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Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Salam Dermé, secrétaire national chargé à la jeunesse du CDP : « Peut-être qu’avec le recul, on peut comprendre que la révision de l’article 37 était, in fine, une question politique »

Publié le samedi 7 mars 2015 à 00h30min

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Salam Dermé, secrétaire national chargé à la jeunesse du CDP : « Peut-être qu’avec le recul, on peut comprendre que la révision de l’article 37 était, in fine, une question politique »

Député du mandat « inachevé », Salam Dermé est aussi, depuis le dernier congrès de son parti, CDP, tenu en mars 2012, le premier responsable en charge de la frange jeune au sein du secrétariat exécutif national. Actif aux moments forts des tractations sur la question de l’article 37, Salam Dermé se veut plus discret depuis l’insurrection populaire qui a conduit à la chute du régime et mis fin à l’aventure de révision de l’article 37 de la Constitution. Quatre mois après, Dr. Dermé analyse, avec recul, le combat qu’il a mené, donne sa lecture de la transition en cours et projette l’avenir de son parti, le CDP, qui tient son congrès les jours prochains. Une instance décisive qui va décider de la « nouvelle orientation … » du parti …
Entretien !

Lefaso.net : Première parution publique après l’insurrection populaire, quels peuvent être les premiers mots ?

Salam Dermé : (Long silence). C’est difficile…, de trouver les premiers mots. Mais, les évènements politiques qu’a connus notre pays, les 30 et 31 octobre, qui ont conduit à un changement de régime et de fait, ont installé une situation de transition, ont été douloureux pour nous.

Mes premiers mots sont donc des mots à l’endroit des victimes de ces douloureux évènements. D’une part, ceux qui ont perdu la vie, je demande au Tout-Puissant, de les accueillir à ses côtés et je témoigne ma compassion aux familles de ces victimes. Ceux qui, à l’occasion de ces évènements, ont perdu leurs biens matériels, ont subi des dégâts matériels, je leur témoigne ma compassion et ma solidarité, tout en pensant que ce sont des évènements qui s’inscrivent dans le cours de l’histoire politique d’une nation. L’Etat burkinabè pourra, au moment indiqué, leur témoigner la solidarité de la nation toute entière.

A la jeunesse militante du parti, et en me référant à la déclaration que nous avons publiée le 1er novembre 2014, je tiens à la féliciter, une fois de plus, pour l’esprit de patriotisme, de tolérance dont elle a fait montre, en respectant les consignes qui étaient qu’il faut qu’on s’oriente vers la recherche de paix et de stabilité. Valeurs auxquelles je continue de croire. Notre pays n’a pas d’avenir, si ce n’est dans la paix et la stabilité, vue nos conditions naturelles, nous n’avons pas d’avenir, de perspectives pour cette jeunesse, pour ce pays, si ce n’est dans la paix et la stabilité du Burkina.

A la jeunesse burkinabè, je voudrais les inviter à être des acteurs de paix, des acteurs de la construction nationale. C’est vrai que la problématique actuelle du pays, quel que soit le régime, quel que soit le parti politique, c’est la question de comment nous arriverons à répondre aux aspirations de la jeunesse qui est largement majoritaire. Il se pose des questions cruciales d’employabilité, d’emplois, de formation professionnelle. Si vous regardez la pyramide des âges, vous étudiez la structure de notre population, c’est une préoccupation transversale pour l’ensemble de la classe politique. Je voudrais demander à la jeunesse, que dans son dynamisme, elle soit une jeunesse tolérante, qui cultive la paix et qui a conscience que, c’est dans la paix et la stabilité retrouvées qu’on peut construire ensemble le Burkina et faire face, progressivement, aux questions qui se posent à elle.

Lefaso.net : Avec le recul, qu’est-ce que l’initiative (révision de l’article 37), qui a conduit à l’insurrection, vous laisse comme analyse ?

