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Transition et post transition : Le Burkina Faso dans l’œil du cyclone ?

Publié le lundi 30 mars 2015 à 18h22min

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Transition et post transition :  Le Burkina Faso dans l’œil du cyclone ?

L’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 a vu le Burkina Faso basculer dans une nouvelle ère dans sa quête du mieux-être des populations. Si la transition politico-sociale dans laquelle le pays est inscrit suscite beaucoup d’espoir, il n’en demeure pas moins que la peur de retomber dans les travers qui ont présidé à l’avènement de cette insurrection subsiste.

En effet, de l’issue surprenante de la lutte contre la révision de l’article 37 de la constitution à la mise en place des organes de la transition en passant par la signature de la charte qui doit régir la transition, l’on a pu noter des satisfactions et des insuffisances. Si les satisfactions sont à préserver, il y a lieu d’ouvrir l’œil, surtout le bon, sur les insuffisances qui peuvent nous conduire dans l’impasse au terme de la Transition.

Comparaison n’est pas raison mais dans la vague de crises ou de révolutions populaires qui a marqué la vie sociopolitique des pays du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne, il y a lieu de se poser les bonnes questions en tirant des enseignements de l’évolution de ces différents pays. Les cas les plus proches sont la Côté d’Ivoire et le Mali. Si les circonstances des crises ne sont pas forcément identiques, la situation de crise a conduit le Mali à une période de transition qui a abouti sur des élections. C’est presque le même scénario qui semble en cours au Burkina Faso vu que le principal objectif de la transition reste l’organisation d’élections libres et transparentes.

Peut-on se contenter de cette ligne directrice alors que les aspirations de réformes de la société burkinabè sont énormes ? N’y a-t-il pas un réel risque de vouloir confier la satisfaction de cette aspiration à des autorités issues du suffrage universel ? En effet, il y a un risque certain de voir les espoirs et les aspirations déçus avec des reformes taillées sur mesures.

Face à ces préoccupations, notre intention est d’inviter l’ensemble des forces vives de la nation à se ressaisir et entreprendre une initiative commune en vue de l’élaboration d’une seconde charte pour encadrer la nouvelle gouvernance qui présidera aux destinées de la nation au terme de la Transition.
Cette proposition est fondée sur les constats suivants :
-  la charte de la transition a permis de remettre le pays dans un ordre de marche après que les institutions de l’Etat aient été durement ébranlées ;
-  la révision de la constitution qui a été à l’origine de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 semble oublier par la transition ;
-  bien qu’une commission de réconciliation nationale et des reformes soit mise en place pour formuler des propositions devant refonder l’action de l’Etat, il y a nécessité que des gages soient prises pour veiller à la mise en œuvre des différentes propositions à venir ;
-  le risque de voir les nouvelles autorités mettre de côté les conclusions de la CRNR ne sont pas négligeables.

Ne dit-on pas qu’il faut savoir faire des crises des opportunités. L’opportunité est belle pour redessiner les bases d’un Burkina nouveau qui répond aux aspirations du peuple. Une seconde charte permettra :
-  aux partis politiques, d’articuler leur projet de société avec les aspirations réelles des populations. Leur engagement à respecter les orientations de la charte ou pacte national permettra d’envisager un réel suivi de l’action des nouvelles autorités ;
-  aux organisations de la société civile, de jouer un rôle de veille et de contre-pouvoir afin que les engagements vis-à-vis du respect des différentes orientations de cette seconde charte soient respectés.

Les conclusions des travaux de la CRNR pourront enrichir cette charte qui servira de feuille de route pour l’émergence d’un Burkina nouveau. Il faut réellement prendre les dispositions pour que « plus rien ne soit réellement comme de par le passé ».

Le Club Initiatives Citoyennes
cicburkina@gmail.com

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Vos commentaires

  • Le 31 mars 2015 à 15:51, par issouf compaore En réponse à : Transition et post transition : Le Burkina Faso dans l’œil du cyclone ?

    meme si je suis né a l’etrangé, jai gardé ma nationalitée. avec tout ce qu’on a vu dans les autres pays, la c.n.t doit comprendre quil a beaucoup a faire. les ellections. resté neutre. nb : notre pays retrouvera sa place..............

  • Le 31 mars 2015 à 18:20, par Moi Le Patriote Parfait En réponse à : Transition et post transition : Le Burkina Faso dans l’œil du cyclone ?

    Vrai de vrai je suis d’accord avec vous. Pour une bonne réussite de la transition, la charte devrait explicitement prévoir un code de conduite propre à l’inclusion, dont l’application serait garante d’une transition apaisée, empreinte de tolérance, de culture de la cohésion nationale. En effet, pendant que l’inclusion suscite d’une part, le sens du pardon et l’acceptation de l’autre, elle devrait entrainer d’autre part, l’introspection et une prise de conscience des causes de l’insurrection doublée d’un repentir sincère et d’une retenue vis-à-vis d’actes pouvant remettre en cause la bonne marche de la transition.

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