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Rapport mondial d’Amnesty International 2014/2015 : Le Burkina Faso épinglé sur plusieurs chapitres

Publié le mercredi 25 février 2015 à 22h32min

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Rapport mondial d’Amnesty International 2014/2015 : Le Burkina Faso épinglé sur plusieurs chapitres

L’organisation de défense des droits humains, Amnesty international vient de publier son rapport 2014/2015. La situation des droits de l’homme à travers le monde n’est guère reluisante avec la recrudescence des conflits armés, la montée des groupes terroristes, les épidémies et la paupérisation continue. C’est ce 25 février que la section Burkina d’Amnesty International a officiellement présenté ledit rapport. Le Burkina est plusieurs fois cité dans ce rapport pour violation des droits humains, notamment suite aux événements des 30 et 31 octobre.

Le Rapport 2014/2015 d’Amnesty International rend compte de la situation des droits humains en 2014 dans 160 pays et territoires, dont 23 pays en Afrique occidentale et centrale. De façon générale, l’organisation de défense des droits humains indique que l’année 2014 a été marquée par des conflits violents. « 2014 s’est révélée catastrophique pour des millions de personnes en proie aux violences. La réponse de la communauté internationale aux conflits et aux violations commises par des Etats et des groupes armés est scandaleuse et inopérante », a indiqué dans le rapport annuel, Salil Shetty secrétaire général d’Amnesty International.

Cependant des progrès ont tout de même été enregistrés en matière de protection et de garantie de certains droits humains. En Afrique, ces avancées sont surtout enregistrées dans quelques pays de l’Afrique du Nord. « Il y a le cas de la Tunisie ou une nouvelle constitution est en train de voir le jour. Au Maroc, il y a un texte précis qui respecte le droit des femmes. Ce n’est plus le cas où on pouvait violer une gamine et l’épouser après. De façon générale, il y a une avancée significative sur le droit des femmes au Maghreb cette année », a indiqué le directeur exécutif de Amnesty International/Burkina, Yves Boukary Traoré.

Le Burkina Faso dans le rapport mondial d’Amnesty international

C’est à cause de l’utilisation de la torture ainsi qu’un recours excessif à la force par des policiers et d’autres membres des forces de sécurité que le Burkina est cité. Aussi, le rapport regrette le taux toujours élevé de la mortalité maternelle.
« A l’issue d’une mutinerie à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), en octobre, des gardiens de la prison ont à plusieurs reprises roué de coups et autrement maltraité au moins 11 prisonniers accusés d’avoir organisé une tentative d’évasion. Deux détenus ont trouvé la mort après la mutinerie ». Plus loin, le rapport précise que plus de 30 prisonniers ont affirmé avoir été torturés dans les gendarmeries ou des postes de police à travers le pays, en 2013 et 2014. « Un détenu a expliqué avoir été torturé pendant 17 jours au commissariat central de Ouagadougou ; les mains menottées aux chevilles, il était suspendu en position accroupie à une barre de fer placée sous ses genoux et fixée entre deux tables. D’autres détenus ont déclaré avoir été roués de coups et contraints de signer des déclarations sans savoir ce qu’elles contenaient ». Page 112.
Après l’insurrection des 30 et 31 octobre, Amnesty International avait produit un rapport spécial sur le Burkina. Les violences excessives employées par les forces de défense et de sécurité y avaient été relevées. Dans le rapport mondial, cela est mentionné. « Lors de manifestations, les forces de sécurité ont utilisé la violence de manière excessive, parfois meurtrière, à l’encontre de manifestants pacifiques.

Le bilan s’est élevé à au moins 10 morts et des centaines de blessés ».

Au plan de la liberté d’expression le rapport 2014/2015 reprend la décision de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples qui avait statué que le Burkina a enfreint le droit à la liberté d’expression en suscitant [...] des peurs et des inquiétudes dans les milieux des médias », pour ne pas avoir agi avec la diligence voulue dans la recherche et la poursuite en justice des responsables de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de trois de ses compagnons, retrouvés calcinés dans une voiture en 1998 ». Aussi Dans l’affaire qui opposait Lohé Issa Konaté à l’Etat du Burkina Faso « la Cour a conclu en décembre que les peines d’emprisonnement pour diffamation enfreignaient le droit à la liberté d’expression et que la diffamation ne devait être sanctionnée par des dispositions pénales que dans des circonstances restreintes ». La Cour avait ordonné au Burkina Faso de modifier les articles de son droit pénal relatifs à la diffamation.

