 avril 2015 à 16h14min

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 Les éditions L’HARMATTAN soufflent un vent mauvais !

Les éditions l’HARMATTAN devront faire bientôt face à une série de revendications dans leurs bureaux feutrés de Paris. En effet, un article de Raoul Mbog publié dans le journal Le Monde en janvier dernier a mis à nu les mauvaises pratiques de cette maison d’édition qui ne « paie pas ses auteurs » (Cf. ce lien : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/01/30/l-harmattan-la-maison-d-edition-qui-ne-paie-pas-les-africains_4566732_3212.html )

Récemment en février, un autre article publié au Burkina Faso a révélé au grand public sur la toile les pratiques peu orthodoxes de cette maison d’édition et de son supplétif MICHALON Yves qui semble-t-il, ont la prétention de faire la promotion des œuvres africaines. Alors que la publication du livre Nelson Mandela et la naissance de la nouvelle Afrique du sud de l’auteur Emmanuel Argo avait été confiée à l’éditeur YVES MICHALON, c’est finalement L’HARMATTAN qui, à l’insu de l’auteur, a publié le livre sous couvert de FAUVES ÉDITIONS. Emmanuel Argo, n’ayant obtenu ni « bon à tirer » ni contrat valable, a pourtant constaté que les Editions l’Harmattan ont organisé l’impression, la vente et fait la publicité de son livre dans une version tronquée. (Cf. ce lien : http://www.lefaso.net/spip.php?article63227 )

Emmanuel Argo a entrepris une démarche rarement entreprise. Il a diligenté un huissier pour demander la restitution de son tapuscrit ainsi que la restitution officielle de ses droits d’auteur, mais il n’exclut pas des procédures légales pour dédommagement de préjudices subis. Et cette démarche devrait être suivie par d’autres auteurs dont les droits ont été floués car, en bon paternaliste, Denis PRYEN, patron de l’HARMATTAN a fait de la production littéraire, universitaire et artistique africaine notamment, son fonds de commerce. Cette situation n’est-elle pas humiliante pour les écrivains, qui ont toujours fait preuve de dignité, comme pour l’Afrique ?
Pour réclamer le paiement de leurs droits d’auteur, ceux qui sont concernés ou leurs ayant-droits, peuvent se rendre en France, où ils verront les acquisitions immobilières visibles faites grâce aux sommes énormes qui ne leur ont jamais été versées. Là aussi, ils trouveront Monsieur PRYEN Denis, Président Directeur Général, au 06, rue des Boulangers 75005 Paris ou à son annexe du 16, rue des Écoles 75005 Paris. Aux bureaux commerciaux des 7/9 rue de l’École-Polytechnique 75005 Paris, son supplétif MICHALON Yves à son bureau. Au 06, rue de la Montagne Saine Geneviève 75005 Paris, sera présent Monsieur PRYEN Guillaume, actionnaire- rentier. Le comité de gestion financière quant à lui, tenu par la Trésorière, Madame TIXIER Armelle, encore une parente, est au 356 rue de Vaugirard 75015 Paris. Avec des bureaux délocalisés hors de la capitale au 06 Allée des Bouleaux à 59830 LOUVIL se trouve Monsieur PRYEN Xavier Directeur général. Son cousin Monsieur PRYEN Jacques quant à lui, est au 86, rue Victor LECLERC à 59280 Bois Grenier.

Sommes-nous toujours dans l’ère de l’exploitation et de la dépossession coloniale où toute une famille vit grassement sur le dos des Africains ? Cette situation ne peut guère continuer, et il est nécessaire que tous les auteurs africains jusque-là privés de leurs droits, depuis parfois près de 40 ans, réclament sans honte, le fruit de leur travail dûment mérité. C’est à la fois un devoir moral et une exigence financière représentant des sommes considérables qui font la fortune de la famille PRYEN, consorts et supplétifs.
Ces sommes importantes, sont également liées à la vitalité même des productions africaines qui méritent amplement tout le respect nécessaire.

Au salon du livre qui vient de se tenir à la Porte de Versailles à Paris, du 21 au 23 mars 2015, nombre d’auteurs se sont rencontrés et ont déploré les pratiques des Éditions l’HARMATTAN. Ils ont conclu à une action concertée contre toutes les formes d’exploitation, d’extorsion et de dépossession d’où qu’elles viennent.

Par Serge SAMANDOULGOU
Ingénieur de recherche Centre National de la
Recherche Scientifique et Technologique (CNRST)
Institut des Sciences des Sociétés (INSS)
Mail : sergedenison@gmail.com
BURKINA FASO

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Vos commentaires

  • Le 18 avril 2015 à 18:22 En réponse à : Les éditions L’HARMATTAN soufflent un vent mauvais !

