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« Timbuktu » au FESPACO : « Je n’ai jamais été aussi ému, bouleversé et touché », Abderrahmane Sissako

Publié le vendredi 6 mars 2015 à 08h30min

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« Timbuktu » au FESPACO : « Je n’ai jamais été aussi ému, bouleversé et touché », Abderrahmane Sissako

Enfin ! Timbuktu a été vu au FESPACO. Programmé à la séance de 18h 30, dès 15h, la cour du Ciné Burkina était noire de monde. Il fallait faire des pieds et des mains pour accéder à la salle. « Cinq fois que je viens au FESPACO et je n’ai jamais vu cela », nous dira un confère sénégalais. Tickets en mains ou badges autour du coup, de nombreux cinéphiles n’ont pas pu voir le film qui a failli être retiré de la sélection officielle de la biennale du cinéma. Les réactions du réalisateur mauritanien après la projection.

Sur les motivations de la réalisation du film. « Le rôle de tout artiste dans une société est d’en être le porte-parole, d’en défendre les valeurs. Pour moi c’était important, lorsque Tombouctou a été pris en otage par des gens dont la plupart sont venus d’ailleurs, en tant que sahélien, africain, humain c’était un choc pour moi, je ne pouvais pas rester en marge de cela. J’ai voulu jouer mon rôle, celui de résister, dénoncer toute forme de barbarie qui puisse exister. Tombouctou a des valeurs humanistes très fortes depuis des siècles, c’était dommage que des gens viennent imposer une vision. Le cinéma peut faire ce travail de s’imposer, de s’opposer à la violence, à la barbarie, à la négation de l’autre. C’est une culture qu’on voulait anéantir en quelque sorte. J’ai joué mon rôle de cinéaste.

La mobilisation du public. « Ce qui est extraordinaire, c’est le public ouagalais, qui a un amour, une passion pour le cinéma, et qui l’a démontré une fois de plus en venant voir Timbuktu. C’est très fort pour moi, c’est une grande fierté. J’étais pressé qu’il y ait une vitrine. A travers le FESPACO, c’est toute l’Afrique qui regardait ce film ce soir. Ce soir, je n’ai jamais été aussi ému, bouleversé et touché. Pour moi, cette projection est une victoire en soi, c’est mon palmarès.
Timbuktu, Etalon de Yennaga à coup sûr ? « Il n’y a pas que 20 films ici, il y a plus de cent films qui sont là pour un public, pour être vu. Tous ces films ne sont pas en compétition, mais ne sont pas moins importants que ceux qui sont en compétition. Un festival, c’est de venir et s’adresser d’abord à un public, le jury fera son travail ce qui permettra de mettre en valeur un film. Quel que soit le film qui sera mis en valeur, ce sera une victoire pour l’Afrique. Cette vitrine qu’est le FESPACO, doit encore montrer à nos Etats, à nos politiques, qu’il est temps de s’intéresser verbalement à la culture.

Propos recueillis par Tiga Cheick Sawadogo
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