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Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

Publié le mercredi 11 février 2015 à 22h54min

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Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

Depuis quelques jours, la scène nationale semble aux prises avec du déjà pressenti, du déjà vu. Le texte formel de la Transition a été adopté à un moment où le "cours du marché de la démocratie" au Burkina était au plus haut niveau de la demande populaire. Un taux acceptable fut adopté. Alors, ce consensus fut l’objet de toutes les formes de communication : de la part des d’organisations démocratiques et de la société civile alertant le peuple et sa jeunesse sur des offres et des placements toxiques, de la part de certains partis politiques pour accepter les prises de risques dans l’incertitude du "cours démocratique," et ceux d’autres partis politiques qui se sont abstenus de toute prise de risque.

L’effervescence actuelle du marché vient du fait que les impunis du CDP de Blaise Compaoré et les néo-démocrates en tous genres (renaissance oblige !), de connivence ou pas avec de nouveaux postulants à la démocratie tentent de sauver leur peau alors qu’ils ont été les maîtres d’œuvre, juste hier, de la liquidation de cette même démocratie, par conséquent responsables de cette grande misère (matérielle, politique et morale) dans laquelle sont plongées les larges couches populaires burkinabè. La course à la virginité bat son plein, au prix d’une surenchère sur le succès de la Transition, comme si l’amnésie devait constituer la palme d’or imposée par les dignitaires d’hier et d’aujourd’hui au peuple, et, ce faisant, tournera les pages les plus sombres de son histoire nationale.

Les événements que nous vivons ces jours ne constituent que la mise sur la scène publique de ce que l’écrasante majorité des burkinabè sait de la vie politique sur ce "marché de la démocratie" en transition.

En effet, dès le lendemain de la victoire insurrectionnelle, l’alerte fut donnée par les OSC (la CCCV, l’ODJ, les syndicats autonomes et indépendants dans notre pays par exemple), des partis politiques (PCRV par exemple), des hommes politiques responsables qui ont toujours renoncé au "trading démocratique" pour placer l’histoire nationale résolument sur le chemin de la démocratie et du progrès. Cette alerte a été foulée au pied par la Transition dans l’épaisse fumée des célébrations nationales, des communications et communions des affects, à travers des litanies et des rituels sous les lampions d’un Etat à la dérive et dont on pouvait se demander, à la faveur d’un arrêt sur image, quelle était la sincérité de ces ostentations, ballets diplomatiques et engagements devant l’Histoire.

En effet, derrière les beaux discours, les serments solennels, la main sur le cœur, devant ce que chaque citoyen burkinabè a pu ressentir au plus profond de lui-même, son appartenance à une république qui voudrait renaître, combien aussi ont été dans l’hypocrisie totale, se mentant à eux-mêmes, au peuple et à sa jeunesse, transformés dès lors au cours de ces cérémoniales en spectateurs de leur propre histoire, en donnant toutes les apparences d’une Transition et d’un changement annoncés.

Comment peut-on mettre au compte de la naïveté cette machination et la faire accréditer au peuple et à sa jeunesse que Zida, Kafando,… et l’écrasante majorité de ceux qui jouent le jeu de la Transition, commandités par les mêmes autorités d’hier, de l’intérieur comme de l’extérieur, auraient été désignés par "consensus", et feraient l’unanimité (on se demande selon quelle procédure démocratique) pour préparer ce "peuple miséricordieux" à des élections libres, transparentes et indépendantes ?

Comment peut-on croire à ce montage, transformé en mythe politique national saluant la sagesse légendaire d’un peuple et de sa jeunesse qui ont su modifier le caractère génétique du pouvoir de Blaise Compaoré d’une aussi singulière manière devant l’Histoire, tant et si bien que dès le lendemain, tout le monde soit en mesure de se donner la main pour bâtir un Faso Nouveau ?

Comment peut-on croire que les anciens caciques, ceux qui, hier, avant hier et même encore à la veille des événements d’Octobre 2014, ont édifié et défendu cette forteresse anti-démocratique du régime Compaoré ne se soient inquiétés une seule seconde, comptables qu’ils sont tous pourtant de tout ce massacre ? Les termes, justice et responsabilité ne font plus partie de leur lexique d’hommes politiques. En effet, puisque le peuple souffre d’amnésie volontaire, tout est permis.

