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24e FESPACO : le Président du Faso rend hommages aux cinéastes africains

Publié le samedi 7 mars 2015 à 00h29min

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24e FESPACO : le Président du Faso rend hommages aux cinéastes africains

Malgré les contextes national et international marqués par la transition politique, la menace de la maladie à virus Ebola et la montée de l’insécurité, le rendez-vous du cinéma africain a tenu ses promesses. Ainsi, comme à chaque édition, le couple présidentiel a, une fois de plus, célébré les professionnels du cinéma africain dans un cadre convivial. C’était dans la soirée du jeudi, 5 mars 2015, à Ouaga 2000.

C’est au bord d’une des merveilleuses terrasses du Palais présidentiel, Kosyam, que le couple Kafando, avec à ses côtés, le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida et des membres de son gouvernement, a reçu les professionnels du cinéma africain. Plusieurs personnalités politiques africaines étaient également présentes à cette soirée parmi lesquelles, on peut citer le ministre ivoirien de la culture, les représentants des ministres sénégalais et égyptiens de la culture. Cette soirée qui s’inscrit dans la pure tradition africaine, qui veut que l’on offre « l’eau de bienvenue » à ses hôtes, a également brillé en prestations d’artistes traditionnels et modernes.

L’occasion fut également belle pour les professionnels pour parler de leur domaine. Dans cette lancée, le secrétaire général de la FEPACI (Fédération panafricaine des cinéastes), Cheik Omar Sissoko, représentant les cinéastes, a tenu à rendre un hommage soutenu au peuple et aux autorités burkinabè pour non seulement la tenue effective de cette édition du FESPACO dans le contexte particulier national mais également pour l’accueil dont ont bénéficié les festivaliers. « Ce peuple, en accord avec le gouvernement, ont travaillé, malgré les difficultés que le pays connaît, à organiser ce grand festival ; à faire de Ouagadougou, la capitale du cinéma africain et à garder les salles de cinéma au Burkina. Ce peuple et son gouvernement ont travaillé à faire en sorte que nous soyons accueillis, comme ici ce soir mais aussi dans les hôtels et les salles de cinéma, suffisamment à l’aise pour que nous puissions croire un jour que le cinéma africain, le cinéma de la diaspora, vont permettre à l’Afrique de connaître ses images, de voir ses propres images, de voir les regards témoins des africains, de montrer dans les salles de cinéma, tout ce qui peut nous permettre vraiment de travailler à la renaissance africaine », a campé le réalisateur malien, Cheik Omar Sissoko . Réitérant les reconnaissances de son organisation aux autorités d’avoir organisé cette édition, malgré la situation de difficulté économique et financière du pays, eu égard à ce qui s‘est passé au Burkina en fin octobre.

Le mérite de la tenue de l’édition de 2015 !

M. Sissoko a aussi félicité le Président du Faso pour sa « capacité d’analyse » en demandant le maintien de ce film, ‘’Timbuktu’’, dont une certaine presse a, selon lui, essayé d’utiliser pour donner une mauvaise image au Burkina pays et au festival, en faisant croire que le film avait été décalé de la sélection. « En tant que secrétaire général de la FEPACI, j’avais aussitôt appelé le FESPACO qui m’a parlé de son étonnement, ne sachant pas de quoi s’agit-il ; parce que, nulle part dans les actes, il n’avait été question d’enlever quelque film que ce soit. Le président du conseil consultatif de la FEPACI, Salif Traoré, a appelé aussi le réalisateur du film qui dit ne pas savoir, puisqu’il n’a jamais été contacté et n’a jamais non plus décidé de retirer son film. Je pense que là aussi, nous devons vous remercier de nous avoir évités ce que certains cherchaient à savoir, discréditer le Burkina Faso et le FESPACO », s’est adressé M. Sissoko au Président du Faso.
Pour lui, le Burkina Faso tient une place prépondérante et le Congrès « a encore » maintenu le siège de la FEPACI au Burkina. Ce siège qui existe depuis 1985, bénéficie du soutien du gouvernement burkinabè de deux grands appartements sur l’avenue Kwamé N’Krumah. Le gouvernement du Kenya, ajoute-t-il, conscient du besoin pour l’Afrique d’avoir ses images, a accepté de doter la FEPACI d’un budget d’un million de dollars U$ pendant quatre ans.

