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Manifestations sur les sites miniers : gouvernement et populations accordent les violons

Publié le vendredi 13 mars 2015 à 23h17min

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Manifestations sur les sites miniers : gouvernement et populations accordent les violons

Face à la traite des manifestations violentes observées ces derniers temps sur les sites miniers, le gouvernement a décidé de multiplier les initiatives en allant à la rencontre des acteurs, notamment des populations abritant les sites miniers. Ainsi, une mission conjointe du ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité et celui des mines et de l’Energie a pris d’assaut, du 11 au 15 mars, les régions du Centre-nord, du Sahel et du Nord. L’objectif est, d’une part de sensibiliser et d’informer les populations sur la nécessité de travailler à préserver la quiétude sur les sites et, d’autre part, rassurer les investisseurs engagés dans ces projets au bénéfice de tout le monde.

Depuis l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre dernier, la recrudescence des manifestations sur les sites miniers ne se conte plus ; elle se vit. Ces manifestations qui se caractérisent par leurs violences (saccage et incendies d’équipements) constituent non seulement une perte au plan socio-économique mais également une menace pour la cohésion et la sécurité nationale. Et ce, d’autant plus qu’à la rareté des ressources à laquelle il est confronté, le Burkina doit également, eu égard à l’environnement sous régional marqué ces derniers temps par la menace d’insécurité générale, canaliser ses énergies pour parer à toute éventualité. Ce sont, entre autres raisons, qui ont motivé le gouvernement à sillonner les sites miniers des régions du centre-nord, du sahel et du nord pour informer, communiquer et sensibiliser les populations. Il s’agit également, à travers cette initiative, de rassurer les investisseurs sur l’engagement de l’Etat à offrir un environnement de travail sécurisé pour le bien de tous.
C’est le site de Tarpako, dans la commune de Bouroum, province du Namentenga dans la région du Centre-nord qui a marqué le début de ce périple qui doit également sillonner les mines de Tambao, Essakane et Inata dans le Sahel puis True Gold à Namissigma dans le Nord.

Eviter d’ouvrir la voie à l’irrémédiable !

A cette première destination dans l’après-midi de mercredi, 11 mars, l’équipe, conduite par le conseiller technique du ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Naba Ouédraogo et qui est composée du directeur des mines, du directeur général de l’ONASSIM (Office national de sécurisation des sites miniers), des représentants des forces de sécurité auxquels s’ajoutent les autorités locales de chaque zone concernée, a échangé avec une population massivement sortie. Toute chose qui a permis à celle-ci d’étaler ses préoccupations et à la délégation d’expliquer la « minutie » qui entoure l’octroi des autorisations aux sociétés. Toutes ces dispositions prises par l’Etat visent aussi, selon la délégation, à préserver les intérêts des populations directement concernées. Le conseiller technique a relevé que le Burkina perçoit d’importantes taxes de ces sociétés minières pour les injecter dans les secteurs de développement au profit de toute la nation. Annonçant en outre que le code minier est en relecture pour permettre à l’Etat et aux populations abritant les sites miniers de mieux profiter encore de ces ressources. En retour, souligne-t-il, l’Etat aussi à des engagements à honorer vis-à-vis de ces sociétés, parmi lesquels, la sécurité. Aucun investisseur ne voudrait investir dans un pays où règne l’anarchie, source d’insécurité.
C’est pourquoi, et face à la situation observée ces derniers temps sur les sites miniers, le gouvernement a-t-il estimé qu’il faut informer, communiquer et sensibiliser les populations. Pour M. Ouédraogo et sa suite, nombreux sont ceux-là qui posent les actes de vandalisme par ignorance, certains, par mauvaise foi.

Pour l’intérêt général, le gouvernement sonne la fin de la récréation

« C’est pourquoi, sommes-nous en train d’informer et de sensibiliser pour que ceux qui ne comprennent pas, comprennent. Par contre, ceux qui vont décider d’aller contre les règles établies, auront à faire à la fermeté de l’Etat pour le bonheur de tous », a expliqué M. Ouédraogo, souhaitant que tous puissent regarder dans une même direction pour éviter de contraindre l’Etat à user de la force pour rappeler les contrevenants à l’ordre. « On ne peut pas construire pendant qu’une partie est en train de détruire. Dans les saccages et incendies, personne n’y gagne ; ni le gouvernement, ni les investisseurs, encore moins, les populations elles-mêmes. Nous n’avons pas de pétrole, de café, de cacao, de forêt. Mais, Dieu nous a donnés l’or. Il faut qu’on respecte ce que Dieu nous donnés. Convenez avec moi que, ce n’est pas en cassant et en brûlant que nous allons construire notre pays. Si on gâte, tout le monde perd », a ausculté M. Ouédraogo, déclarant que cette fermeté ne signifie pas une interdiction de manifester mais suggère plutôt de se conformer aux règles dans les revendications.