Comment peut-on croire que ces derniers osent narguer le peuple et sa jeunesse en leur proposant des solutions de sortie de crise ? Nous assistons là à une mise aux enchères de la démocratie, à coups de trahison, de mercantilisme politique, de marchandage en tous genres. La voyoucratisation de l’État que nous vivons est à son comble. Elle est au prix de la braderie des lois fondamentales, la Constitution et la Transition même.

Cette période transitoire aurait dû, au minimum, donner à notre peuple et à sa jeunesse le temps d’une réflexion politique responsable qui engage le pays sur le chemin de la démocratie véritable, alors que le processus démocratique est ainsi donné en pâture aux "marchands de la Transition". Dans cette transaction, le principal intéressé, le peuple, est absent, exclu d’office.

Alors, puisque rien ne peut arriver sans prémices, celles qui nous concernent furent notre grande capacité à faire preuve de résilience et notre crédulité à patienter pour "un demain" qui ne pourra plus jamais être pire qu’hier. Et pourtant...

Alors puisque rien ne peut arriver sans prémices, le RSP, le CDP, les pseudos organisations et appendices diverses financées par les fonds occultes servant l’ancien régime, les néo-politiciens surgissant de partout pour sauver la République, toutes ces tentacules et avatars de la dictature constitutionnelle du régime Comparoré sont une véritable gangrène pour la démocratie, sans oublier les ennemis de l’intérieur et de l’extérieur aux ordres...

Alors, puisque nous sommes conscients de tout ça, que le peuple et sa jeunesse lisent avec clarté les événements et leur évolution...,

Alors, puisque nous savons ce qui constitue le Bien pour notre pays - ce qui fut démontré à chaque étape importante des revendications populaires de notre peuple depuis des décennies - la démocratie véritable, et que le chemin de la Transition semble conserver et alimenter tous les risques d’une guerre civile réactionnaire au Burkina Faso, voire en semer les graines dans la sous-région,

L’arrêt de l’inflation artificielle sur le cours de la démocratie au Burkina est, dans tous les cas, entre les mains du peuple et de sa jeunesse. Il ne s’agit pas ici d’une main invisible d’un marché depuis Paris, Tokyo, Wall Street ou Londres et que sais-je encore. Cette main, c’est le point resté levé du peuple. Elle est à Ouagadougou, à Bobo, Ouahigouya, Koudougou… partout sur le territoire national, où le combat non négociable pour la démocratie véritable se poursuit de multiples façons. Elle est la lutte de tous les démocrates véritables où qu’ils se trouvent.

Puissent le Peuple et sa jeunesse se sauver eux-mêmes !

Didier OUEDRAOGO

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Vos commentaires

  • Le 11 février 2015 à 16:23, par paalga En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    Les autorités de la transition ne sont pas à la hauteur de l’enjeu , alors ça va de pair qu’on ne sorte point du désordre mais au contraire , après la transition on plongera bas si on ne se méfie pas de ces types téléguidés par un parti politique pour faire des règlements de compte en l’occurrence le MPP , Que chacun fasse attention .

  • Le 11 février 2015 à 16:39, par Djöbii En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    Avec ce langage économique on ne peut que tenir un discours capitaliste politique. Adopte un langage clair et comprehensible si tu prétends parler au nom du peuple.

  • Le 11 février 2015 à 16:55, par OUATTARA En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    Tant que nous allons continuer à regarder les CDPistes comme s’ils n’ont rien fait comme si rien ne sait passé au Faso ne soyons pas surpris que ces gens se foutent de nous. Une chose est sûr tant qu’il y aura pas justice pour mon petit frère nous allons nous rendre justice nous même et ça croyez moi nous allons le faire ; Déjà l’arrogance de ces gens ces derniers jours vont nous pousser à bout et nous n’allons pas vous louper même si vous circulez avec vos mercenaires nuits et jours. La première stratégie a consisté à victimiser le CDP(suspension du parti après plus de 2 mois d’insurrection populaire) la deuxième stratégie fut les candidatures militaires(pourtant ces mêmes hommes de tenu savent que le peuple veut plus d’eux dans la politique) juste pour narguer les gens.Enfin c’est de se comporter comme si rien n’était.En réalité c’est comme s’il y avait même pas eu de révolution dans ce BURKINA. Là où vous voulez aller nous y dormions déjà car la justice burkinabé peut comme à son habitude rester dans l’immobilisme( je sais même pas s’il faut l’appeler justice encore) mais nous n’allons pas vous rater et ça sera pour de bon. SALIA dit que Blaise prépare son retour triomphale au Faso et nous lui souhaiterons la bienvenue le moment venu à notre manière.

