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Interdiction des sachets plastiques : Média’Vert préconise l’implication des populations

Publié le jeudi 19 février 2015 à 13h02min

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Interdiction des sachets plastiques : Média’Vert préconise l’implication des populations

Les produits plastiques ont envahi la vie quotidienne des villes et campagnes. Pas un mètre carré sans un sachet plastique par exemple. Importé ou produit sur place au Burkina par des sociétés, la fabrication des produits plastiques nécessite une matière première non renouvelable (produit pétrolier), beaucoup d’eau, d’électricité et génère des émissions polluantes.

Le sachet plastique par exemple a donc remplacé, sinon acquis la prédominance sur les paniers, les sacs en coton dans la majorité des foyers burkinabè. Dans un contexte social marqué par la pauvreté de la plupart des ménages, le coût très réduit de ces sachets fait que les communes et villages sont en train de devenir, s’ils ne le sont déjà, des dépotoirs de sachets en plastique de toutes sortes. Résultat, le Burkina Faso est confronté à de nouveaux problèmes d’environnement. Les résidus plastiques causent de sérieux problèmes de santé, d’environnement et compromettent les activités socio-économiques.
C’est donc avec satisfaction qu’en tant qu’Association de journaliste pour la Protection de l’environnement, Média’vert a suivi tout le processus ayant conduit à l’adoption du projet de loi portant interdiction sachets plastiques non biodégradable.

Mieux, selon une rencontre du Ministère en charge de l’environnement le 30 décembre 2014, l’application de la Loi n°017-2014/AN portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation et de la distribution d’une catégorie de sachets et emballages plastiques non biodégradables, pourra être effective à partir du 21 février 2015.

Toutefois quelques inquiétudes persistent quant à une pleine application de cette loi.
En effet dans n’importe quelle localité du Burkina, le problème de gestion des déchets plastiques se pose avec acuité. L’impression qui se dégage est que le problème du déchet plastique se discute simplement entre experts, ONG, associations et industriels, mais que les populations à la base jusqu’à présent n’ont pas intégré le fait que leurs comportements en la matière doivent évoluer. Jusqu’à l’heure actuelle, il vous suffit d’acheter du riz que vous ne désirez pas consommer sur place et on vous le servira avec un sachet « noir » sans se poser de questions.

Dans ces conditions, nous nous demandons comment une telle loi peut être appliquée surtout dans un contexte de post insurrection où de plus en plus l’autorité est défiée. Est-ce l’Etat à travers le ministère en charge de l’environnement qui n’a pas assez fait son travail de sensibilisation ? Ou bien ce sont les populations qui ne sont pas prêtes à abandonner ces habitudes ?
Nous pensons à notre niveau que le problème se situe surement entre les deux.
C’est pourquoi nous sommes convaincus que la solution à ce fléau se situe à plusieurs niveaux.
Par ailleurs, les produits de substitutions (sachets biodégradables, sacs en papier etc.) promis par le ministère en charge de l’environnement sont toujours rares.

Quelles solutions pour lutter contre ce fléau ?

Dans le contexte actuel trois aspects que nous jugeons primordiaux constituent le socle indispensable pour lutter contre ce fléau.

Une volonté politique claire et forte : Elle constitue une condition nécessaire à toute durabilité du système de gestion des déchets plastiques. Plus que l’existence d’une réglementation insuffisante, celle existante reste non appliquée. La responsabilité des autorités politiques est plus qu’engagée dans le développement de cet incivisme très développé au Burkina Faso.

Une implication des populations : Elle devra prendre en compte la dimension culturelle, mais également l’état de pauvreté au Burkina Faso. A l’inverse de l’eau qui constitue une demande continue dans un pays sahélien comme le Burkina Faso, les déchets constituent une charge.
Cette charge est difficilement concevable pour la grande majorité des populations. En d’autres termes, l’information, l’éducation, la communication et la sensibilisation des populations doivent constituer des éléments clés.

Les aspects économiques et financiers constituent quant à eux un des premiers facteurs de durabilité du système. Au Burkina Faso, beaucoup d’acteurs vivent de la fabrication et de la commercialisation de produits plastiques. Il s’agit entre autres des commerçants, des restaurateurs, des usines de production des sachets plastiques, des importateurs des produits plastiques. Il va s’en dire qu’il est important de réorienter économiquement ce secteur en créant un autre marché non seulement de produits biodégradables mais aussi de recyclage des déchets plastiques.

En somme, il ne faut pas se leurrer, la loi portant interdiction de certains déchets plastiques seule ne suffira pas à faire disparaître les déchets plastiques du quotidien des Burkinabè. Il faudra aller au-delà de cet acte politique pour mettre en place une véritable campagne de sensibilisation afin de révolutionner les consciences en la matière.