Même en famille, illustre M. Ouédraogo, il y a des problèmes entre membres, mais, ce n’est pas pour autant qu’on met le feu à la cour familiale. Passée la phase d’explication et de sensibilisation, l’Etat prendra sa responsabilité pour le bien de tout le peuple. « L’Etat ne va plus accepter les casses et incendies, parce qu’on ne peut pas faire comme s’il n’y a pas d’autorités, de règles. La fermeté de l’Etat ne remet pas en cause la liberté de manifester mais, c’est de respecter les règles. Il faut éviter l’anarchie », a insisté le conseiller technique, Naba Ouédraogo. Encourageant les parties à instaurer, entretenir et à privilégier le dialogue entre la société minière et les populations. Pour lui, à force de dialoguer, on étouffe les difficultés susceptibles de devenir de grands problèmes.
Même dynamique à Tambao dans la commune de Markoye. Sur ce site, la délégation s’est entretenue avec les populations et les responsables de la mine, PAN AFRICAN Tambao (le manganèse) avant de mettre le cap dans l’après-midi, jeudi, sur Essakane SA.

Dans la matinée de vendredi, 13 mars, la délégation s’entretient avec les populations de la mine de Inata à Tongomayel (toujours dans le sahel) avant de terminer par la région du nord avec la mine True Gold qui a été victime d’incendie de ses équipements en janvier dernier.
Nous reviendrons sur le compte rendu complet de cette campagne d’information, de communication et de sensibilisation des populations abritant les sites miniers.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 mars 2015 à 11:30 En réponse à : Manifestations sur les sites miniers : gouvernement et populations accordent les violons

    Félicitations au gouvernement pour cette démarche et ce message bien structuré, logique et limpide. Il faut mater les têtues sérieusement

  • Le 13 mars 2015 à 12:08, par YIRMOAGA En réponse à : Manifestations sur les sites miniers : gouvernement et populations accordent les violons

    Situation opaque entre l’état et les exploitants étrangers, tout en ignorant le droit des travailleurs, et les résidents locaux. Les intermédiaires s’accaparent et la frustration devient grandissante .

  • Le 13 mars 2015 à 15:21, par Tinio1 En réponse à : Manifestations sur les sites miniers : gouvernement et populations accordent les violons

    L’autorité de l’Etat ne va pas sans sa crédibilité. Il faut faire une communication gagnant-gagnant car la population n’est pas dupe. Dieu nous a donné l’or. D’accord. Et après, cet or profite-t-il réellement à la population ? Si quelqu’un s’insurge quelque chose, loin d’être par pure ignorance, c’est plutôt parce qu’il ne perçoit pas ce qu’il gagne. Mieux vaut expliquer les avantages aux populations au lieu de menacer. On a trop entendu parler de ça. Les gens ont même dit qu’ils ont les armes mais ils se sont ramollis. Mr Ouédraogo, en démocratie, la contestation est signe de vie et de citoyenneté. Les actes de vandalismes ne sont pas à cautionner, certes. Mais la vérité qu’il faut relever est que ces actes surviennent après plusieurs avertissements. C’est vous qui ne répondez pas à temps.

  • Le 13 mars 2015 à 15:35, par espoir 9° En réponse à : Manifestations sur les sites miniers : gouvernement et populations accordent les violons

    Qu’ils nous disent ce que l’or a apporté de plus au Burkina Faso, si ce n’est que multiplier les risques de fissure sociale. Qu’il soit artisanal ou industriel aucun pays ne s’est véritablement développé à partir de son or. Surtout pas au Burkina Faso où 99% des recettes issues de l’or disparaissent dans les méandres de nos autorités et les colonisateurs de notre richesse nationale. après la colonisation politique, c’est maintenant la colonisation économique.
    On dit que ça permet de construire des écoles, des centres de santé, si notre état ne peut pas construire les écoles pour sa population et il faut quelqu’un vienne d’ailleurs pour leur soutirer tout ce qu’elle de valeur pour avant de leur jeter des taudis, qu’il démissionne. L’or détruit tout, valeurs culturelles, religieuses, sociales, et amène la dépravation, la prostitution, multiplie les drogués et ne peut même résoudre un seul problème de développement. Faites attention, sinon l’Etat va regretter d’avoir permis de spolier sa propre population.