  • Le 11 février 2015 à 17:20, par sandokan En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    "Comment peut-on mettre au compte de la naïveté cette machination et la faire accréditer au peuple et à sa jeunesse que Zida, Kafando.... et l’écrasante majorité de ceux qui jouent le jeu de la transition, commandités par les mêmes autorités d’hier, de l’intérieur comme de l’extérieur, auraient été désignés par "consensus" ". Monsieur OUEDRAOGO, tout le nœud du problème de la transition est là mais combien le comprennent vraiment ou sont prêts à l’accepter ? Seule une poignée d’initiés savaient ce qu’ils faisaient pendant que le peuple avait les yeux trop tournés vers sa victoire acquise avec prouesse. C’est justement ce qui explique aussi cette attitude qui a consisté à clamer très tôt l’inclusion, la tolérance, le pardon etc... qui ont vite semé le lit de l’impunité à tel enseigne que personne ne semble responsable de ce qui s’est passé. Ce n’est donc pas étonnant que progressivement ceux qui devraient être poursuivis pour haute trahison sortent tranquillement de leur retraite pour vouloir (re)jouer les premiers rôles.

  • Le 11 février 2015 à 17:30, par yeriyoubobissan En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    monsieur Ouédraogo, il faut noter que seuls les nez percés et les hypocrites applaudissaient. Les hommes intelligents, responsables et avertis, savaient que c’était du cirque, du cinéma Hollywoodien. le pire est à venir si les responsables de la transition ne changent pas de fusils d’épaule et les responsables politiques et les organisations de la société ne cessent leurs jeux de cache- cache. Tout le monde paiera les pots cassés à des degrés divers.

  • Le 11 février 2015 à 18:10, par LA FEMME BATTANTE En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    Je n’ai rien compris.

  • Le 11 février 2015 à 19:13 En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    Mr Ouattara , tu veux tu veux pas ho , CDP est là pian ! C est ça aussi la démocratie . C est dans les urnes qu il faut sanctionner le CDP. Mais comme vous sentez que ça risque d être difficile vous devenez arrogants.Où se trouve la haute trahison dans cette histoire de l article 37 ? C est inscrit dans la constitution . Et de toute les façons vous avez"gagné " puisque la loi a été retirée. Le président démocratiquement élu à été contraint de démissionner .Mais pourquoi cette haine envers le CDP ?

  • Le 11 février 2015 à 19:46, par kouraogo En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    Je ne comprend pas ces intellectuelle rétrogrades parce que pour eux il fallait peut être égorger tous les copistes les r piste pour qu on dise que la transition à reussi.si c est ce que tu veux , commence dans ta famille parce que je sais qu il ne manquerai pas de cdpiste.ne pensez pas n ont plus que ceux qui ont brule, les domiciles des gens et qui ont étés identifiés ne payeront pas.ils le payeront tôt ou tard.tous le monde doit se pardonner et se réconcilier mais pas à sens unique n incitez pas à la violence car vous pourrais le regretté.

  • Le 11 février 2015 à 19:52 En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    Comment pouvez-vous écrire que le principal acteur, le peuple, est absent de cette transition ?? Le peuple c’est qui pour vous ?? A force de ne pouvoir nous l’indiquer, je crains que pour vous le peuple sera toujours absent même après avoir élu le prochain gouvernement

  • Le 11 février 2015 à 19:54 En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    Comment pouvez-vous écrire que le principal acteur, le peuple, est absent de cette transition ?? Le peuple c’est qui pour vous ?? A force de ne pouvoir nous l’indiquer, je crains que pour vous le peuple sera toujours absent même après avoir élu le prochain gouvernement

  • Le 11 février 2015 à 20:47 En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    r ? Un prof economiste ? Un chercheur du CNRST ? Un cadre sociologue ? en tout cas, c’est tres bien ecrit. Les metaphores economistiques sont bien pertinentes. Une seule chose, c’est que le le langague est si haut que beaucoup d’ internautes risquent de ne pas comprendre, sans sous- estimer quiconque. Meme si moi j’ ai compris et ai meme aime cette analyse tres profonde. En tout cas, j’ ai admir la verve et la rage qui s’ el ;eve contre la roublardise politique contre tout un peuple. Blaise, avant de partir, nous a eus et bien eus. Il a jete un os sur lequel,la multitude vile s’ est jetee, croyant a faire a du steak. Que nenni !

