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Tidiane Coulibaly a été inhumé mardi à Bobo-Dioulasso

Publié le jeudi 17 mars 2005 à 08h30min

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Décédé le dimanche 13 mars 2005 par suite de maladie à l’hôpital Yalgado Ouédraogo, l’artiste musicien Tidiane Coulibaly a été inhumé mardi 15 mars dernier au cimetière municipal de Bobo-Dioulasso. Il a été accompagné à sa dernière demeure par une foule de parents et de sympathisants.

Il y avait également les autorités et de nombreux artistes venus de divers horizons.

Le djeliba national, Tidiane Coulibaly ne chantera plus jamais. Ce grand artiste repose désormais au cimetière municipal de Bobo-Dioulasso route de Banakélédaga. Il a été inhumé mardi 15 mars 2005 en présence d’une immense foule. A 64 ans l’artiste a tiré sa révérence.

L’annonce du décès brutal de Tidiane Coulibaly que l’on ne présente plus sur la scène musicale burkinabè et même sous-régionale a été accueillie avec une grande émotion dans la ville de Sya. "Nous avons reçu la nouvelle avec beaucoup de surprise et d’amertume puisque nous n’avions pas appris sa maladie", a confié Ousmane Traoré un de ses amis artistes de longue date.

Tidiane Coulibaly restera pendant longtemps dans la mémoire collective des Burkinabè, une légende vivante de la musique pour laquelle il a consacrée toute sa vie. "Nous venons de perdre un très grand monument de la musique. Tidiane est parti au moment où les jeunes avaient vraiment besoin de lui", regrette Madou Koné.

Celui qui a longtemps fait les beaux jours de la musique burkinabè a été touché par la mort sur un lit d’hôpital à Ouagadougou le 13 mars dernier aux environs de 21 heures. La dépouille mortelle est arrivée à Bobo-Dioulasso le lendemain 14 mars peu après 20 heures où attendait une foule de parents, d’amis, d’artistes et de sympathisants. L’ensemble du monde de la culture est endeuillé.

Le directeur général du BBDA, Balamine Ouattara, le Secrétaire permanent de la Semaine nationale de la Culture (SNC) Bitchibaly Dansa, plusieurs délégations de Ouagadougou et d’ailleurs ont effectué le déplacement de Bobo-Dioulasso pour saluer la mémoire de l’artiste. La levée du corps a eu lieu le mardi 15 mars à 14 heures dans sa grande famille au secteur 1 (Diarradougou) suivie de l’inhumation au cimetière municipal de Bobo-Dioulasso.

Comme toujours en ce genre de circonstances et au regard de l’âge de l’illustre disparu, la parenté à plaisanterie est entrée en scène. Peu avant l’arrivée du cercueil, un groupe de jeunes lobi, dagara et sénoufou ont royalement pris place dans la tombe exigeant le versement d’une somme de 200 000 F CFA avant de céder la place au cercueil. Mais finalement ils quitteront la tombe en contre-partie de 12 000 F CFA. Avant de porter la dépouille mortelle dans sa dernière demeure, les anciens musiciens de Bobo et le syndicat des artistes musiciens sont intervenus par la voix de leurs représentants pour rendre un dernier hommage au djeliba national.

Par la suite, c’était au tour du directeur général du BBDA Balamine Ouattara qui, intervenant au nom du ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, a salué les qualités d’artiste talentueux de l’illustre disparu. "Koro Tidiane fait partie des pionniers de la musique burkinabè, mais aussi de ceux qui ont su traverser et relier les générations entières à travers un brassage culturel, qui a su résister au temps et donner à notre temps, la place de choix dans le concert des nations artistiques".

Grâce donc à son immense talent, il a su imprimer à l’orchestre national ses premières marques. Aujourd’hui Tidiane Coulibaly s’en est allé. Sa disparition brutale a certes transpercé les cœurs, mais les œuvres de l’artiste restent immortelles et seront pendant de longues années une source d’inspiration pour la jeune génération.