2015, année inquiétante pour les droits de l’homme

Le rapport projette que partout en Afrique, les perspectives en matière de droits de l’homme n’incitent pas à l’optimisme. « Si les lois, les politiques et les approches ne changent pas, les crises et les conflits, les restrictions de la liberté d’expression et l’absence de justice et l’obligation de rendre compte sont susceptibles de perdurer ».

L’ONG se fonde sur le fait que les causes qui ont occasionné les crises dans de nombreux pays en 2014 ne sont pas traitées. Les politiques répressives, la pauvreté, les inégalités, la marginalisation et l’exclusion permettront aux conflits et à l’instabilité de se poursuivre en 2015. Sur le plan de la justice et de l’obligation de rendre compte, la situation ne s’améliora pas en 2015 en Afrique, parce qu’en 2014, des pays l’Union africaine se sont mobilisés afin de contester l’autorité de la CPI tout en réclamant l’immunité pour les chefs d’Etats et les fonctionnaires accusés d’infraction.

La montée en puissance des groupe armés non étatiques comme Al-Qaïda au Maghreb islamique, Boko Haram ; les situations précaires en Centrafrique, au Congo …sont autant de raisons qui empêchent d’espérer une embellie du respect des droits de l’homme en 2015.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 26 février 2015 à 04:09, par eric ouedraogo En réponse à : Rapport mondial d’Amnesty International 2014/2015 : Le Burkina Faso épinglé sur plusieurs chapitres

    Amnesty international, s’il vous plai laissez-nous respirer avec vos rapports. Combien d’injustices sont perpetrees partout dans ke monde et specialement aux etats unis chaque jour que dieu fait et vou n’en parlez pas ? Toujours manque de droits humains en afrique. Laissez nous respirer. Quand vous serez objectif partout dans le monde, on vous prendra en consideration. A Ces africains/africaines que amnesty met au devant pour les commentaires bidons sur des rapports non objectifs, ressaisissez vous car vous faites du mal a vos enfants et arriere petits enfants.

  • Le 26 février 2015 à 10:32, par Megd’ En réponse à : Rapport mondial d’Amnesty International 2014/2015 : Le Burkina Faso épinglé sur plusieurs chapitres

    Amnesty International, à quand un rapport sur la situation des réfugiés en Italie, en France et aux USA ? A quand un rapport sur les USA concernant la discrimination raciale ?
    A quand un rapport sur le massacre des palestiniens commis par Israël ?

    Vous n’a qu’à vous rékilé labas ouais :-)

  • Le 26 février 2015 à 12:28 En réponse à : Rapport mondial d’Amnesty International 2014/2015 : Le Burkina Faso épinglé sur plusieurs chapitres

    Messieurs,

    En me disant que vous êtes sincères dans vos commentaires, j’aimerais vous aider à comprendre un certains nombres de choses :

    1. Ni le travail d’Amnesty International, ni son rapport n’épargne ni les Etats africains, ni les Etats Unis. Prenez le soin de regarder dans le rapport dans l’entrée qui concerne les Etats Unis (Pages 178 - 183). Allez-y sur le site et regarder tout le travail sur les Etats Unis. Intéressez-vous aux commentaires relatifs au droit de véto et la protection des personnes dans les conflits.

    2. Les membres et sympathisants d’Amnesty en Afrique et au Burkina sont des gens convaincus qui s’engagent à faire avancer les choses. Ils ne sont pas assis à critiquer sans savoir de quoi il s’agit.

    3. Les violations en Afrique sont une réalité. Est ce qu’il y a un combat en cours aux Etats Unis entre l’armée et les islamistes radicaux comme au Kenya, Mali et au Nigéria ?

    L’Afrique dont vous parlez, que vous aimez tant ne vous appartient pas seulement. N’essayez pas de faire la morale aux gens. Avec tout le respect que je vous dois, et en espérant que vous allez accorder un petit intérêt à ce que j’avance, je vous invite à plus de lecture. Vous semblez de surcroît allergiques aux rapports, mais les rapports sont un puissant moyen d’engager des débats et des actions pour l’amélioration de la situation des droits humains. Voila que le rapport 2014/2015 vous permet de réagir, ce qui est votre droit le plus absolu. Mais reconnaissez que cela met également votre besoin existentiel à votre rapprocher plus de l’information (donc des documents) en matière de droits humains et d’Amnesty International, ainsi que de toutes les autres organisations de défense des droits humains.

