Après le lancement de ce grand tournoi de football inter- établissements le 10 janvier dernier, c’est ce jeudi 19 févier sur le terrain communal de Sig-Noghin que les finalistes se sont donné rendez- vous. Il y avait d’un côté l’équipe du Lycée privé La Jeunesse en bleu et rouge (Maillot type PSG), et l’équipe du Collège Notre Dame de l’Espérance en jaune et vert (couleurs de l’ASFA Yennenga). Et ce petit commentaire amusé de l’Abbé Mathieu Nicolas Koala, Aumônier diocésain des élèves : « Sur papier, il n’y a pas match. Mais on sait ce que ça vaut, les matches joués sur papier ». Allusion faite à une opposition PSG- ASFA Yennenga, à ne tenir qu’aux maillots. Comme s’il savait.

« Que le meilleur gagne ! »

16h43mn, le coup d’envoi est donné par l’Abbé Koala et le parrain le Docteur Cyriaque Paré, promoteur des Editions Lefaso. Non sans clamer presqu’à l’unisson : « Que le meilleur gagne ! ». Sous les acclamations de nombreux élèves, étudiants et autres curieux venus qui, pour soutenir leur équipe, qui pour vivre le spectacle. Près de dix minutes après le coup d’envoi, une première irrégularité est signalée côté « Jeunesse », ils sont douze sur le terrain et non onze comme le veut la règle. Le match est suspendu, l’équipe arbitrale se concerte et décide de procéder à l’expulsion du douzième joueur, non sans lâcher au passage un carton jaune pour cette « méprise » des « bleu et rouge ». Le match peut alors reprendre, normalement cette fois- ci.
17h03, le premier but est de Raoul Compaoré, dossard 8 des « jaune et vert ». La tension monte d’un cran. Les bleus organisent la riposte mais ont du mal à s’organiser. Deux minutes après les « jaune et vert » manquent de doubler la mise. Et sur la forte pression des bleus, une erreur défensive favorise l’égalisation par Josué Bonkoungou. Un peu plus de cinq minutes avant la pose. C’est d’ailleurs sur ce score que les deux équipes observent la mi- temps.

Qu’ils savent s’amuser !

A la pose comme il est de coutume dans ce genre de compétitions pour amateurs, on se rend compte « aux conseils de coachs » qu’il n’y a pas qu’un seul entraîneur mais plusieurs. Autant d’élèves du même groupe scolaire, autant d’entraineurs. Entendu chez les bleus : « Leur défense ne vaut rien ! Vous attendez quoi pour foncer ? ». Et un autre de conseiller, « Formez une bonne défense et les autres montent à l’attaque pour nous marquer des buts. C’est tout ce qu’on vous demande. Vous avez peur de quoi ? »
Chez les « jaune et vert » on ne parle pas stratégie à cette pose, mais c’est une fronde que l’on essaie de contenir, une coalition de « coaches » qui réclame certaines têtes, notamment celle du dossard 7. « Il flotte à son poste, il faut le remplacer », pouvait- on entendre. Le capitaine pour les rassurer argue qu’aucun remplacement n’est possible avant la reprise et s’engage à la faire dès la reprise.
Manque de pot pour le dossard 7, il laisse filer encore plusieurs autres occasions de but à la reprise. Sa tête est demandée avec insistance, lui il fait la sourde oreille avant de se plier plusieurs minutes après. « Arbitre donnez- lui un carton rouge ! », criait un des siens, probablement dépité par ses maladresses. Chez les « bleu et rouge », la pression avait un autre nom, les cris strident de ces jeunes filles toutes les fois que le danger de scorer planait. Des cris toujours accompagnés de ces sauts mécaniques comme si elles étaient propulsées par de géants ressors. Une ambiance chaude que celle de cette deuxième partie. Mais d’un côté comme de l’autre, plus rien n’a pu modifier le score. A l’issue du temps règlementaire, c’est la fatidique épreuve des tirs aux buts qui s’est imposée. Une épreuve dont les « jaune et vert » ont finalement pu se tirer, avec le score de Cinq tirs contre quatre. Le titre de champion du grand tournoi inter- établissements de l’Aumônier des élèves et étudiants de la paroisse Saint Augustin de Bissighin venait ainsi d’échoir au Collège privé Notre Dame de l’Espérance.

« C’est la jeunesse qui a gagné »

Pendant que les vainqueurs se félicitaient d’avoir su entretenir la cohésion du groupe, les vaincus eux accusent le nombre très élevé de blessés en leur sein. Pour la plupart des titulaires qui plus est. Mais l’on est fair play. « Pas de découragement puisque dans un match il faut toujours un gagnant et un perdant », rassure le capitaine Eric Sawadogo des « bleu et rouge » du Lycée privé la Jeunesse. « C’est la jeunesse qui a gagné, c’est l’Aumônerie qui a gagné, c’est le football burkinabè qui a gagné », s’est réjoui pour sa part l’Aumônier des élèves et étudiants de Bissighin le Père Achille Lingani, promoteur de la coupe. Lui dont les leçons tirées de tournoi ont pour noms « Fair play et fraternité ». Et le parrain Docteur Cyriaque Paré de rappeler : « L’objectif principal de cette compétition bien avant le résultat sportif c’est d’amener les jeunes à se rencontrer, à fraterniser, à favoriser un brassage des cultures. »

Pari réussi donc pour la deuxième édition de la coupe de l’Aumônier des élèves et étudiants de la Paroisse Saint Augustin de Bissighin. Un tournoi qui, il faut le rappeler a été lancé le 10 janvier et a connu la participation de 28 équipes. 14 équipes en 2014 à la première édition, 28 à cette deuxième édition, la troisième édition promet certainement d’être encore plus palpitante.

Samuel Somda
Lefaso.net