Salam Dermé : Par rapport au projet de révision de l’article 37, à son contenu et à sa forme, vous êtes sans ignorer que plusieurs experts, qu’ils soient de l’opposition politique ou de la société civile, n’avaient rien trouvé à redire sur sa légalité et son respect de notre norme fondamentale qu’est la Constitution. Mais, peut-être qu’avec le recul, on peut comprendre qu’il s’agissait, in fine, d’une question politique. Nous n’avons, probablement pas eu tous les éléments d’analyse pour changer de stratégie ou abandonner le projet. C’est ce que je me dis, avec le recul. Ce sont vraiment des « Si… ». Vous savez, avec les « Si », on referait vraiment le monde. Peut-être que les signaux que nous avions de la part de notre peuple, nous confortaient dans notre projet politique. Donc, ça a été probablement une grave erreur d’appréciation politique. Nous n‘avons pas eu certainement tous les indicateurs pour mesurer la popularité, la réceptivité de notre projet politique au sein de la population. Sinon, vous voyez, tous les spécialistes de la question constitutionnelle étaient d’accord sur la légalité de la révision. Et en démocrates convaincus, nous avions pensé que le peuple souverain trancherait démocratiquement la question.

Je me pose toujours ses questions-là... Et ça, nous aurons des instances, le Congrès à venir, qui vont apprécier profondément ces aspects (les causes, les tenants et les aboutissants). Nous allons en débattre pour tirer des leçons définitives.

Lefaso.net : Aviez-vous envisagé, dans vos stratégies, le scénario des 30 et 31 octobre et comment avez-vous vécu ces journées ?

Salam Dermé : Je ne peux pas dire que nous avons envisagé le scénario des 30 et 31 octobre. Dans tout combat, il y a des forces et des faiblesses. En analysant les faiblesses, peut-être qu’on pouvait intégrer ces paramètres. Mais, la politique, c’est aussi un domaine de la passion et de conviction. Si bien qu’on peut ne pas, à un moment donné, accorder importance à tel ou tel autre élément. Mais, enfin, je pense qu’au niveau de la capitale, ce qui est arrivé est arrivé. Nous ne pouvons qu’en tirer les conséquences.

Le 30 octobre, personnellement, et en tant qu’élu du peuple, député du CDP, j’étais, comme tous les autres députés, à l’hémicycle pour faire un travail parlementaire. Et, la suite, vous la connaissez. Nous avons pu être sauvés in extremis par les forces de sécurité et rendons grâce à Dieu de pouvoir vous parler en ce moment même.

Lefaso.net : Mais on dit également qu’au temps fort des débats, vous aviez, au cours d’une rencontre avec vos militants de base, déclaré que vous avez avec vous des armes !

Salam Dermé : A plusieurs reprises, et suite aussi à des questions de certains de vos confrères, je suis revenu apporter des démentis là-dessus. Et, sur des médias télévisuels, je suis allé même dire que c’est peut-être un lapsus de langage ou une question d’interprétation. Cela est loin d’être notre intention. Nous, nous croyons en la démocratie. Je suis même allé sur une chaîne télé de la place, Canal 3, jeter une boutade, en indiquant que nos armes-là, c’est le peuple. C’est juste pour dire, en toute sincérité, que ce n’est pas du tout ce que j’ai voulu exprimer.

Nous n’avons jamais soutenu une telle idée. Et nous demeurons toujours convaincus que c’est dans la démocratie, la conduite démocratique des affaires, que nos Etats parviendront à faire le bonheur de leur peuple. Je reste un démocrate convaincu et crois, de ce fait, que le pouvoir se prend par les urnes et se gère avec le peuple. Nous, nous avions une opinion et avons demandé, au regard des points de vue divergents, que le peuple puisse arbitrer.
Maintenant, nous ne pouvons que tirer les conséquences politiques puis nous réorganiser pour aller vers le peuple.

Lefaso.net : Certains estiment que le CDP ne doit plus chercher à reconquérir le pouvoir, à partir du moment où certains cadres de votre parti estimaient que sans Blaise Compaoré, aucune autre personne ne peut diriger le Burkina

Salam Dermé : Le multipartisme est l’un des principes sacrés et consacrés par notre Constitution. Et les partis s’organisent librement dans le respect des textes et leur action s’inscrit dans ce cadre (la charte des partis politiques, la Constitution, etc.). Je pense que la politique, qui est l’art de gérer la cité, doit pouvoir nous conduire, à chaque situation, et à chaque contexte, à nous adapter. Un homme politique, c’est celui-là qui a la capacité de s’adapter en fonction de son contexte politique, de la situation. Tout en respectant les principes fondamentaux de fonctionnement ; les principes d’organisation et de fonctionnement. Je fais partie de ceux qui disaient que Blaise Compaoré était mon champion mais je n’ai jamais nié que dans le CDP, il y a des cadres capables de gérer ce pays. A situation nouvelle, nous devons nous adapter et vous verrez que le CDP aura bel et bien un candidat, conformément à nos procédures. Et nous souhaitons que les choses se déroulent dans les normes démocratiques qui vont nous permettre de désigner notre candidat et aller aux élections.