En rappel les résidus plastiques causent de sérieux problèmes de santé et d’environnement.
A titre d’exemples, citons entre autres, le spectacle des sachets plastiques multicolores dispersés çà et là, décorant tristement les arbres, les chaussées dans nos villes et villages. Les sachets plastiques favorisent également, la stagnation des eaux. Ils s’enfouissent dans le sol petit à petit puis, constituent une barrière souterraine pour les racines et les eaux.

L’imperméabilisation des sols occasionne la perte de la productivité agricole et l’insuffisance de la recharge de la nappe phréatique ainsi qu’une diminution des ressources en eau, l’obstruction des caniveaux, pouvant engendrer des inondations tout en favorisant la prolifération de microbes pathogènes.

Au vue de tout cela, il faut que chaque Burkinabè travaille à se passer de cet outil en utilisant ou en exigeant chez son commerçant, des sacs en tissu, en papier et en plastique biodégradables pour ses différents besoins. Cela y va de la survie de notre environnement et notre devoir de le préserver pour les générations futures.
Association des journalistes et communicateurs pour la Protection de l’Environnement Média’vert (media_vert@yahoo.fr)

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Vos commentaires

  • Le 19 février 2015 à 14:29, par Bernard Luther King En réponse à : Interdiction des sachets plastiques : Média’Vert préconise l’implication des populations

    Implication de QUI ? Vous pensez que il nous faut desormais marcher avec des paniers pour n’importe quel STOP à galettes, samsa et autres. Des solutions simples sans repressions :
    1. Remplacez les anciens sachets par leur equivalents biodegradables. Et en masse ! Je ne parle pas de biodegradables des Pharmacies mais des biodegradables pour nos poulets rotis et autres.
    2. Au lieu d’être là à attendre 400 ans pour la degradation naturelle, pourquoi ne pas mettre au point des sites d’incineration.. Et là, c’est en 1 heure Chrono, que ces aimables serviteurs s’en iront. Dans tous les cas aussi la patience est un chemin d’or : 400 ans un temps suffisant pour acquerir la VERTU !
    3. Est-ce que on ne nous emmerde pas avec ces histoires d’environnement quand on connaît l’EMPREINTE ECOLOGIQUE d’un noir d’ebène d’Afrique ? Cette harnaque mondiale !
    4. Si ce probleme est crucial et d’interêt mondial, pourquoi les fabricants de sachets en direction de nos pays ne sont pas interpellé ? Ici je pense et j’ose affirmer que la solution au probleme des sachets n’est nullement COMPORTEMENTALE. La solution est purement STRUCTURELLE (industries, usines, importations et exportations).
    CESSEZ DONC DE POMPER L’AIR des GENS en demandant notre IMPLICATION.
    Et de plus tenez compte de notre humeur  : insurrectionnelle.

  • Le 19 février 2015 à 16:17 En réponse à : Interdiction des sachets plastiques : Média’Vert préconise l’implication des populations

    Vous oubliez que le secteur de l’élevage est fortement touché. Un tiers des animaux (bovins, ovins, caprins, ânes) est perdu chaque année pour avoir ingurgité des sachets plastiques. Cela représente des sommes importantes qui permettraient d’augmenter de manière significative les revenus des populations rurales.
    A quand une éducation citoyenne et environnementale sérieuse au niveau des écoles ?

  • Le 19 février 2015 à 23:36, par triste loi En réponse à : Interdiction des sachets plastiques : Média’Vert préconise l’implication des populations

    Cette loi sur linterdiction indescriminée de l’utilisation des sachets non biodegradables est fraticide et suicide.En effte,il fallait permettr que les aliments (eau,lait.jus.pain.....etc.....etc...9 aient la possiblité d’etre conditionées dans des sachets non biodegradables comme dans les pays de l’Union Europenne.la fameuse loi sous sa forme actuelle est un crime contre les tous petits entrepreneurs.Les sachets biodegradables,les vrais surtout en general coute tres chers et ceux pour alimentation en particulier et ne sont pas du tout indiquer pour une conservation de plus de neuf (9) mois,temps maximum durant lequel un vrai et bon sachet biodegradable conserve toute son efficacité.Meme dans l’UE,où la loi existe depuis les années 2000 et appliquée seulement dans quelques pays en 2012.l’interdiction ne touche pas l’emballage des aliments.La loi tel qu’elle est actuellement ne permet meme pa l’importation des denrés alimentaires telles que le spaghetti,les macaronis etc...etc... qui sont dans des sachets ordinaires.A mon avis et peut.etre que je ne suis meme pa seul,il va falloir reviser cette sombre loi qui n’a pas certainement compte de la realité du bfa,pour permettre a la population de vendre serenement leur eau ,yaourt et jus divers dans sachets standard autrement bonjour la grande pauvrete,la perte de revenu de toutes ces femmes et filles qui ne vivent que de la vente des produits tel eau,jus....etc....!