La FEPACI vise la création d’une industrie cinématographique par région

Cheik Omar Sissoko a , dans cet élan, demandé au Président du Faso de continuer à faire le plaidoyer auprès de ses pairs afin que les fonds que les cinéastes ont demandés pour l’industrie cinématographique soient une réalité. Il a rappelé qu’au sommet des chefs d’Etat à Maputo en 2003, il avait été décidé de la création d’un Fonds africain de la production cinématographique et en 2013, le Burkina a fait un excellent plaidoyer au sommet d’Addis-Abeba qui a décidé le rappel de cette décision. Il demande de toucher à cet effet l’ancien secrétaire général de la Francophonie, Abdoul Diouf, qui a beaucoup fait pour le cinéma africain et le Président Kenyan pour avoir permis d’avoir les moyens de leurs activités. « Ce que j’envisage avec mon équipe, ce n’est pas de construire une industrie cinématographique à l’échelle d’un pays (ce n’est pas à la portée de nos moyens) mais plutôt de le faire à l’échelle régionale. Avoir une grande école de cinéma par région, une structure de post-production par région ; parce que nous ne pouvons pas continuer à aller finir nos finir nos films en Europe et en Amérique. Les faire ici, c’est créer des emplois, créer de la plus-value pour nos économies, c’est enrichir avec nos sensibilités de ces jeunes qui arrivent aujourd’hui à maîtriser le numérique afin qu’ils travaillent à l’esthétique de notre cinéma… », a-t-il annoncé, ajoutant que l’Afrique peut le faire parce que beaucoup de films de qualité présents au FESPACO ont été entièrement faits par des techniciens et infrastructures africains

Pour le ministre de la culture et du tourisme, Jean-Claude Dioma, le Burkina, dont l’exécutif vit dans un moment de transition, a particulièrement dans un contexte difficile, maintenu ce rendez-vous des professionnels du septième art alors que tout militait pour son report. Il s’agit, indique-t-il, d’un engagement sacerdotal d’offrir ce cadre de rencontre et d’échanges, vaille que vaille, aux cinéastes africains qui restent mobilisés, déterminés et continuent de se battre pour laisser à la génération présente et avenir, l’image d’une Afrique qui ne revendique plus mais tient sa parole et joue un rôle dans le concert des nations.

Au-delà du cinéma, célébrer et consolider la fraternité entre Africains !

« Il y a deux ans, vous avez sollicité le Burkina Faso, ici même, pour qu’il soit votre porte-parole auprès des autres Etats africains et plaider votre cause pour une meilleure prise en charge de votre activité professionnelle. Répondant favorablement à votre préoccupation, l’engagement vous avait été donné de faire un lobbying en votre faveur et cet engament a été honoré par le Burkina qui, lors du sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine qui s’est tenue en 2013 à Addis-Abeba a demandé à l’Union, l’accélération de dispositif de financements du cinéma et de l’audiovisuel en général et exhorté les différents chefs d’Etat à créer, chacun à son niveau, un Fonds de soutien au septième », a expliqué le ministre, Jean-Claude Dioma. A l’en croire, des efforts sont faits par plusieurs Etats à l’image du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Burkina, etc. D’autres initiatives sont en cours au Congo, Cameroun, Gabon, Mali etc.

Le ministre a en outre annoncé la création au Burkina d’une Agence de développement des industries culturelles et créatives (ADIC). Et selon lui, d’ici à la fin du premier semestre de l’année 2015, les professionnels du domaine pourraient accéder à un financement à travers ladite agence.
Il se réjouit que la 24ème édition se déroule normalement comme programmé (les films programmés se déroulent dans les salles, le MICA se déroule dans de bonnes conditions, le colloque a tenu toutes ses promesses, les différentes rencontres professionnelles sont fructueuses, les animations culturelles se tiennent avec engouement, etc.). Cela est dû aussi, note-t-il, à la qualité de la participation des festivaliers et des œuvres sélectionnées.
Le FESPACO célèbre la culture certes, mais aussi les liens qui unissent les Africains. Tout en rassurant les professionnels de la volonté du Président du Faso à mener le combat dans la limite du temps que lui réserve la transition, le ministre a souhaité que chaque festivalier reparte du FESPACO, plus ragaillardi pour le bonheur et l’avenir du cinéma africain.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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