Lefaso.net : Une certaine opinion trouve également que le CDP et ses alliés n’ont pas tiré leçon de ce qui s’est passé, référence faite à certains propos de certains cadres de votre parti. Quel commentaire ?

Salam Dermé : Je pense que cela n’est pas juste. Le contexte ayant changé, la démarche du CDP s’adapte au contexte. Vous verrez qu’au niveau du parti, nous nous sommes adaptés ; nous avons mis en place un directoire, nous avons une feuille de route. Non, nous avons tiré leçon de tout cela. C’est pour cela sommes-nous en train d’amender notre mode de fonctionnement, d’organisation, que nous avons une feuille de route et que nous sommes à l’écoute de nos structures de base pour pouvoir envisager sereinement nos prochaines instances.

Certainement, il y a eu des écueils par rapport à la gouvernance du parti, même à notre communication, que nous devons revoir pour être en phase avec le peuple parce que, une fois de plus, je crois en la conquête démocratique du pouvoir et à sa gestion avec le peuple, si tel est que le pouvoir doit pouvoir aider à résoudre les questions existentielles des populations.

Lefaso.net : Quels sont les liens que vous entretenez encore entre vous, anciens élus du parti ?

Salam Dermé : Avant d’être élus, nous étions, avant tout, militants du parti. Du fait que nous n’exerçons plus notre mandat d’élu national, nous restons toujours dans les instances du parti et, dans ce cas-là, apportons toujours notre contribution aux actions de relance du parti. Avant d’être des députes, ministres, maires et conseillers municipaux, nous sommes des militants convaincus de l’idéal social-démocrate du CDP et à ce titre, dans la solidarité, nous nous employons à relever les défis électoraux à venir.

Lefaso.net : N’empêche que parmi vous, élus, il y a des départs ! On sait que la NAFA est dirigée par bon nombre de vos anciens élus (députés surtout) !

Salam Dermé : Il faut comprendre que nous sommes dans un contexte nouveau ; l’apparition d’un contexte nouveau. Pour caricaturer le paysage politique actuel, je peux le comparer à la période du « mercato » en football. Et puis, l’engagement politique est personnel. En fonction de mes convictions propres, je peux décider de telle ou telle autre démarche. Donc, dans un parti, c’est claire, même sans ce contexte, vous avez entendu et remarquer que ce n’est pas nouveau que des personnes quittent au CDP, des gens y entrent. Ce n’est pas propre au CDP, c’est commun aux partis politiques. L’engagement politique a pour point de départ, la conviction personnelle. Les réaménagements que nous avons opérés au sein du SEN qui a mis en place un directoire, qui agit sur le plan opérationnel en son nom, nous a permis, grâce aux rencontres avec nos structures, de comprendre que presque tous sont-là ; ce qui est important (la rencontre avec les députés, les maires et présidents de conseils régionaux….. ). Nous sommes donc satisfaits.

Lefaso.net : En tant que premier responsable de la jeunesse de votre parti, quelles sont les priorités actuelles ?

Salam Dermé : C’est d’abord, de redynamiser nos unions au niveau des secteurs, villages, arrondissements, communes et des provinces pour que les jeunes jouent un grand rôle dans la mobilisation des jeunes, dans la sensibilisation. Qu’elle puisse se lever pour mener le combat du parti. Ensuite, expliquer à tous les responsables de jeunes, la situation nationale, les rassurer en leur faisant comprendre que le combat politique est ainsi fait : il y a des hauts et des bas. C’est dans la foi militante, notre combativité que nous pouvons reconquérir notre leadership sur l’échiquier politique national. En un mot, se tenir prêt pour affronter le combat électoral à venir. Et ce, en intégrant à l’esprit, ce nouveau contexte (nous étions au pouvoir et aujourd’hui, nous n’y sommes plus) pour pouvoir contribuer aux questions de construction nationale.

Lefaso.net : Un autre son de cloche se fait pourtant entendre au sein de la jeunesse, notamment, avec le CRAC ; est-ce que cela n’est pas à fragiliser votre réorganisation … ?