  • Le 20 février 2015 à 02:16, par Olivier En réponse à : Interdiction des sachets plastiques : Média’Vert préconise l’implication des populations

    Félicitation à ces journalistes qui pour une fois décident d’agir par eux même. Il est vrai que le problème du sachet est structurel mais aussi comportemental. Mon avis est qu’il faut agir sur les deux leviers. Des pays africains comme le Rwanda l’ont fait et ça marche...

  • Le 20 février 2015 à 08:34, par Rodney En réponse à : Interdiction des sachets plastiques : Média’Vert préconise l’implication des populations

    Vivement que la loi entre en vigueur. Elle pourra être adaptée plus tard si le besoin se présente. dans l’entre temps il le fallait pour le Burkina qui est de plus en plus en train de plastifier et c’est triste. Dans les années 80, le femmes allaient au marché avec des sacs pour y faire leurs achats. quelques années après les bonnes habitudes ont été perdues au détriment des nouveaux comportements nocifs pour nous tous, Hommes et animaux.
    Les nouvelles autorités qui prennent le relais au moment ou la loi doit entrer en vigueur ont le devoir de la promouvoir, la faire connaitre de tous pour en faciliter son application. Ainsi, personne ne pourra dire ..."je ne suis pas au courant".
    Il est donc plus que urgent de mettre en place une plan de communication et des activités d’information en boucle avec les médias classiques et l’Internet. L’information peut nous aider à réduire le temps nécessaires aux étapes du changement de comportement, qui peut être long et entaché d’embuches.
    La mise en œuvre de cette Loi est un grand succès pour notre pays et il faut se réjouir que cela advienne même si cela a été voté au moment lucides du CDP.
    Bravo à tous les burkinabè. Faisons en sorte de réussir la mise en œuvre. NOUS DEVONS TOUS ÊTRE ACTEURS DE CE SUCCÈS. Les grandes Nations nous ont devancé, faisons en sorte de ne pas être trop derrière...le Bonnet d’âne reste pendant sur nos têtes.

  • Le 20 février 2015 à 09:53, par Fatim En réponse à : Interdiction des sachets plastiques : Média’Vert préconise l’implication des populations

    La solution pour moi est que étant donné qu’il existe déjà des entreprises de récupération, revalorisation ou transformation de ces plastiques, il conviendrait de mettre à la disposition de chaque ménages des types de poubelles pour déchets plastiques, et des poubelles ordinaires, toutes à récupérer afin que les tris se font déjà par famille afin qu’ on ne retrouve plus ses sachets dans la nature (valable pour les services et les lieux publiques). Cela permettra aux activités dressées autour de ces sachets de se pérenniser et la créations d’entreprises de récupération.
    Il faut souligner que l’incinération de ces sachets en plein air est fortement dangereux pour la santé car cancérigène. Malheureusement nous passons le temps à en inspirer involontairement à tout bout de champ et ses effets garantis pour plus tard avec l’’âge.

  • Le 20 février 2015 à 09:59 En réponse à : Interdiction des sachets plastiques : Média’Vert préconise l’implication des populations PAR OFG

    ET SI CHACUN AVAIT UNE POUBELLE SPECIALEMENT CHEZ LUI POUR LES SACHETS PLASTIQUES ET QU’IL BLULAIT. JE PENSE QUE SA POUVAIT DIMINUER CES DECHETS.

  • Le 20 février 2015 à 11:13, par Guy En réponse à : Interdiction des sachets plastiques : Média’Vert préconise l’implication des populations

    Interdiction c’est super surtout si le remplacement est réalisé avec de vrais matériaux biodégradables et non des oxo(bio)dégradables qui n’ont de bio que le nom !...ce qui est hélas souvent le cas (pour des raisons financières et de lobby de pression) en Afrique. Ne pas oublier aussi de mettre en place un filière de compostage, sans quoi il sera toujours très difficile de faire biodégrader des plastiques même biodégradables.

  • Le 1er juillet 2015 à 08:56, par yameogo macaire En réponse à : Interdiction des sachets plastiques : Média’Vert préconise l’implication des populations

    dynapharm burkina:environnement , recuperation des terres infertiles et l agriculture organique

  • Le 15 juillet 2015 à 11:55, par Evie Gearhart En réponse à : Interdiction des sachets plastiques : M

    De quoi rendre cette journ

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