  • Le 13 mars 2015 à 15:46, par le véridique En réponse à : Manifestations sur les sites miniers : gouvernement et populations accordent les violons

    Monsieur le journaliste, Taparko est dans la commune de Yalgo s’il vous plait. Renseigner vous bien avant de rédiger. Vous êtes aller à Bouroum où il y a un site qui est aussi exploiter par la mine de Taparko ; mais de là dire dans votre écrit "C’est le site de Tarpako, dans la commune de Bouroum, province du Namentenga dans la région du Centre-nord qui a marqué le début de ce périple", il faut revoir.

  • Le 13 mars 2015 à 15:50, par le véridique En réponse à : Manifestations sur les sites miniers : gouvernement et populations accordent les violons

    Le problème avec l’installation des mines c’est que les acteurs locaux n’ont jamais eu accès au plan de gestion environnementale et social (PGES) induit. Il faut publier ce document pour que tout le monde sache à quoi s’en tenir. Aussi les enquêtes ne sont-elles pas escamotées le plus souvent.

  • Le 13 mars 2015 à 21:53, par Biggy3615 En réponse à : Manifestations sur les sites miniers : gouvernement et populations accordent les violons

    A "Veridique" renseignez vous d’abord avant d’affirmer des choses que vous ne connaissez pas. Avant la mise en oeuvre d’un projet (minier ou autre), les rapports d’étude d’impacts environnementaux et sociaux et les PGES (plan de gestion environnementale et social) sont déposés au niveau des Mairies, Préfectures, Hauts Commissariats et Gouvernorats lors des enquêtes publiques afin que les acteurs locaux puissent prendre connaissance de leurs contenus.

  • Le 14 mars 2015 à 06:18, par soul.combat En réponse à : Manifestations sur les sites miniers : gouvernement et populations accordent les violons

    A mon humble avis, il convient de faire un diagnostique serieux de la situation dans les sites miniers et éviter les coups de com. de ce genre qui ne font que jeter de l’huile sur le feu. On a révisé presque toutes nos lois et codes pour soit disant attirer des investisseurs qui ne sont toujours pas satisfaits par pure esprit de cupidité. Des domaines de souveraineté comme la gestion des ressources humaines sont passés sous silence et peinent à trouver des solutions en cas de conflits du fait de la légendaire lourdeur administrative qui ressemble tres souvent à de la complicité. De grosses structures de lobbying sont mises en place pour étouffer les aspirations légitimes des populations nationales (travailleurs et riverains minier), afin de donner une opportunité d’affaires qui ne profitent qu’à une minorité. Ouvrons très courageusement le debat contradictoire pour une manifestation de la vérité pour le développement réel de notre pays et evitons les faux-fuyants ou fuite en avant. Merci à tous.

  • Le 14 mars 2015 à 09:05, par Un fils de la localité En réponse à : Manifestations sur les sites miniers : gouvernement et populations accordent les violons

    A "Veridique", qd on ne connaît pas, on ne parle pas au hasard. La mine Taparko est bel et bien a Bouroum (extraction) et c’est l’usine qui se situe a Yalgo. Le problème se situe plus avec Bouroum. Donc, revises tes connaissances. Par Un fils de la localité

  • Le 14 mars 2015 à 09:06, par Un fils de la localité En réponse à : Manifestations sur les sites miniers : gouvernement et populations accordent les violons

    A "Veridique", qd on ne connaît pas, on ne parle pas au hasard. La mine Taparko est bel et bien a Bouroum (extraction) et c’est l’usine qui se situe a Yalgo. Le problème se situe plus avec Bouroum. Donc, revises tes connaissances. Par Un fils de la localité

  • Le 14 mars 2015 à 16:28 En réponse à : Manifestations sur les sites miniers : gouvernement et populations accordent les violons

    Juste pour savoir où était l’Office national de sécurisation des sites miniers au moment des casses ?

  • Le 14 mars 2015 à 17:55 En réponse à : Manifestations sur les sites miniers : gouvernement et populations accordent les violons

    .Bsr cella fait deux ans que je sui sorti avec une maitrise en geologie appliquée. jai frapper la porte de presque toute les societés miniere pour un stage. on ne nous accepte meme de deposer un dossier aupres de ladministration a force raison que tu soit retenu. apres cella on parle de retomber nationale. lor au burkina ne profite qua un clan mafieu sous couvert par le gouverement.

  • Le 14 mars 2015 à 20:21, par xx En réponse à : Manifestations sur les sites miniers : gouvernement et populations accordent les violons

    plein des compagnies en exploitation me aucune possibilité de stages de fin de cycle pour med etudiants
    c’est malheureux.

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