  • Le 11 février 2015 à 22:33, par FILS DE L’HOMME En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    Chacun payera de sa manière. Comment peut-on comprendre qu’après une vingtaine de morts dans un pays comme le il n’y a aucune arrestation ?

  • Le 12 février 2015 à 12:14, par L’Oeil... En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    Belle plume M. Ouedraogo,
    En un mot comme en mille, le peuple s’est volé son insurrection et d’office est exclu de la période transitoire, qui devait être une période de réflexion politique responsable qui engage le pays sur le chemin de la démocratie véritable.

    Une chose est sûr, rien ne sera comme avant, aujourd’hui même les clandestins sortent de l’ombre et osent parler de groupuscule occultes. Ce qui est plaisant avec la bande à Ouedraogo , c’est que ce sont des bons théoriciens de salon, qui ont la science infuse et la palme savoir en matière de gouvernance et de bonnes pratiques.
    Dénonçons, mais travaillons à construire. Où étiez vous quand la charte se rédigeait ? Qu’avez vous fait pour alerter ? Quelle apport aujourd’hui pour une bonne transition ?
    La rhétorique n’est pas la panacée pour le citoyen lambda qui cherche de meilleure conditions de vie.
    Bien à vous.

  • Le 12 février 2015 à 14:44 En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    Merci monsieur OUEDRAOGO pour cet article riche en enseignements. La situation que vous décrivez de l’après révolution est hallucinante et pour cause on nous prend pour des cons. Tout se passe comme s’il ne s’est rien passé au Faso en octobre dernier et comme si l’ancien régime imprimait sa marque sur la conduite du pays. Je ne peux comprendre que des gens qui ont été la cause de l’insurrection par leur égocentrisme, leur arrogance, par la gabegie, le vol, le crime, en somme la mal gouvernance, circulent parmi nous et réclament même des droits. C’est à ne rien comprendre. Tout semble indiquer que la clique Zida-Kafando est en mission commandée par l’ancien régime pour assurer ses arrières (n’oublions pas que les Zida ont organisé et couvert le départ de Blaise alors qu’il aurait fallu l’arrêter pour qu’il rende des comptes et par ailleurs rien n’est fait à ce jour pour engager des poursuites judiciaires à son encontre). En d’autres cieux, les membres de l’ancien seraient toujours au frais en attendant de répondre de leurs forfaits. Même lors des avènements des régimes d’exception que le Burkina a connus, les anciens dignitaires étaient emprisonnés pour leur sécurité et pour répondre de leurs actes. Curieusement, ce n’est plus le cas même après une insurrection populaire. Eh bien, c’est fou et c’est la prime à l’impunité. Justement pourquoi critiquions-nous cette impunité que caractérisait le régime blaisiste pour rester insensible et amorphe face à ce qui se déroule incroyablement sous nos yeux. Au nom de la démocratie (du démocratisme oui) et du pardon nous devons formater nos mémoires pour oublier qu’il a fallu que certains s’obstinent à modifier notre Constitution pour accorder un nouveau bail au capitaine COMPAORE que nous en sommes arrivés aux évènements des 30 et 31 octobre 2014. Non, nous ne devons pas oublier et nous devons pas permettre à ceux-là qui ont permis cela de continuer à nous narguer comme si de rien n’était. Cela est d’autant plus grave qu’ils ambitionnent et sans se repentir de nous diriger de nouveau. Les laissez-faire, c’est faire preuve de masochisme et ceux qui sont morts pour la cause ne nous pardonneront jamais. Cela ne doit pas arriver alors pas du tout. C’est pourquoi, il faut dès maintenant que nous prenions nos responsabilités pour achever cette révolution en prenant les mesures qui s’imposent. Si la victoire appartient au peuple comme on le claironne partout, alors qu’il demande des comptes à ses geôliers d’hier qui doivent en toute modestie se mettre en marge de sa marche. Ils sont en réalité disqualifiés pour prétendre à quoi que ce soit. Que le Peuple prenne les choses en main sinon il se réveillera d’un sommeil douloureux, le pays sera dirigé par un CDP ou apparenté après novembre 2015. Alors, il nous ne restera plus que les yeux pour pleurer et les multiples années de luttes pour l’avènement d’une société démocratique n’auront servi à rien. Je ne le souhaite pas pour mon Faso.

