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Sous-commission Défense et sécurité : Ce qu’il ne fallait pas élaguer de la Charte

Publié le dimanche 8 février 2015 à 22h51min

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Sous-commission Défense et sécurité : Ce qu’il ne fallait pas élaguer de la Charte

Pour dresser le cadre opératoire des réformes qui s’imposent dans notre pays, des sous-commissions ont été prévues dans la Charte de la transition. Au rang de celles-ci, figurait une sous-commission Défense et sécurité. Du moins, il en a été ainsi dans la première mouture de cette Charte. Mais la haute hiérarchie militaire aurait, à en croire Dr Aboul Karim Saïdou, décidé de l’élaguer. Or, cela aurait pu, foi de M. Saïdou, servir de cadre pour réfléchir sérieusement à la réforme de l’armée burkinabè qui a mal à son unité. Une opinion qu’il a tenu à partager le 5 février 2015, à l’occasion d’une cérémonie de sortie officielle d’un ouvrage sur la gestion des transitions démocratiques en Afrique de l’ouest.

Les processus de transition démocratique en Afrique de l’ouest ont jusque-là composé avec l’influence plus ou moins forte de l’armée. Au Niger, pour n’avoir pas été associée à l’élaboration des textes de la transition démocratique, l’armée, à plusieurs reprises, a fait irruption dans gestion du pouvoir d’Etat. Et si le Burkina Faso veut éviter une situation à la ‘’nigérienne’’, il importe que le pouvoir politique soit démilitarisé et que l’armée en tant qu’institution, soit véritablement repensée. A cet effet, il faut asseoir le cadre qui sied ; la seule participation de l’armée burkinabè à l’élaboration de la Charte ne suffisant pas.

Ce cadre, de l’avis du Directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), Dr Abdoul Karim Saïdou, aurait été la sous-commission Défense et sécurité. C’est là, précise-t-il, qu’on pourrait véritablement discuter de la réforme de l’armée, avec en toile de fond, l’épineuse question du devenir du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Selon lui, l’apport d’une telle sous-commission est si important que sa mise en place est incontournable pour une transition réussie, gage d’une démocratie véritablement sereine sur le long terme.

Du reste, l’expérience de pays de la sous-région ouest-africaine est riche d’enseignements à ce sujet. En effet, un ouvrage issu d’une étude codirigée les Professeurs Augustin Loada et Jonathan Wheatley, en dit long. Une étude menée au Ghana, au Sénégal, au Niger, au Mali, au Bénin, au Togo, au Burkina Faso (d’avant insurrection), et qui a été assise à la fois sur l’héritage constitutionnel du passé, sur l’analyse de la période des changements constitutionnels, sur la dynamique des régimes après l’élaboration de Constitution, et sur le développement économique en rapport l’ancrage démocratique.

L’on en retient entre autres, une patrimonialisation du pouvoir, une démocratisation à faible impact sur le développement économique exposant à un risque de déconnexion avec les populations, une surveillance pressante du pouvoir d’Etat par l’armée. En dépit de ces tares, « l’idée démocratique progresse en Afrique, même si cela n’est pas au rythme que nous aurions souhaité », et la société civile s’affirme de plus en plus par des prises de parole, à travers différents mouvements sociaux. C’est du moins, ce que soutient le Pr Loada pour qui, une « revalorisation du rôle des partis politiques » avec des citoyens attachés aux préférences électorales, s’avère nécessaire. En sus, il faut, selon lui, que « ce ne soit pas à l’armée de dicter quoi que ce soit au pouvoir civil ».

Fulbert Paré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 février 2015 à 00:01 En réponse à : Sous-commission Défense et sécurité : Ce qu’il ne fallait pas élaguer de la Charte

    Nous sommes nés trop tard et n’allons pas inventer une armée nouvelle formule. Toutes les armées du monde fonctionnent sur les mêmes principes :
    - Volonté affirmée de participer activement à la défense armée, avec les sacrifices, souffrances, privations qui vont avec ce métier dans le respect des principes de discipline, en restant un être humain,
    - Valeurs morales des membres de l’armée à tous les échelons,
    - Compétences professionnelles (stratégiques au sommet, tactiques et opérationnelles, avec une excellente condition physique),
    Apolitique pour gardez la cohésion de l’institution.
    C’est compliqué si vous êtes de mauvaise foi.
    Pourquoi cette situation ne concerne que l’armée et pas les policiers, les douaniers ou les Eaux et Forêts ? C’est un mauvais emploi des forces armées qui s’immiscent dans des problèmes politiques. Ce qui n’est pas son rôle, car en politique, la force ne prime pas le droit.

  • Le 9 février 2015 à 11:22 En réponse à : Sous-commission Défense et sécurité : Ce qu’il ne fallait pas élaguer de la Charte

    Il nous faut faire la part des choses entre le politique qui définit quelle défense pour le Faso et les professionnels qui mettent en musique cette défense. Si les professionnels se mettent à vouloir décider de tout, alors tout est foutu car c’est le monde à l’envers. Militaires, ressaisissez vous pour l’intérêt national.

  • Le 10 février 2015 à 13:17, par YIRMOAGA En réponse à : Sous-commission Défense et sécurité : Ce qu’il ne fallait pas élaguer de la Charte

    Le politique, c’est la contradiction, le débat d’idée, la lutte pour le triomphe de ses idées,les coups bas, la trahison, la fidélité de temps à autre,et l’acceptation de l’autre. L’armée, c’est la fidélité à son chef ou ses chefs, le OUI à tout bout de champ pour l’accomplissement des objectifs et missions. Il est temps que les militaires s’éloignent de la scène politique, étant donné que la contradiction se termine par de courtes rafales et...........? Le mot non chef n’existant pas dans l’armée, <> il va s’en suivre que l’aboutissement de cette prise de position inquiète plus d’un ? Que DIEU nous préserve....!!

  • Le 10 février 2015 à 19:15, par yeriyoublo En réponse à : Sous-commission Défense et sécurité : Ce qu’il ne fallait pas élaguer de la Charte

    Quand tout tourne autour du tube digestif avec des intetets egoistes, l’hypocrisie prend le dessus.

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