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Cheick Fantamady Camara, réalisateur guinéen : « J’attends que le public découvre mon film, le reste ne m’intéresse pas… »

Publié le lundi 2 mars 2015 à 00h15min

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Cheick Fantamady Camara, réalisateur guinéen : « J’attends que le public découvre mon film, le reste ne m’intéresse pas… »

Prostitution, Abandon d’enfant, adoption. Ce sont des thèmes que le réalisateur guinéen, Cheick Fantamady Camara, porte à l’écran à travers son film long métrage « Morbayassa, le Serment de Koumba ». Tournée entre le Sénégal, la Guinée Conakry, le Mali et la France, le film est en compétition au 24e FESPACO. Nous l’avons vu dans la matinée du 1er mars au ciné Burkina.

Koumba Tounkara, nom de trottoir, Bella est dans les griffes d’un magnat de la prostitution et de la drogue. Dans cette jungle où tout se vend et s’achète, elle fait la connaissance de Yelo, un fonctionnaire des Nations Unies. Le diplomate l’aime d’un amour pur, non charnel. Il tente, au prix de sa vie, de ramener Bella à une vie normale.

Le proxénète est abattu, dans une révolte de « ses filles ». Bella, désormais libre, fait le serment de retrouver sa fille qu’elle a dû abandonner à la naissance. 17 ans après, elle commence à recouper les informations et s’envole pour la France où Vanessa, sa fille est adoptée par un couple français.

Commence alors un long et périlleux processus de recherche. Un saut dans l’inconnu, mais elle est guidée par ses Coris qu’elle consulte. La rencontre avec les parents adoptifs de sa fille, est empreinte de méfiance. Encore plus avec Vanessa qui la rejette alors qu’elle tente de se faire pardonner. L’instinct maternel est fort, mais ses espoirs ne sont pas comblés, bien qu’elle ait pu échanger son enfant qu’elle a dû abandonner et qui la rejette à son tour.

L’ex Bella retourne au pays. Entre temps, un coup de fil. C’est Vanessa qui informe sa mère biologique qu’elle viendra passer les vacances avec elle. Larmes de joie. Koumba Tounkara a retrouvé une partie d’elle.

« Morbayassa, le Serment de Koumba » est un film à voir. Il fait voyager le cinéphile entre 3 capitales africaines et Paris. Dans un jeu d’acteurs bien maitrisé, le cinéphile est souvent partagé entre des sentiments de compassion et de révolte.

Le réalisateur de « Il va pleuvoir sur Conakry » a une fois de plus produit un film bien apprécié par les cinéphiles, en témoigne les nombreuses félicitations. On retrouve les acteurs qui ont déjà tourné avec Cheick Fatamady Camara, notamment Fatoumata Diarra dans le rôle de Kouma Tounkara, Bella. La comédienne dit avoir travaillé en parfaite symbiose avec le réalisateur qui lui a une fois de plus fait confiance. « Il m’a totalement fait confiance, je n’avais rien à prouver, je devais juste habiter le rôle et me laisser aller. J’ai aimé la liberté de jouer » a dit Fatoumata Diawara qui invite les cinéphiles à voir le film qui traite de sujets difficiles et obscures. « J’espère que le message sera entendu par les jeunes les autorités. Si on a un prix, Dieu merci. J’aimerai bien qu’on ait un prix pour encourager les réalisateurs qui s’engagent et qui ne sont là seulement à raconter des belles histoires d’amour. Cela fait partie de l’engagement général des cinéastes et des comédiens pour changer les choses » a-t-elle poursuivi.
Le tournage du film a débuté en 2010 à Dakar avant de se poursuivre entre la France, le Mali, et la Guinée. Selon le réalisateur, la problématique de l’adoption, est vaste et diversifiée. « J’attends que le public découvre le film, le reste, je me m’intéresse pas trop. C’est la population qui juge et le jury qui apprécie. C’est cela qui m’intéresse », s’est contenté de dire le réalisateur.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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