    Merci de cette information Ingenieur Samadoulougou. Et dire que je m’ appretais a leur envoyer un manuscript.
    J’ai eu de la veine. Il faut les boycotter, ces buveurs de sang africain.

  • Le 18 avril 2015 à 21:43, par sidMenga En réponse à : Les éditions L’HARMATTAN soufflent un vent mauvais !

    Je suis d’accord avec vous mais moi je dirai que ce sont les auteurs qui sont responsables de leurs situation. Personne ne les oblige d’aller publier là bas. Pourquoi ne pas publier chez eux. Comme vous êtes chercheur vous en savez quelque chose. Tous ceux qui publient les résultats de leurs recherches dans des revues scientifiques sont obligés de renoncer à leur droit. Tout simplement parce qu’on veut que les occidentaux valorisent ce que nous faisons.

  • Le 18 avril 2015 à 22:47, par Jeunedame seret En réponse à : Les éditions L’HARMATTAN soufflent un vent mauvais !

    Et pourtant notre ministère de la culture et ses califas n’admirent que cette maison HARMATTAN. Conspiration ou ignorance ? Des sinusites nous situeront un jour ; l’HARMATTAN ne souffle jamais bon vent. Sinon on l’appellerait PRINTEMPS.

  • Le 19 avril 2015 à 08:04, par andrée badeau En réponse à : Les éditions L’HARMATTAN soufflent un vent mauvais !

    merci de cette information
    je vais donc boycotter cette maison d’édition
    et oui ce sont bien des pratiques colonialistes qui perdurent
    c’est d’autant plus regrettable de rencontrer cette politique de la "france-afrique" ou mieux de la" mafiafrique " jusque dans le domaine de la culture
    comment et ou allons-nous trouver en france les oeuvres des auteurs africains ?

  • Le 19 avril 2015 à 08:10, par andrée badeau En réponse à : Les éditions L’HARMATTAN soufflent un vent mauvais !

    merci de cette information
    je vais donc boycotter cette maison d’édition
    oui ce sont bien des pratiques colonialistes qui perdurent il est d’autant plus regrettable de trouver cette politique de la "france-afrique"ou mieux de le "maffiafrique" dans le domaine de la culture
    ou et comment allons-nous trouver en france les oeuvres des auteurs africains ?

  • Le 19 avril 2015 à 16:34 En réponse à : Les éditions L’HARMATTAN soufflent un vent mauvais !

    Aujourd’hui, nous n’avons plus besoin de passer par les maisons d’Edition classiques pour publier. On peut passer par les maisons d’édition alternatives offertes par Amazon, Edilivre, et bien d’autres plus fiables. L’auteur contrôle tout le processus. Ces maisons offrent une plateforme bien à propos pour éviter de tomber dans le piège de ces maisons traditionnelles. Bonne chance

  • Le 19 avril 2015 à 21:55, par Sidkyèta En réponse à : Les éditions L’HARMATTAN soufflent un vent mauvais !

    Vous m’étonnez !!!!!!
    Un article est publié sur un sujet et dit des choses graves sur une Maison et déjà on en tire des conclusions et on commence les injures !!!!

    Quelle naïveté, ou tout au moins quelle imprudence !!!!

    Qu’en savez-vous réellement ?

  • Le 19 juin 2015 à 14:02, par Anne-Marie Romero En réponse à : Les éditions L’HARMATTAN soufflent un vent mauvais !

    L’Harmattan n’est hélas pas la seule maison d’édition dans ce cas ! Et le problème est loin de se résumer à une question de colonialisme. J’écris moi-même des polars historiques, à quatre mains avec une amie, aux Editions Mare Nostrum (Perpignan). Voilà trois tomes de parus, fort bien vendus et même sans cesse en rupture de stock, et, à l’exception de l’avance de 8 % (brut) reçue en 2011, nous n’avons jamais été payées un centime. L’éditeur ne "peut" pas, paraît-il...

  • Le 12 décembre 2016 à 03:01, par saux elise En réponse à : Les éditions L’HARMATTAN soufflent un vent mauvais !

    L’harmattan ne publie pas que des ouvrages Africains. Tous les auteurs sont à la même enseigne ! le contrat est clair et le même pour tout le monde , je ne vois pas le rapport avec "le colonialisme" cette maison d’edition est moins selective , mais on gagne rien,vous n’êtes pas obligé de vous adresser aux"buveurs de sang africains" ?les blancs signent le même contrat que vous !

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