  • Le 12 février 2015 à 15:45 En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    Merci monsieur OUEDRAOGO pour cet article riche en enseignements. La situation que vous décrivez de l’après révolution est hallucinante et pour cause on nous prend pour des cons. Tout se passe comme s’il ne s’est rien passé au Faso en octobre dernier et comme si l’ancien régime imprimait sa marque sur la conduite du pays. Je ne peux comprendre que des gens qui ont été la cause de l’insurrection par leur égocentrisme, leur arrogance, par la gabegie, le vol, le crime, en somme la mal gouvernance, circulent parmi nous et réclament même des droits. C’est à ne rien comprendre. Tout semble indiquer que la clique Zida-Kafando est en mission commandée par l’ancien régime pour assurer ses arrières (n’oublions pas que les Zida ont organisé et couvert le départ de Blaise alors qu’il aurait fallu l’arrêter pour qu’il rende des comptes et par ailleurs rien n’est fait à ce jour pour engager des poursuites judiciaires à son encontre). En d’autres cieux, les membres de l’ancien seraient toujours au frais en attendant de répondre de leurs forfaits. Même lors des avènements des régimes d’exception que le Burkina a connus, les anciens dignitaires étaient emprisonnés pour leur sécurité et pour répondre de leurs actes. Curieusement, ce n’est plus le cas même après une insurrection populaire. Eh bien, c’est fou et c’est la prime à l’impunité. Justement pourquoi critiquions-nous cette impunité que caractérisait le régime blaisiste pour rester insensible et amorphe face à ce qui se déroule incroyablement sous nos yeux. Au nom de la démocratie (du démocratisme oui) et du pardon nous devons formater nos mémoires pour oublier qu’il a fallu que certains s’obstinent à modifier notre Constitution pour accorder un nouveau bail au capitaine COMPAORE que nous en sommes arrivés aux évènements des 30 et 31 octobre 2014. Non, nous ne devons pas oublier et nous devons pas permettre à ceux-là qui ont permis cela de continuer à nous narguer comme si de rien n’était. Cela est d’autant plus grave qu’ils ambitionnent et sans se repentir de nous diriger de nouveau. Les laissez-faire, c’est faire preuve de masochisme et ceux qui sont morts pour la cause ne nous pardonneront jamais. Cela ne doit pas arriver alors pas du tout. C’est pourquoi, il faut dès maintenant que nous prenions nos responsabilités pour achever cette révolution en prenant les mesures qui s’imposent. Si la victoire appartient au peuple comme on le claironne partout, alors qu’il demande des comptes à ses geôliers d’hier qui doivent en toute modestie se mettre en marge de sa marche. Ils sont en réalité disqualifiés pour prétendre à quoi que ce soit. Que le Peuple prenne les choses en main sinon il se réveillera d’un sommeil douloureux, le pays sera dirigé par un CDP ou apparenté après novembre 2015. Alors, il nous ne restera plus que les yeux pour pleurer et les multiples années de luttes pour l’avènement d’une société démocratique n’auront servi à rien. Je ne le souhaite pas pour mon Faso.