Salam Dermé : La jeunesse, c’est la frange la plus dynamique, partout. C’est le lieu où vous trouvez un foisonnement d’idées, de tout. Je comprends donc l’attitude des jeunes qui s’organisent pour dire d’aller dans telle ou telle direction. Je pense que cela participe, dans le fond, de l’ensemble des leçons que nous devons tirer. Cela témoigne qu’effectivement, le parti devrait, plus que jamais, traiter avec beaucoup d’attention, de respect, les préoccupations de cette frange sociale, qui est la plus importante dans notre pays. Que leurs préoccupations soient prises en compte dans le fond, dans toutes les instances et organes de décision du parti. Mais, là où ça achoppe, c’est sur la forme qui est diamétralement opposée aux principes d’organisation et de fonctionnement de notre Parti. Parce que, pour ces revendications, comme nous avons pu échanger avec les porteurs de ce projet (qui l’ont reconnu), des espaces existent au sein du parti pour mener ce genre de débats que nous avons d’ailleurs coutume de mener. Nous avons échangé et je pense que les porteurs du projet ont compris que c‘est à l’interne qu’il faut porter ces analyses pour voir comment, dans l’unité et la cohésion, nous pouvons repositionner le parti.

Nous allons aller dans les instances du parti et les questions de gouvernance, de responsabilisation de la jeunesse, y seront prises en compte. Il ne saurait en aucun cas être du jeunisme car, un Parti a l’image de la société qu’il incarne, doit être un savant dosage générationnel. Laissez-moi vous dire que le CDP est le premier parti, sur l’échiquier national, qui a pris la résolution que ses organes seront désormais composées de 30% de jeunes et 30% de femmes. Et ça, nous avons été à l’avant-garde de ce combat. Je n’ai pas vu ça ailleurs. Mais cela n’est pas suffisant ; il faut qu’on aille au-delà de ces résultats et qu’on pousse encore loin au regard de l’importance démographique et la qualité de la jeunesse burkinabè. Je suis un militant, et je dis que les questions de parti se gèrent dans les instances définies à cet effet dans le parti. Nous avons les statuts et règlement intérieur qui décrivent les instances et les organes et, au niveau d’un parti, ces cadres existent pour permettre aux gens de contribuer par rapport à la dynamique du parti. Nous avons écouté ces camarades et nous les encourageons à pouvoir porter haut et fort, leurs contributions dans les instances du parti plutôt que de faire des actions solitaires.

Lefaso.net : Le Congrès se tient dans quelques jours, en tant qu’instance suprême qui doit décider de sa prochaine configuration et de la politique du parti, quelles sont vos attentes ?

Salam Dermé : Je suis plus que jamais convaincu, au regard de notre revue des troupes jusqu’à la base, que le potentiel du parti reste intact. Et pour moi, je reste toujours sur ma conviction que c’est dans l’unité et la cohésion, et en tirant leçon des évènements que nous avons connus, que nous allons, à l’issue de ce congrès, retrouver un CDP fort et conquérant. Ça, j’en ai la certitude. Dans l’unité, la cohésion, la solidarité militantes, et un CDP à l’écoute des bases, que nous allons repositionner le parti au sein des populations. Si nous arrivons à résoudre cette équation, je pense que nos chances sont réelles au niveau des compétitions électorales à venir. Et c’est ce à quoi j’invite tous les militants.

Lefaso.net : Faut-il comprendre qu’il faut un bon casting sur les hommes qui vont diriger le CDP ?

Salam Dermé : C’est cela. Nous devons tirer leçons de tout ce qui s’est passé et, effectivement, dans les responsabilisations, mettre l’homme ou la femme qu’il faut, à la place qu’il faut, pour la bonne marche. Et, ce n’est un secret pour personne, pour les élections à venir, il faut véritablement être à l’écoute des bases pour responsabiliser les candidats qu’il faut pour remporter la victoire. Ça, ce sont des questions claires et nous avons un ensemble de directives qui peuvent nous permettre de procéder à l’identification des camarades pour responsabiliser par rapport à la gestion du parti dans les localités. Ça veut dire que nous devons améliorer de façon globale, la gouvernance du parti. Ensuite, il faut que la jeunesse voit dans le CDP, un parti d’avenir. Et cela se fait à travers la responsabilisation et la prise en compte de ces jeunes dans les instances et organes à venir. Il faut le faire, parce que tous les évènements qui sont survenus montrent la place prépondérante de la jeunesse sur l’échiquier politique et la stabilité dans notre pays. Je suis convaincu qu’un parti qui prendra à bras-le-corps les questions de la jeunesse sera le parti qui sera en phase avec le peuple. Et, on ne peut pas le faire sans que les intéressés eux-mêmes soient-là pour dire quels sont les problèmes et contribuer au solutionnement de leurs problèmes.