  • Le 26 février 2015 à 12:41, par Sidpasata Veritas En réponse à : Rapport mondial d’Amnesty International 2014/2015 : Le Burkina Faso épinglé sur plusieurs chapitres

    Messieurs Eric Ouedraogo et Megd’, dites-moi si ce que dénonce le rapport est vrai ou faux. Avez-vous lu le rapport de Amnesty International concernant les USA et les pays européens ? Si ce qui est dénoncé correspond à la réalité, pourquoi se plaindre du thermomètre au lieu de soigner la cause de la fièvre que ce Thermomètre vous révèle ?
    Vous pensez qu’il y a plus de violations des droits et des libertés individuels aux USA et en Europe, et pourtant, dans ces pays on ne voit pas les coups d’État et les insurrections populaires comme on en voit chez nous.
    Une grande cause du retard de nos pays africain vient de cette manière de refuser de regarder la réalité en face et de s’imposer le devoir de trouver de vraies solutions. Certains de nos compatriotes sont prompts à exhiber l’indépendance et la souveraineté nationale comme un étendard pour fuir ce qui est notre responsabilité devant l’histoire. Il s’agit en réalité une fausse fierté nationale. Comment protester fièrement pour notre nation quand des étrangers nous disent que certains de nos concitoyens souffrent des exactions de ceux qui devaient garantir leurs droits et leur sécurité ! C’est tout simplement une honte et nous ferons mieux de chercher à en sortir au lieu de nier la vérité sous prétexte que cette même vérité n’est pas faite ailleurs ! C’est ridicule en plus !

  • Le 26 février 2015 à 13:41 En réponse à : Rapport mondial d’Amnesty International 2014/2015 : Le Burkina Faso épinglé sur plusieurs chapitres

    Amnesty International denonce regulierement les atteintes aux droits de l’homme partout dans le monde, y compris les violences policieres en Europe, la peine de mort et le racisme aux Etats Unis et les crimes de guerre commis par Israel contre les Palestiniens...

  • Le 26 février 2015 à 15:16, par Neil En réponse à : Rapport mondial d’Amnesty International 2014/2015 : Le Burkina Faso épinglé sur plusieurs chapitres

    Eric et Megd, c’est bon déjà que vous cernez la question. C’est vrai qu’il a des problèmes partout mais si quoi de mal de porté à la connaissance du monde entier qu’au B.F plus de 10million n’ont pas l’eau potable. Que crimes économiques et de sang sont cautionnés. Que l’école et santé sont des privilèges. C’est honteux d’entendre cela au pays dit "des hommes intègres " mais reconnaissons que nos camps, nos bridades, nos commissariats, et nos prisons et même nos écoles offrent des scènes d’une atrocité déshumanissante.

  • Le 26 février 2015 à 16:42, par BEN En réponse à : Rapport mondial d’Amnesty International 2014/2015 : Le Burkina Faso épinglé sur plusieurs chapitres

    Je soutiens les internautes qui m’ont précédé pour dire que lors d’une conférence internationale de haut niveau sur l’eau , il a fallu un seul pays arabe pour rappeler aux grands conférenciers le fait que Israël rationne l’eau afin de pénaliser la Palestine. ( 200 litres /jour / Israélien et 10 litres/jour/Palestinien ) La raréfaction de cette denrée est source de mortalité chez les enfants Palestiniens de 0 à 5 ans et d’insécurité alimentaire, Où sont les droits fondamentaux de l’Homme dans ce contexte . Les grandes puissances (G8 ) sont bien au courant et n’en disent mot. Amnisty International , laissez nous tranquille .

  • Le 26 février 2015 à 21:28, par BARRO Ibrahima En réponse à : Rapport mondial d’Amnesty International 2014/2015 : Le Burkina Faso épinglé sur plusieurs chapitres

    N’en voulez pas a Eric, c’est un OUEDRAOGO, un vrai bissa 150 o/o. Il dit ce qu’il veut, le reste on s’en fout.
    Hey Eric, mets le feu à "arme nis tic interplanetaire" Ya fohi

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