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Autonomisation économique des femmes au Burkina Faso : Les actions du Gouvernement pour booster l’entreprenariat féminin

Publié le mardi 24 mars 2015 à 21h20min

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Autonomisation économique des femmes au Burkina Faso : Les actions du Gouvernement pour booster l’entreprenariat féminin

Le secteur de l’entreprenariat féminin peine à prendre son envol dans notre pays. Les femmes luttent davantage pour rompre avec leur rôle d’antan qui était celui de la bonne ménagère. Des efforts sont consentis par le Gouvernement et ses partenaires pour permettre à l’entreprenariat féminin de sortir de cette léthargie afin d’occuper une meilleure place dans l’économie burkinabé et de jouer pleinement son rôle.

Le Conseil des ministres du mercredi 16 mars 2015 a adopté un décret portant exécution d’un Programme socioéconomique d’urgence de la transition (PSUT). L’objectif de ce programme d’urgence est de contribuer au bien-être général des populations par la création des richesses au niveau des couches vulnérables. Les jeunes et les femmes constituent une cible importante de ce programme avec la création en vue de dix mille (10 000) unités économiques à leur profit, qui généreront près de trente mille (30 000) emplois. Ce geste du Gouvernement burkinabé vient renforcer la liste des actions menées pour la promotion de l’entreprenariat féminin, qui est devenu un créneau porteur de lutte contre la pauvreté et pour le développement socioéconomique de notre pays.

En effet, les femmes se battent dans les domaines tels que le commerce, la transformation, la restauration, l’éducation, la santé, les bâtiments et travaux publics. Le pourcentage de création d’entreprises par les femmes est passé à 17,11% en 2010 contre 16,91% en 2009 selon le rapport 2010 du Centre de formalités des entreprises (CEFORE). Ainsi, en 2010, sur 3460 créations d’entreprises enregistrées au (CEFORE), 592 entreprises ont été crées par des femmes.
Cependant, en dépit des progrès enregistrés, le taux de femmes entrepreneures reste faible au regard du potentiel de création d’entreprises par les femmes. En effet, plusieurs facteurs limitent leurs actions en matière d’entreprenariat. Il s’agit entre autres de l’analphabétisme, du faible accès à la terre et à la formation professionnelle, du manque d’information sur les sources de financement, des difficultés d’accès aux institutions financières, des pesanteurs socioculturelles, etc.

Le renforcement des mesures existantes

Pour pallier ces difficultés et contribuer à l’émergence d’un entreprenariat féminin dynamique, un certain nombre de mesures et d’actions a été pris par l’Etat et le secteur privé pour un renforcement du pouvoir des femmes à travers des actions diverses. On peut citer à cet effet, la création d’une Direction générale de l’entreprenariat féminin (DGPEF) au sein du Ministère de la Promotion de la femme et du genre (MPFG), la construction d’infrastructures socio-économiques telles que les maisons de la femme, la création et le renforcement du Fonds d’appui aux activités génératrices de revenus des femmes (FAARF), la création du Projet d’appui aux activités génératrices de revenus des femmes agricultrices (FAAGRA), le développement de fonds nationaux (FAIJ, FASI, FAPE) qui intègrent le financement des activités des jeunes femmes entrepreneures, l’action du Réseau des Caisses populaires du Burkina Faso (RCPB), les guichets de micro finances des banques commerciales (ECOBANK, BCB, etc.).

Parmi les projets et programmes d’appui à l’autonomisation économique des femmes qui ont été mis en place par l’Etat et ses partenaires, il y a le Programme de renforcement de la mécanisation agricole (PRMA) qui a pour objectif d’accompagner les producteurs et les productrices en les dotant de 20 000 charrues pendant 5 ans à travers l’opération 100 000 charrues. Ce programme vise à intensifier la production agricole au Burkina Faso, en vue d’assurer aux populations la sécurité alimentaire par une amélioration des techniques agricoles.

Lancée le 03 juin 2011 à Tanghin Dassouri, l’opération est au terme de sa quatrième année d’exécution et a permis de placer 82 000 unités agricoles.
Par ailleurs, l’Etat œuvre à l’acquisition de technologies au profit des groupements et organisations féminines à travers la composante 4 du Programme spécial de création d’emplois pour les jeunes et les femmes (PSCE/JF). Cette composante, intitulée « Autonomisation économique des femmes » a pour objectif de stimuler la création rapide d’emplois pour les jeunes et les femmes et permettre une autonomisation économique effective des femmes.
L’exécution de cette composante a permis d’atteindre des résultats tangibles. En 2014, 16 890 technologies ont été acquises au profit de 2300 associations et groupements féminins.
Il convient de souligner que ce programme d’autonomisation économique des femmes sera renforcé par le Programme socioéconomique d’urgence de la transition (PSUT) adopté par le Gouvernement de la transition en Conseil des ministres du mercredi 16 mars 2015.

6 milliards de francs CFA pour booster l’entreprenariat féminin en 2015

La mise en place d’un Guichet spécial d’appui à l’entreprenariat Féminin est le résultat d’un plaidoyer des femmes elles-mêmes lors du Forum national des femmes de 2012 et celui de 2014 tenu à Banfora le 06 mars 2014. A hauteur de 5 milliards initialement, les autorités de la transition ont décidé de l’augmentation de ce fonds qui est passé à 6 milliards de francs CFA. Elles ont également décidé que la sélection des bénéficiaires de ce fonds se fasse dans la transparence, l’objectivité et la rigueur. Dès le mois d’avril 2015, toujours selon les instructions du Gouvernement de transition, ce fonds d’appui à l’entreprenariat féminin devra connaître un début de mise en œuvre effective.
En plus de ce guichet dédié spécifiquement aux femmes, un second guichet d’appui au secteur informel auquel les femmes sont éligibles a été ouvert. Ces deux fonds sont logés au Fonds burkinabé de développement économique et social (FBDES). Le lancement officiel de ces deux guichets a eu lieu le 05 mai 2014 au CENASA et la Direction générale de l’entreprenariat féminin au sein du MPFG a été désignée pour mettre en œuvre les activités entrant dans le cadre du Guichet d’appui à l’entreprenariat féminin.

Le dépouillement des dossiers des treize (13) régions du Burkina montre qu’au total 25 970 demandes de prêts individuels et de groupes ont été déposées au niveau des Directions régionales du MPFG. Le besoin total de financement exprimé par les femmes est de 131 473 286 366 de francs CFA soit 26,295 fois supérieur au montant alloué au Guichet spécial.Cette forte demande traduit le réel besoin des femmes en matière de financement de leurs activités économiques.
L’opérationnalisation de ce Guichet spécial est un challenge pour tous les acteurs de la promotion de la femme. Elle sera une réponse à l’épineuse question de l’accès des femmes aux sources de financement.

Grâce à une synergie d’actions des différents acteurs, l’autonomisation économique des femmes sera une réalité dans notre pays.

Ministère de la Promotion de la femme et du genre

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