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Lettre ouverte au Ministre de la Fonction publique : Le mode de recrutement de la fonction publique en question

Publié le mardi 24 mars 2015 à 19h00min

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Lettre ouverte au Ministre de la Fonction publique : Le mode de recrutement de la fonction publique en question

M. le Ministre de la Fonction publique ,

Il nous plait, dans cette période où le mot "reforme" semble le mieux partagé, d’aborder une question importante pour l’étudiant burkinabè. Il s’agit de la non prise en compte de certaines formations universitaires dans le système de recrutement de la fonction publique.

L’université de Ouagadougou forme des compétences dans diverses disciplines dont le pays a besoin pour son développement. Cependant, parmi ces compétences, seules quelques-unes sont immédiatement retenues par l’Etat au terme de la formation. Nous citons le cas du corps médical à l’image des médecins et pharmaciens que nous connaissons le mieux. Les autres compétences sont amenées, à défaut de perspective à court-terme, à tenter les concours afin de décrocher un poste dans la fonction publique. C’est ainsi que certains étudiants passent trois ou quatre années à apprendre une discipline, pour ensuite exceller dans un autre domaine qu’ils n’apprécient pas pour autant, et ce après deux ou trois tentatives aux concours. Il est vrai que l’Etat se rattrape avec les recrutements sur mesures nouvelles à travers des appels à candidature, mais cela ne profite qu’à une petite portion.

Loin de nous l’intention de saper les efforts de votre ministère, mais force est de constater que pour des titulaires de certains diplômes, le concours direct vient prolonger "inutilement" la formation de base. Un exemple patent est la situation des titulaires de maîtrise en Communication et Journalisme. L’université de Ouagadougou forme environ 35 communicateurs chaque année. A préciser que pour accéder à cette formation, il faut être admis à un test écrit et oral organisé par le département en question. Indépendamment de ces ressources, l’Etat burkinabè lance chaque année le concours de Conseillers en Techniques de l’Information et de la Communication sans prévoir de mesures particulières pour ces derniers. Le communicateur désireux d’intégrer la Fonction publique est ainsi contraint à postuler au concours au même titre que tous les autres, à passer encore trois années à apprendre des concepts qu’il maîtrise pour la plupart.

Bien que la communication soit un domaine transversal à l’opposé par exemple de la magistrature, convenons qu’il est légitime que ceux qui ont déjà un diplôme dans le domaine bénéficient d’un certain avantage. Cela profitera d’ailleurs, non seulement à l’Etat qui pourra exploiter dans un bref délai les ressources humaines déjà existantes, mais aussi le diplômé qui pourra exceller dans la discipline de sa vocation sans perdre des années à préparer le même concours.

Notre espoir est qu’il y ait plus de corrélation entre les disciplines enseignées à l’Université et les postes recherchés par l’administration lors des recrutements afin qu’à la fin de son cycle, l’étudiant n’ait pas encore à repartir à "l’école de préparation aux concours" avant de pouvoir exercer une fonction dans l’administration publique. Le mode d’administration des épreuves et la durée de la formation pourrait changer dans ces cas spécifiques. Nous sommes conscients que cela n’est pas applicable à tous les concours, mais dans la mesure du possible, ce serait plus rentable pour l’Etat burkinabè et moins rude pour le chercheur d’emploi.

Nous ne doutons pas que vous serez sensible à notre interpellation et que vous prendrez des mesures susceptibles de faciliter l’accès à la fonction publique aux étudiants titulaires d’un diplôme du 1er cycle universitaire.
Cordialement.

Une étudiante burkinabè

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Vos commentaires

  • Le 24 mars 2015 à 19:22, par l’homme du golfe En réponse à : Lettre ouverte au Ministre de la Fonction publique : Le mode de recrutement de la fonction publique en question

    cette lettre n’est pas ouverte. il fallait signer par ton nom.

  • Le 24 mars 2015 à 19:35, par Sounfara En réponse à : Lettre ouverte au Ministre de la Fonction publique : Le mode de recrutement de la fonction publique en question

    Le Ministre de la fonction publique devrait également se pencher sur la situation de tout ces agents publics, jusque là, sans plans de carrière !

  • Le 24 mars 2015 à 19:52, par LY En réponse à : Lettre ouverte au Ministre de la Fonction publique : Le mode de recrutement de la fonction publique en question

    La corrélation entre les disciplines enseignées et les besoins de l’Etat est une évidence même pour tout Etat soucieux de son développement. Cela est du ressort de la planification. Malheureusement, ce travail préalable n’est pas effectué ou est mal effectué par nos Etats qui n’ont pas de boussole. Certains états ont mis l’accent sur les NTIC et exportent même leur compétence à travers le monde. Il faut une volonté politique pour planifier les besoins (fonction publique comme privée) de la nation en cadres (de tout niveau) avec une projection sur plusieurs années (cout, moyen et long terme). Si on navigue à vue, il n’est pas étonnant de se trouver avec des chômeurs dans certaines professions alors qu’il y a manque ailleurs.