Frédéric OUEDRAOGO


Tidiane Coulibaly : Icône de bien des générations

Combien sont-elles, les générations de Burkinabè qui peuvent certifier n’avoir pas connu l’homme, dansé sur ses rythmes ou fredonné ses chansons. Elles sont assurément peu nombreuses. En 1962, jeune homme épris d’aventure, il faisait son entrée au Volta jazz en provenance de son Kankalaba natal, après un bref séjour en Côte d’Ivoire.

Autodidacte, pétri de dons, il connaîtra très vite une remarquable ascension au sein de cet orchestre positionné comme le plus grand à Bobo-Dioulasso, et l’un des meilleurs sur la scène nationale.

Banadjougou, Baba Moussa, Djarabi, sont de ces morceaux à succès au cours des années 60 et 70. Aucun concert des auditeurs, pour ceux qui se souviennent de cette émission radiophonique des week-end ne se passait sans qu’on n’entende fredonner sur les postes récepteurs la voix enchanteresse de l’artiste. Et cela jusque dans le fond des campagnes les plus reculées du pays.

ierre angulaire de la musique moderne bobolaise en éclosion, il savait bien explorer le folklore des origines, la langue nationale Dioula et sa richesse proverbiale. Du volta Jazz au Dafra star (sa propre formation musicale qu’il va créer en 1975), Tidiane Coulibaly a toujours voulu rester l’amuseur public, le "Djéliba" comme il le disait.

La vedette qu’il était, restait véritablement incrustée dans le tissu social, avec du reste une thématique toujours saisissante. L’orchestre national ne pouvant ignorer ses talents, fera appel à lui en 2001 pour encadrer la jeune génération, diriger cette formation aux grandes ambitions.

L’homme a une dimension internationale. Bien connu au plan sous-régional, il a inspiré bien des artistes tels Tchala Muana, le grand Alpha Blondy, Afia Mala, Aicha Koné, etc.

La mort l’arrache prématurément aux mélomanes, à ses fans, car il aurait pu ressurgir pour enrichir encore plus le patrimoine musical national. N’empêche... Il reste un moment, une icône placée dans le fond de la mémoire nationale.

J.L.B


Un baobab s’est effondré

Tidiane Coulibaly, l’artiste musicien, le djéliba national, le baobab de la musique burkinabè n’est plus. Décédé à Ouagadougou à l’âge de 64 ans, ce "koro" très communicatif, souriant et toujours prêts à rendre service était une mine inépuisable pour la musique africaine. D’inspiration facile et d’une grande capacité d’improvisation, il avait le don de la création et de l’animation sur scène. Travailleur retraité de Sitarail, sa carrière de cheminot ne l’empêchera pas d’évoluer dans la musique qui, en fait était sa vraie vocation. Depuis l’orchestre "Dynamic jazz" (devenu "Echo d’el Africa") en passant par "Volta Jazz" et "Dafra Star" , l’homme s’est imposé par son savoir et son savoir faire.

Pétri d’expérience et de talent, il avait été appelé à Ouagadougou pour être directeur technique de l’orchestre national, ce qui l’amenait à résider pratiquement dans la capitale. C’est là que la mort l’a trouvé ce 13 mars 2005, à 21 heures à l’hôpital Yalgado, au moment où la musique burkinabè avait encore besoin de lui.

Tidiane Coulibaly savait puiser dans la tradition africaine et dans la société contemporaine ce qu’il exprimait si bien dans ses chansons. Il chantait la vie de tous les jours au regard des réalités sociales de notre époque.

Désormais, Tidiane Coulibaly repose au cimetière municipal de Bobo-Dioulasso sur la route de Banankélédaga où il a été inhumé le 15 mars 2005. Mais comme on le dit : "un artiste ne meurt jamais" . Tidiane Coulibaly continuera de vivre à travers ses œuvres et dans le cœur de tous les mélomanes burkinabè.

S.Koné

Sidwaya

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