  • Le 12 février 2015 à 16:10 En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    Merci monsieur OUEDRAOGO pour cet article riche en enseignements. La situation que vous décrivez de l’après révolution est hallucinante et pour cause on nous prend pour des cons. Tout se passe comme s’il ne s’est rien passé au Faso en octobre dernier et comme si l’ancien régime imprimait sa marque sur la conduite du pays. Je ne peux comprendre que des gens qui ont été la cause de l’insurrection par leur égocentrisme, leur arrogance, par la gabegie, le vol, le crime, en somme la mal gouvernance, circulent parmi nous et réclame même des droits. C’est à ne rien comprendre. Tout semble indiquer que la clique Zida-kafando est en mission commandée par l’ancien régime pour assurer ses arrières (n’oublions pas que les Zida ont organisé et couvert le départ de Blaise alors il aurait fallu l’arrêter pour qu’il rende des comptes et par ailleurs rien n’est fait à ce jour pour engager des poursuites judiciaires à son encontre). En d’autres cieux, les membres de l’ancien toujours au frais en entendant de répondre de leurs forfaits. Même l’avènement des régimes d’exception que le Burkina a connu, les anciens dignitaires étaient emprisonnés pour leur sécurité et pour répondre de leurs actes. Curieusement, ce n’est plus le cas même après une insurrection populaire. Eh bien, c’est fou et c’est la prime à l’impunité. justement pourquoi critiquions-nous cette impunité que caractérisait le régime blaisiste pour rester insensible et amorphe face à ce qui se déroule incroyablement sous nos yeux. Au nom de la démocratie (du démocratisme oui) et du pardon nous devons formater nos mémoires pour oublier qu’il a fallu que certains s’obstinent à modifier notre Constitution pour accorder un nouveau bail au capitaine COMPAORE que nous en sommes arrivés aux évènements des 30 et 31 octobre 2014. Non, nous ne devons pas oublier et nous devons pas permettre à ceux-là qui ont permis cela de continuer à nous narguer comme si de rien n’était. Cela est d’autant plus grave qu’ils ambitionnent et sans se repentir de nous diriger de nouveau. Les laissez-faire, c’est faire preuve de masochisme et ceux qui sont morts pour la cause ne nous pardonneront jamais. Cela ne doit pas arriver alors pas du tout. C’est pourquoi, il faut dès maintenant que nous prenions nos responsabilité pour achever cette révolution en prenant les mesures qui s’imposent. Si la victoire appartient au peuple comme on le claironne partout, alors qu’il demande des comptes à ses geôliers d’hier qui doivent en toute modestie se mettre en marge de sa marche. Ils sont en réalité disqualifiés pour prétendre à quoi que ce soit. Que le Peuple prenne les choses en main sinon il se réveillera d’un sommeil douloureux, le pays sera dirigé par un CDP ou apparenté. Alors, il nous ne restera que les yeux pour pleurer et les multiples années de luttes pour l’avènement d’une société n’auront servi à rien. Je ne le souhaite pas pour mon Faso.

  • Le 12 février 2015 à 16:18, par wendyam En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    ce genre d’intellos de paille qui sème les graines de la GUERRE CIVILE Peuple, la Révolution, ZIDA KAFANDO et quoi encore. c’est une erreur pour vous vous de croire qu’après la BETISE des 30 et 31 octobre vous allez martyriser les gens. essayez vous verrez la REACTION foudroyante qui tombera sur vous.Allons aux élections et le PEUPLE va choisir qui il veut. Sinon bonjour les dégâts. Tas de revanchard à la LUC Marius IBRIGA votre idiot en chef

  • Le 16 février 2015 à 14:33 En réponse à : Situation nationale : Les enchères de la Transition démocratique

    Merci bien Didier. C’est un aspect que jusqu’à present nous 5je dis bien nous) avons passé sous silence Et comme le dit n°5 nous allons tous payer ces manquements ou manques de vigilance. Et merci ! Ce que tu dis est tellement vrai qu’il n’y a rien a rajouter !
    Bien sûr certains n’auront rien compris a cet ecrit : ça vole trop haut pour eux ! Le malheur est qu’ils ne comprennent meme pas que c’est trop elevé pour eux et ils se mettent a vociferer et a etaler leur ignorance a la face du monde… heureusement que certains ont compris (comme n°15)
    Si les autorites de la transition ne sont à la hauteur, si la transition rame, etc., il est urgent de se poser certaines questions et principalement celles que tu souleves— dans un style si metaphorique que certains ne comprendront pas— afin de réagir en conséquence.
    Ainsi va le capitalisme…il te vendra meme la corde qui servira a te pendre ! Au stade actuel, le pouvoir politique ce "marché de la démocratie", est devenu le point focal du capital, sous toutes les formes de deguisement dans l’action et la strategie. Comprenez la panique au sein de partis politiques et dirigeants africains (agissant aux diktats de leur communauté internationale ») se precipitent pour « accompagner » la transition… L’imperialisme a tremblé quand le peule burkinabe s’est mis debout comme un seul homme. Mais la transition s’est revelé un organe baillonné, incapable d’agir, vidée qu’elle est de toutes ses energies dès le depart, et de par la cupidité des hommes politiques.
    Somé celestin

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