  • Le 24 mars 2015 à 22:15, par Dieudonné En réponse à : Lettre ouverte au Ministre de la Fonction publique : Le mode de recrutement de la fonction publique en question

    Belle initiative cher etudiant. ce sont des actes aussi simples mais parlant qui font souvent evoluer les choses. Je pense, pendant qu’on y est, qu’il faut les etats generaux de l’organisation des concours et le recrutement des competences pour l’etat, ses collectivités et ces etablissemnts publics. sinon cette histoire de psycho-technique et les questions comme quel est le nom du chien de Barak Obama ? dans les concours la..... ca nous conduit a rien. Vraiment !
    en plus de la medicine et la pharmacie, je pense qu’a l’ufr svt, en SEA(pour les physiciens et mathematiciens qui desirent enseigner dans les colleges et Lycées) en LAC/SH( reformer l’enseignement des langues pour que des le 1er diplome universitaire, l’etudiant puisse enseigner dans les lycees et college sans encore attendre un concour direct-on besoin leur appeler pour dees concours d’integration apres deux ans de service ; pareille pour les etudiants en philosophie), si on part du coté de Bobo, je sais qu’il existe des formations comme l’agro, l’IDR, SEA. de meme qu’a koudougou pour les historiens...etc. c’est c’est une piste a exploiter et cela reduirait les frais d’organisation des concours directs et le coup de la nouvelle formation(qui n’est pas nouvelle en realité parce que les etudiants sont deja outillés dans la theorie universitaire). Bravo etudiants. ca vaut mieux que d’aller en greve.

    Unité dans la diversité, c’est le Faso qui gagne !

  • Le 25 mars 2015 à 00:08, par kaborek En réponse à : Lettre ouverte au Ministre de la Fonction publique : Le mode de recrutement de la fonction publique en question

    La theorie differe de la pratique.plus de 4 mois apres sa nomination, pas de signal fort.on aime critiquer mais difficile d’apporter des solutions.

  • Le 25 mars 2015 à 04:08 En réponse à : Lettre ouverte au Ministre de la Fonction publique : Le mode de recrutement de la fonction publique en question

    Vous pouvez avoir raison car il se peut qu’ il y ait doublon dans cette formation a l’ UO et au CFPI. Je ne suis meme pas sur car la formation universitaire peut ne pas etre la meme chose que la formation dans une ecole de formation professionnelle. Et pourquoi les professeurs ne demandraient pas a aller directement en classe une fois la maitrise ou la licence entre leurs mains ? l est vrai que vous me direz qu’ ils n’ ont pas encore la formation pedagogique. Je vous retourne aussi dans ce cas, que les journalistes sortis de l’ Universite n’ ont pas la main non plus.
    De toutes les facons, c’ est une question de justice et d’ equite dans la selection. Donc, si vous etes bons, vous devriez pouvoir reussir au concours s’ il n’ y a pas de "bons de Baillonne". Demandez a Melegue comment il a rejoint la diplomatie. Il avait au depart un doctorat en histoire et quand il a voulu rejoindre le ministee des affaires etrangeres, il a du etre renvoye en France encore pour une annee. Il n’ allait pas aux cours, parce que ce qu’ ils apprenaient dans ces cours, c’ etait du n’ importe quoi par rapport a ce qu’ il avait deja appris. Il s’ ennuyait mais etait toujours le major de cette promotion. Souffrez donc si vous voulez etre fonctionnaire. C’est les textes. Si vous ne voulez pas, allez dans le prive.

  • Le 25 mars 2015 à 05:10, par fifi En réponse à : Lettre ouverte au Ministre de la Fonction publique : Le mode de recrutement de la fonction publique en question

    Je pense qu’il faut que les étudiants arrêtent de penser à se faire recruter par l’état qui ne peut d’ailleurs employer qu’une poignée de diplômés. Pensez plutôt aux privés mais surtout à créer des emplois.

  • Le 25 mars 2015 à 07:27 En réponse à : Lettre ouverte au Ministre de la Fonction publique : Le mode de recrutement de la fonction publique en question

    Si on étudie simplement pour le plaisir d’étudier et sans orientation à la base, c’est ce qui nous arrive. Notre vision des études supérieures doit changer et s’adapter à nos réalités. Cette situation est propre aux pays en voie de développement et paticulièrement africains. Les besoins de nos pays en cadres au début des indépendances a justifié que nos États s’engagent à prendre en charge intégralement l’ensigenement supérieur, ce qui n’est malheureusement pas le cas de nos jours. Quel est le niveau du marché de l’emploi aujourd’hui dans nos pays pour justifier qu’on se retrouve avec des centaines de milliers d’étudiants ? En quoi l’enseignement supérieur de nos jours est-il un besoin public ? Quel État pourra-t-il continuer à nourrir des milliers d’étudiants ? Il nous faut regarder en face la réalité et commencer à communiquer avec les populations sur la question des études universitaires. C’est une question politiquement sensiblement qu’il faudrait tôt ou tard aborder avec courage.

  • Le 25 mars 2015 à 08:14, par BILI-BILI En réponse à : Lettre ouverte au Ministre de la Fonction publique : Le mode de recrutement de la fonction publique en question

    Cher ami étudiant, si tu es malin, il faut commencer à te chercher à temps , crée ta propre boîte ou bien tu vise le privé ! Faut pas compter sur cette fonction là ! Voilà petite "Loi-13" on dit à LOADA de faire adopter, il n’est même pas capable ; il es là avec Gros Gros français seulement.

  • Le 25 mars 2015 à 12:16, par wendbiiga En réponse à : Lettre ouverte au Ministre de la Fonction publique : Le mode de recrutement de la fonction publique en question

    Triste réalité. Malheureusement nous avons copié sur le système français qui forme de DEMANDEURS d’emplois et non des CREATEURS d’emplois. La majorité des étudiants pensent un jour s’assoir dans des bureaux climatisés, même s’ils sont désoeuvrer, que de gagner leur pain dans de petites activités. Donc au lieu de monter de petits projets et s’arracher des financements de part et d’autre, ils prefèrent passer leur temps libre à feuilleter des magasines de psychotechnique ou de culture générale. D’autres diront qu’ils n’ont pas le moyems pour entreprendre. De toute façon, aucune banque ne donne de prèts sans garantis et il y a même des particuliers qui financent des projets, pourvu qu’ils soient rentables.

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