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Production audiovisuelle au Sud : L’OIF pour un soutien plus accru

Publié le mercredi 4 mars 2015 à 22h55min

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Production audiovisuelle au Sud : L’OIF pour un soutien plus accru

Le FESPACO, ce sont les projections cinématographiques, les rencontres professionnelles et bien d’autres festivités, mais c’est aussi les fenêtres institutionnelles sur des sujets bien précis. L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a ouvert une des siennes mardi dernier, c’était pour parler du financement de la culture en général, et de l’audiovisuel en particulier.

L’équipe de l’OIF à cette rencontre d’échanges était conduite par Madame Youma Fall, Directrice de la diversité et du développement culturels de ladite institution. En face pour aiguillonner, de nombreux festivaliers venus de différents pays. Tout ensemble pour cerner les contours possibles du financement du secteur culturel. Un constat a fait l’unanimité de prime abord, les sources de financement de la culture en général et du cinéma en particulier tarissent de plus en plus. Pendant que dans le même temps, on observe l’effet inverse du regain d’intérêt pour la chose cinématographique (réouverture de salles de cinéma, diversité des supports de diffusion, etc.). Dans ce contexte nouveau, l’OIF a son plan de soutien au secteur. Un plan axé sur le renforcement des capacités des acteurs, convaincue qu’elle est que la structuration d’une filière passe forcément par la formation de son personnel. L’OIF s’est engagée donc à faire en sorte que les réalisateurs soient au rendez- vous de la relance du cinéma, des réalisateurs dont le choix tiendra compte du critère âge. Les plus jeunes en avant, mais l’on n’abandonne pas pour autant les plus anciens comme l’a expliqué madame Fall. « C’est avec les vieilles marmites qu’on fait les bonnes sauces, mais il faut les faire avec les carottes fraîches. Les carottes fraîches c’est les nouvelles stratégies, c’est les nouvelles dynamiques, c’est la professionnalisation, c’est la structuration. C’est ça que nous allons accompagner », a déclaré Youma Fall. Pour elle, la virginité professionnelle des jeunes réalisateurs est l’autre handicap qui les a conduits à cette option. « Le financement qui pose le plus problème c’est le premier financement. Parce que le créateur, le réalisateur ni le producteur ne sont pas connus, ils n’ont pas de notoriété. Donc l’OIF met l’accent sur ça pour aider à décoller. »

Il faut de la volonté politique aussi

A côté de la formation du personnel se trouve la volonté politique. L’OIF étant une organisation d’Etats, elle agit à la demande de ceux- ci. Autrement dit, il revient à l’Etat qui désire être accompagné d’approcher la structure. Même si la formulation de la demande à elle seule ne suffit pas toujours. « Même quand il (l’Etat, ndlr) dit oui je veux, après il faut deux ans pour signer un protocole entre l’Etat et l’OIF, après le protocole il faut un an pour avoir un premier programme de film. Un an après il n’y a aucune réalisation du premier programme. Qu’est- ce que vous voulez qu’on fasse ? On est plein de bonne volonté mais notre efficacité a des limites. C’est là où commence l’autonomie des Etats ! ». Pour Toussaint Tiendrébéogo, spécialiste des programmes, chargé des politiques de développement des industries culturelles et créatives, c’est là où les acteurs du terrain devraient jouer leur partition. « Pour développer les filières d’industrie culturelle de façon générale et particulièrement la filière cinématographique audiovisuelle, il faut que les professionnels, qui plus que les politiques, plus que les organisations socio professionnelles connaissent les mécanismes à mettre en place pour faciliter leur travail et développer davantage leurs activités, puissent eux- mêmes s’organiser en amont, définir des stratégies et pouvoir les porter auprès des organisations internationales comme l’OIF, comme l’Union européenne, comme tant d’autres, et aussi au sein des Etats, des gouvernements, pour que sur la base de leurs propositions, ils amènent à créer la dynamique nécessaire au changement qui puisse permettre de développer leurs activités. Et effectivement on constate que dans la plupart des pays, les organisations professionnelles et les professionnels de façon générale ont du mal à s’organiser, sont en ordre dispersé et bien souvent, au- delà des incriminations, ne sont pas souvent réellement porteurs de véritables propositions à même de créer le changement ». D’où cet appel à une meilleure approche de la filière.
Pour l’OIF c’est déjà un quart de siècle sans discontinuer à financer le secteur, et elle a accompagné 13 films à ce FESPACO, tous en compétition officielle. Une Organisation Internationale de la Francophonie qui est bien en phase avec le thème de l’édition actuelle du FESPACO selon cette explication de madame Youma Fall : « Le numérique c’est un outil de démocratisation de la culture. Pour moi, l’avènement du numérique accompagnera l’émergence d’une production cinématographique, en tout cas audiovisuelle contemporaine, en phase avec l’évolution du monde. »

Samuel Somda
Lefaso.net

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