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Réformes constitutionnelles au Burkina : Il nous faut une constituante après la présidentielle

Publié le mercredi 15 avril 2015 à 17h25min

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Réformes constitutionnelles au Burkina : Il nous faut une constituante après la présidentielle

Quelles missions avaient été confiées à la Transition par les forces vives de la Nation après la signature de la Charte ? Bien peu de personnes s’en rappellent ou certains ne veulent plus le savoir.

Pourtant, après d’âpres discussions, les forces vives avaient fixé à un an de façon consensuelle, la durée de la Transition pour pouvoir entreprendre des réformes constitutionnelles et organiser les élections. Aujourd’hui, on semble oublier « les chères réformes constitutionnelles » pour se concentrer sur l’organisation des élections. Et pour y arriver, des réaménagements ont été apportés au Code électoral et à la Constitution, tel du goudron pour boucher des nids de poule sur une route. C’est loin des aspirations profondes de ceux qui se battaient pour une démocratie véritable. Il est vrai que de façon objective, les autorités de la Transition ont pendant des mois, géré des contestations qui ont ralenti le rythme de leur mission. Mais personne ne devrait oublier que la crise politique que vient de traverser notre pays et qui a culminé avec l’insurrection populaire, est d’abord institutionnelle. En effet, pendant 27 ans, l’on faisait les réformes constitutionnelles en pensant à un seul homme, Blaise Compaoré, jusqu’à ce que les choses coincent avec son désir de rester au pouvoir après 2015 et d’instaurer une monarchie malgré la forte opposition d’une bonne partie des citoyens.

Et donc aujourd’hui, après le départ de ce dernier, la priorité devait être d’établir un nouveau contrat social. C’est l’occasion où jamais, dirons-nous, une belle opportunité à saisir absolument. Débarrassé des probables intérêts d’un parti au pouvoir, le processus de révision de la Constitution, pendant la période de la Transition, aurait été marqué par la poursuite de l’intérêt général sur la base des conséquences des turpitudes de l’ancien régime. En plus, il y a aujourd’hui une certaine unanimité sur les réformes à mener, notamment le rééquilibrage des différents pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire), la sacralisation de l’article 37, le mode de scrutin, les droits individuels et collectifs, etc.

Que faire aujourd’hui maintenant que le temps ne permet plus d’adopter une nouvelle Constitution avant les élections d’octobre prochain et de passer à la Ve République ? Pour nous, il faut aller à une constituante juste après cette échéance mais il faut prendre des garde-fous. D’abord, il est important que le consensus sur les réformes (à l’issue des travaux de la commission de la réconciliation nationale et des réformes) ne soit pas remis en cause, notamment par le parti qui sera porté au pouvoir. Et pour cela, il n’est pas exagéré d’exiger de la classe politique burkinabè et de la société civile de s’engager à respecter le corpus des réformes. C’est une condition importante pour crédibiliser le processus d’adoption de la nouvelle Constitution. En tous les cas, après une longue crise politique due à la révision de l’article 37, les Burkinabè doivent passer maintenant à autre chose, à savoir, le développement de leur pays, qui a été si souvent relégué au second plan.

Belko Kaboré

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Vos commentaires

  • Le 15 avril 2015 à 17:35, par DAMOCLES En réponse à : Réformes constitutionnelles au Burkina : Il nous faut une constituante après la présidentielle

    Mon cher ce n’est pas nécessaire. Ce sont les Hommes qui font et qui doivent respecter les textes. Commençons d’abord par respecter ce que nous avons sous la main. Ce sera déjà cela de gagner. Tout le reste n’est que logorrhées

  • Le 15 avril 2015 à 19:46, par LE CONVAINCU En réponse à : Réformes constitutionnelles au Burkina : Il nous faut une constituante après la présidentielle

    Dans tous les cas Mr Belko, nous observons les partis politiques. Celui qui dans sa campagne politique ne parle pas des différentes reformes souhaitées par le peuple, aura ces yeux pour pleurer. C’est très capitale de nos jours que les partis démontrent leurs farouches besoins à faire des reformes profondes.

  • Le 15 avril 2015 à 21:41, par bintou En réponse à : Réformes constitutionnelles au Burkina : Il nous faut une constituante après la présidentielle

    il faut baliser notre démocratie avec la transition . les nouveaux élus seront obligés de nous respecter ; autrement dit ils tailleront sur mesure la nouvelle constitution et on retombera dans
    une dictature sans nom.

  • Le 16 avril 2015 à 09:21, par Sidpawalemdé Sebgo En réponse à : Réformes constitutionnelles au Burkina : Il nous faut une constituante après la présidentielle

    Oui, il est dommage d’aller aux élections avec cette même constitution ou l’article 37 est toujours modifiable, qui prévoit toujours le sénat et qui donne trop de pouvoir au président.
    L’idéal aurait été de la changer avant les élections.

    Mais à l’impossible nul n’est tenu, il faut donc prévoir ce changement après les élections. Mais dans ce cas, comment être sûr que ceux qui vont venir vont continuer les réformes ? Eh bien d’abord, s’assurer que ce ne sont pas les mêmes qui ont été chassés, qui avaient tout taillé à leur mesure et à celle de "l’homme fort", qui reviennent au pouvoir !

  • Le 16 avril 2015 à 13:53, par kere En réponse à : Réformes constitutionnelles au Burkina : Il nous faut une constituante après la présidentielle

    ce que ns attendons, la transition doit augmenter le salaires des travailleurs état et Prive, diminuer les taxes aux commerçants organiser les élections et partir ; le reste le Président qui sera élu va se débrouiller (comme en guinée chez les dadis camara) comme ils sont affamer du pouvoir ils verront que c’est pas facile merci.

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