Lefaso.net : Trois mois maintenant que la transition politique est en marche, quel est votre regard sur le processus ?

Salam Dermé : Je dois remarquer que la transition a mis en place effectivement des organes qui fonctionnement et qui doivent conduire à l’organisation des élections en octobre prochain. Je dois remarquer aussi qu’un certain nombre de griefs sont reprochés çà et là à la transition dans la conduite des affaires. Mais, en réalité, gérer le pouvoir d’Etat, c’est également gérer des problèmes, c’est normal. C’est donc une transition qui se veut inclusive et que nous soutenons (nous sommes partie prenante) et nous souhaitons que les organes de la transition conduisent le processus à bon port pour que nous puissions réussir des élections équitables, transparentes, non contestées. En tant que parti politique, notre souhait est qu’effectivement, la transition soit conduite de façon inclusive parce qu’actuellement, nous sommes dans une situation où il n’y a ni majorité ni opposition. Donc, ce que nous souhaitons, c’est un traitement équitable de l’ensemble des forces politiques, que la sécurité soit assurée pour l’ensemble des forces politiques et que celles-ci puissent mener leurs activités dans le cadre républicain, dans le respect des textes en vigueur. Que chacun puisse mener ses activités librement et dérouler son programme dans le respect des textes en vigueur.

Nous demandons, au-delà de tout, au peuple, qui a su surmonter ces moments difficiles, parce que quand vous comparez avec les autres pays, généralement, ce sont des crises profondes... Mais, vous voyez que nous sommes en train d’en sortir. Ça veut dire qu’il faut louer la maturité du peuple burkinabè, il fait louer le patriotisme de tous les acteurs politiques, de la société civile. Moi, j’ai compris une chose : les Burkinabè aiment leur pays. Et je voudrais que ce patriotisme s’accompagne de la tolérance, de l’ouverture et de l’acceptation mutuelle pour qu’ensemble, en tant que fils et filles de ce pays, chacun puisse apporter sa pierre dans la construction de ce pays.

Lefaso.net : Votre avis sur les candidatures militaires à la présidentielle ?

Salam Dermé : Je crois que nous sommes dans une République et la référence reste la Constitution. Si vous partez consulter la Constitution, elle décrit bien qui peut être candidat à la responsabilité de Président du Faso. Pour moi, tous les citoyens, qui ont le sentiment qu’ils peuvent, à ce niveau de responsabilité, apporter leur contribution au rayonnement du Burkina, peuvent être candidats. Et ce, selon les critères y afférents. Je crois que tout ce à quoi nous assistons ne saurait être en dehors des lois et règlements. Le ciment de notre société, ce sont les textes et il faut qu’on les observe rigoureusement. Il ne faut pas qu’il y ait un discours d’exclusion. Les citoyens libres et égaux en droit doivent pouvoir compétir.

Lefaso.net : A vous la conclusion… !

Salam Dermé : Je voudrais, tout d’abord, vous remercier d’avoir tendu votre micro à ma modeste personne et saluer vos efforts pour le maintien de l’équilibre de l’information politique dans cette période transitoire pré- électorale. Nous devrons œuvrer à préserver les libertés chèrement acquises, en particulier la liberté d’opinion.

Notre pays vient de loin et je voudrais en appeler au sens de responsabilités de tous les acteurs de la vie nationale en particulier, les acteurs politiques et ceux dits de la société civile. Pour moi, nos différences et divergences politiques, loin de constituer des tranchées entre nous, fils et filles de cette nation que nous aimons, devraient de manière dialectique, en synthèse, être le fondement sur lequel nous construirons une nation toujours plus forte et prospère.

Ma conviction est que le Burkina de demain, qui adressera avec impact la problématiques jeunes, se construira selon un processus sans haine ni vengeance et en reconnaissant les acquis immenses engrangés sous le leadership du Président Blaise Compaoré.

Le peuple burkinabè est mur et nous, CDP, comptons tabler sur ces acquis incontestables pour reconquérir notre place de Parti leader sur l’échiquier politique national. Conscients que cette perspective ne peut se réaliser que dans l’unité et la cohésion au sein de notre Parti, nous prenons dans la lucidité toutes les mesures utiles et essentielles à cet effet. Merci !

Entretien réalisé par :
Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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